« Etre normal c'est aimer et travailler » disait Freud.
Pourtant, le travail désigne à l'origine une activité encadrée et pénible, (du latin tripalium, un instrument de torture). Il ne paraît pas en tant que tel désirable ou utile et susceptible de fonder nos choix et nos actions. Mais le travail désigne également l'activité par laquelle les hommes produisent leurs richesses. En ce sens, il est bien une valeur, voire l'activité productrice de valeur. Hannah ARENDT a particulièrement insisté sur cette distinction entre le travail et l'œuvre, labor et work en anglais, arbeit et werk, en allemand) dans « La condition de l'homme moderne ».
Le travail serait-il ainsi à la fois la pire des choses et la seule manière de se réaliser socialement ? Hommes politiques, experts et économistes rivalisent aujourd'hui pour trouver les moyens d'augmenter le volume du travail. Tous semblent tenir pour acquis que l'homme a besoin de travail et que celui-ci non seulement a toujours été mais encore demeurera au fondement de notre organisation sociale. Et si cela était faux ? Si le travail n'était qu'une "invention" récente dont nos sociétés ont ressenti la nécessité dans un contexte historique particulier, une solution datée dont nous pourrions désormais nous passer ? La volonté farouche des pouvoirs établis de " sauver le travail " ne trahit-elle pas la difficulté que nous éprouvons à passer à une autre époque où le travail ne constituerait peut-être plus une valeur centrale ?
Si le travail demeure ainsi la valeur au cœur de notre société industrielle, sa remise en cause actuelle oblige à en considérer la refondation en profondeur.
[...] En ce sens, il est bien une valeur, voire l'activité productrice de valeur. Hannah ARENDT a particulièrement insisté sur cette distinction entre le travail et l'œuvre, labor et work en anglais, arbeit et werk, en allemand) dans La condition de l'homme moderne Le travail serait-il ainsi à la fois la pire des choses et la seule manière de se réaliser socialement ? Hommes politiques, experts et économistes rivalisent aujourd'hui pour trouver les moyens d'augmenter le volume du travail. Tous semblent tenir pour acquis que l'homme a besoin de travail et que celui-ci non seulement a toujours été mais encore demeurera au fondement de notre organisation sociale. [...]
[...] De nombreux jeunes gens préfèrent ainsi se réaliser au travers de leurs activités dans des organisations non gouvernementales ou dans un nombre florissant d'associations que de faire carrière dans une grande société. Ces choix pourraient constituer l'ébauche d'une valeur sociale d'un nouveau genre située à mi-chemin entre un mode d'expression de soi, une conduite citoyenne et un travail salarié. Ainsi se trouveraient réunis les deux sens du mot travail distingués par Hanna ARENDT, entre le travail et l'œuvre, peut-être en une perspective proche, non pas des loisirs qui ne sont que le temps laissé libre par le travail, mais de ce que les Grecs nommaient le loisir. [...]
[...] pour sortir de cette impasse, il faudrait selon lui accepter une précarité existentielle partagée qui toucherait la répartition des biens matériels, symboliques et spirituels Pour une éthique existentielle de l'économie Conclusion S'il n'est plus la valeur exclusive de la société industrielle du XIX ème siècle, le travail demeure cependant une valeur sociale de référence, à laquelle s'attachent aussi bien des droits sociaux que des facteurs individuels et collectifs de reconnaissance sociale. De fait, le taux de chômage important que connaissent de nombreux pays industrialisés accroît de manière parfois dramatique le caractère fondamental de cette valeur, qui apparaît cruellement comme un manque pour les personnes qui en sont privées. [...]
[...] Pour Marx, ce sont d'ailleurs les conditions de travail qui seraient aliénées, pas le travail lui-même qu'il convient au contraire de libérer en donnant aux travailleurs la propriété des moyens de production Une remise en question La fin du travail Le progrès technique et la productivité amènent à réduire l'importance du volume de travail nécessaire à la production des marchandises (Jeremy RIFKIN La fin du travail mais aussi Viviane FORRESTER L'horreur économique ou Dominique MEDA, Le travail, une valeur en voie de disparition La troisième révolution industrielle issue des progrès de l'informatique et de la biotique s'attaquerait en effet directement, grâce à l'intelligence artificielle, à l'esprit humain, sans qu'un nouveau secteur de production, comme lors des évolutions précédentes, puisse venir remplacer celui-ci et créer de nouveaux emplois. Dans l'univers informatisé, c'est le travail qui devient virtuel. De fait, les sociétés industrialisées paraissent connaître un taux de chômage élevé, supérieur au taux frictionnel de 3 ou (près de de la population active en France). [...]
[...] Il est dépossédé des fruits de son travail, il est aliéné (Karl MARX). La valeur du travail se mesure alors en temps cadencé dans les entreprises de production à la chaîne obéissant aux contraintes du taylorisme (les usines Ford et Les temps modernes de Charlie CHAPLIN). Pour Nietzsche, le travail salarié constitue la meilleure des polices : il tient chacun en bride et s'entend à entraver puissamment le développement de la raison, des désirs, du goût et de l'indépendance Pour autant, le travailleur acquiert des droits qui ne sont directement liés qu'à son travail, objet d'un rapport de force entre patrons et ouvriers organisés en syndicats. [...]
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