Les médecins et l’Etat au service de la santé publique

Thèmes abordés

Médecins, médicalisation des pauvres, santé publique, fléaux épidémiques, hygiénisme

Résumé du document

Notion de prévention allant de pair avec la progressive prise de conscience de la nécessité d'améliorer la santé publique, notamment concernant la médicalisation des pauvres, car idée -erronée – d'une dépopulation du continent & d'une dégénérescence de la race.
Puis les problèmes nouveaux (expansion démographique, industrialisation, urbanisation) exigeront des politiques gouvernementales. En effet, l'arrivée du choléra dans 1830's montrera les limites de la médecine. Mobilisation des médecins, philanthropes & politiques quant à l'instauration de plans sociaux permettant de favoriser l'hygiène publique & privée. Répercussion globale des progrès de la médecine sur la santé publique.

Extraits

[...] Edouard Jenner démontre le caractère immunitaire du cowpox en 1798, et en 1799 la première « vaccination » est effectuée par un médecin genevois à Vienne. Organisation de campagnes de persuasion & promulgation de lois pour soutenir le mouvement. Vertu préventive & médecins gardent leur rôle d'experts vis-à-vis des autorités étatiques. Durant le Premier Empire, la vaccination devient le cheval de bataille pour affirmer la supériorité de la France sur le reste de l'Europe. Les départements italiens, belges & rhénans, annexés, vont donc en profiter. Création de comités de vaccine dans les départements pour faire vacciner gratuitement les plus démunis. [...]

[...] Floraison d'associations de malades & de caisses de maladies durant 1830's-1840's. Cependant, progrès insuffisants & inégaux car oppositions de beaucoup de fabricant refusant de participer au financement : loi accordant au gouvernement la possibilité d'imposer lui-même la formation de caisses. Mais résultats encore insuffisants par rapport aux besoins : autorisation de création de caisses autogérées par associations d'ouvriers & syndicats, mais insuccès. Bismarck instaura donc une assurance maladie obligatoire pour les ouvriers de l'artisanat & de l'industrie (1880) : 4901 caisses pour 839602 affiliés / 1885 : caisses pour 173). [...]

[...] Création d'organismes sanitaires & médicaux, dont le Conseil sanitaire (Sanitätsrat) qui à la fin du siècle posera les bases d'une « police médicale ». Politique qui prendra corps au niveau des cantons en 1803 grâce à l'Acte de médiation instauré par Bonaparte. Conseil sanitaire remplacé par le Collège sanitaire (Sanitätskollegium). Création de médecins de districts chargés de la vaccination + engagement de médecins des pauvres dans chaque commune. Incapacité étatique en Russie quant à l'instauration d'une telle police médicale, du fait de la carence de personnel formé + coûts d'une telle installation. [...]

[...] Évolution des médecins fonctionnaires, qui se doivent d'élargir leurs compétences (1825 en Prusse : connaissance en pharmacie et vétérinaire). En Bade, des médecins des pauvres sont nommés à titre professionnel en 1843. Nomination par l'État de médecins fonctionnaires destinés à remplacer les Physici. Frein des coûts au niveau local, puis médicalisation devint de plus en plus incontournable. En Grèce, sous régime d'Otton, tentative d'instaurer médecins fonctionnaires de type bavarois. Instauration de médecins de cantons (1833) et de districts (1853) relevant du ministère de l'Intérieur (cf. Physici allemands). [...]

[...] Les premières mesures prises répondent aux thèses des contagionnistes, notamment par l'instauration de quarantaines. Mais elles auront des effets économiques négatifs & n'arrêteront pas l'épidémie. Regain d'intérêt de la thèse anti-contagionniste, pour des raisons avant tout économiques, sociales & culturelles (en France au début Monarchie de Juillet). Le mal frappe de manière foudroyante & indistinctement, mais les classes populaires payent le plus lourd tribut. Ressentiment populaire se focalise donc sur les autorités, les médecins & les étrangers. Expansion de la thèse de l'empoisonnement par l'eau des puits pour se débarrasser des pauvres ou récupérer les corps pour effectuer des dissections. [...]