Mobilité sociale, reproduction sociale, CSP, inégalité des chances, élites, ascenseur social, déterminisme social, Raymond Boudon
Il existe une perméabilité entre les CSP, c'est-à-dire une mobilité sociale intragénérationnelle (qui s'exerce au cours d'une vie active) ou intergénérationnelle (d'une génération à l'autre) qui peut être à la fois ascendante ou descendante. Ces mécanismes de brassages sociaux permettent une plus grande inégalité des chances. Pourtant, cette mobilité est fortement atténuée par des rigidités qui favorisent la reproduction héréditaire des élites.
L'ascenseur social, du fait de la montée des inégalités semble être en panne. Les mérites individuels sont de moins en moins reconnus et récompensés. La situation n'est pas équitable puisque les statuts dépendent de plus en plus de l'origine sociale.
[...] La pédagogie est ainsi mieux adaptée aux élèves issus des milieux favorisés. Cette pédagogie exerce une sorte de violence symbolique contre les autres. L'école est donc une institution, une structure sélective au Page 2 Chapitre 9 : Mobilité sociale et reproduction sociale service des élèves qui ont une forte proximité avec la culture dominante. Ils bénéficient en effet d'une socialisation primaire fondée sur la correction du langage, l'usage des livres, la fréquentation des musées, d'une culture qui valorise la réflexion abstraite. [...]
[...] Il y a donc une forte reproduction sociale. En matière de destinée, les fils d'agriculteurs se répartissent dans toutes les différents CSP mais une forte minorité reste agriculteur et subit une mobilité descendante, un déclassement social puisqu'il y a une perte de statut, d'indépendance. Les cadres supérieurs et les professions intermédiaires bénéficient d'une forte hérédité sociale et d'une faible mobilité puisque 52% des fils de cadres supérieurs préservent leur statut professionnel ; il existe une forte mobilité descendante mais de proximité puisque 26% d'entre eux exercent une profession intermédiaire et seulement deviennent ouvriers. [...]
[...] Si l'emploi est généralement bien corrélé aux diplômes, il reste qu'à diplôme identique, l'origine sociale est discriminante. Par exemple, avec un niveau BAC des fils de cadres deviennent employés ou ouvriers, mais à ce niveau des fils d'ouvriers deviennent employés ou ouvriers. L'origine sociale semble donc plus déterminante que le diplôme acquis et cela résulte d'un meilleur réseau de relations professionnelles dont bénéficient les fils de cadres et cela résulte également de prédispositions culturelles (habitus par exemple) qu'ils ont acquis dans leur famille et qui se révèlent au cours des entretiens d'embauches. [...]
[...] Bourdon et Bourdieu s'accordent pour renforcer les aides financières (gratuité des livres, les bourses, tous les thèmes de discrimination positive) et ceci afin de modifier les termes du choix rationnel. Selon ces hypothèses, l'école peut rester une institution pour améliorer la mobilité sociale et pour renouveler les élites. Plus fondamentalement, une réelle démocratisation consisterait à réduire les inégalités sociales. A ce titre, on observe qu'en Suède et au Pays-Bas où les inégalités sont plus faibles, les enfants des CSP font des choix scolaires moins marqués socialement. [...]
[...] En effet, compte tenu de la tertiarisation de l'économie et de la désindustrialisation, le tertiaire doit aller puiser sa main d'œuvre dans la catégorie ouvrière. Les tables de mobilité nous donne la mobilité totale c'est-à-dire la mobilité brute (structurelle) avec la mobilité nette. On distingue la table d'hérédité (lecture horizontale) qui part du passé de chaque CSP du père pour dire ce que sont devenus les fils, de la table de recrutement qui se situe dans le présent (lecture verticale). Elle explique d'où viennent les membres d'une CSP. B. [...]
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