Politique, éducative, éducation, Etat
La solution de marché n'est efficace que si le marché fonctionne correctement. Or ni le marché de l'éducation, ni le marché du travail ne sont des marchés parfaits. Les raisons de l'échec du marché tiennent à la fois à l'imperfection de l'information, à l'existence de rendement croissant et du caractère inéquitable de la solution de marché.
[...] Cette relation croissance et éducation a commencé à être étudiée dans les années 50 par DENISON. Dans son article il cherche à mesurer la part du taux de croissance que l'on peut attribuer au facteur éducation à côté des facteurs traditionnels travail et capital. DENISON mesure la croissance de l'éducation à partir de la croissance des salaires. Sur la période d'étude, qui va de 1910 à 1960, les salaires ont augmenté d'environ (un peu moins). La part des salaires dans le revenu national est de 73%. [...]
[...] On le voit avec les suppressions de poste dans l'éducation en France, les enseignements sont selon l'OCDE les plus mal payés en Europe. Ce qui implique un développement du secteur privé de l'enseignement. Autre évolution c'est la maladie de l'évaluation à la fois des enseignants avec les inspecteurs/directeurs de composante. Cela concerne aujourd'hui dans l'actualité plutôt les enseignants du supérieur qui sont justes évalués sur la publication qu'ils font. En France le système éducatif est fortement critiqué, car on se rend compte que plus l'accès aux systèmes secondaire puis supérieur s'est étendu, moins sa performance en termes de réduction des inégalités et en termes d'ascenseur social a été bonne. [...]
[...] On aura donc quelques cas d'exclusions. Pour le principe d'indivisibilité ; tous les élèves/étudiants consomment la totalité du bien qui est proposé, le cours est le même pour tous. Au total l'éducation peut être considérée non pas comme un bien collectif pur, mais comme un bien collectif mixte ou nous avons non-rivalité sauf quelques phénomènes d'encombrements, quelques cas d'exclusions partielles et indivisibilité. En définitive, nous pouvons considérer l'éducation comme un bien tutélaire (qui vient de la tutelle). Les biens tutélaires : Un bien tutélaire est un bien qui pour des raisons morales ou sociales ne doit pas être abandonné à la loi du marché. [...]
[...] Quand on est mieux éduqué, normalement cela augmente la productivité dans l'activité salariée, mais aussi dans toutes les autres activités, y compris celles domestiques. L'éducation améliore la santé ou tout au moins le sentiment d'être en bonne santé. L'impact sur la santé joue aussi au niveau de la fertilité (par l'intermédiaire de la contraception). Pages 206 du Regards sur l'Éducation de l'OCDE 2011 : Les retombées sociales de l'éducation. Plus la population est éduquée, moins on constate de risque de comportements délictueux. [...]
[...] S'il n'y avait pas intervention de l'État et si on laisse le marché fonctionner, cela impliquerait d'accepter de voir disparaître certaines filières qui ne seraient pas rentables ; bien que sociétalement très utiles. La vision de la problématique serait donc économique. Même en supposant que le marché puisse fonctionner, donc ce qui impliquerait des prix de marché qui serait plus proches du coût de production que ne le sont les prix aujourd'hui imposés pas l'éducation nationale, on aurait un problème d'iniquité d'accès à l'éducation. [...]
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