Si, d'une manière générale, depuis un demi-siècle, la pauvreté a reculé en France et s'est stabilisée, ses évolutions qualitatives l'ont replacée au centre du débat social et modifiée sa perception par les différents acteurs (I). L'émergence d'une nouvelle pauvreté fragilisant davantage la société dans son ensemble a appelé à un dépassement de la lutte contre la pauvreté dans la lutte contre l'exclusion et la politique d'insertion (II)
[...] En effet, contrairement à d'autres pays, la France ne consacre pas le principe de l'activation des dépenses passives qui avait pourtant semblé poindre avec le débat sur l'avenir du RMI. Refusant ce principe, le législateur français a davantage tenté de mettre en place un système dans lequel la personne exclue n'est pas plus considérée comme fautive que la société qui ne parvient pas à lui assurer une insertion minimale. Cette conception héritée de 1789 pourrait caractériser une certaine spécificité française en matière de pauvreté. [...]
[...] L'idée, que la pauvreté résulte surtout des disfonctionnements inscrits dans la logique même du développement économique et social, et concerne donc la société dans son ensemble, est devenue majoritaire. En quelque sorte, la pauvreté et la spirale des parcours d'insertion sont devenus un risque pour tout le monde. qui renouvelle la problématique de la pauvreté : Le principal débat concerne l'introduction de la sélectivité dans notre système de protection sociale. Pour faire face à ces situations de fragilité et compte tenu des contraintes budgétaires, l'idée est de recentrer la protection sociale sur les plus défavorisés et sur les seuls risques majeurs. [...]
[...] Conception globale : pallier à l'insuffisance des critères monétaires distinguer le noyau dur de la pauvreté à partir de trois critères : pauvreté d'existence, pauvreté subjective ( penser qu'on est pauvre), pauvreté monétaire aujourd'hui en France : 25% des français répondent au moins à un critère aux trois critères Recul et stabilisation : De 1945 aux années 70, la pauvreté a reculé notamment en raison : - de la politique vieillesse qui a mis fin à une certaine équation entre pauvreté et personnes âgées - de la croissance économique des Trente Glorieuses Depuis les années 80, les observateurs estiment que le taux de pauvreté en France s'est stabilisé autour de 10%. [...]
[...] Par rapport aux dispositifs précédents, le RMI relève d'une conception plus globale : en effet, ce n'est pas une prestation catégorielle, ses seules conditions sont une limite d'âge et une condition de ressources. Ce caractère plus universaliste est compensé par un faible montant. Le RMI est une prestation différentielle. S'inscrivant dans une finalité d'insertion, le RMI est un complexe de droits : au delà de la prestation, le RMI donne automatiquement accès à certains droits sociaux essentiels (affiliation à l'assurance maladie, dispositions particulières pour l'aide médicale ) Si le premier objectif de la loi était d'assurer des moyens d'existence convenables, le deuxième, tout aussi important était l'insertion sociale et professionnelle. [...]
[...] Ceci passe par une multiplication des prestations en espèces sous plafond de ressources. Si cette orientation assure certes une meilleure redistribution verticale au profit des plus pauvres, elle implique également un repli de la protection générale qui à terme pourra s'avérer être un nouveau facteur de précarité : en effet, la protection générale a un certain rôle préventif. II. " La nouvelle pauvreté " appelle à une prise en charge plus globale du phénomène : de la lutte contre la pauvreté à la politique d'insertion à la politique d'insertion et à la lutte contre l'exclusion A. [...]
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