« La France a compris avant les autres la nécessité d'avoir des enfants. » a déclaré France Prioux, démographe à l'Institut National des Études Démographiques (INED), en effet depuis plus de cinq ans, le pays connaît une forte fécondité avec près de deux enfants par femme, enregistrant ainsi le deuxième indice de fécondité européen après l'Irlande. Une tendance à la hausse de la fécondité observée depuis plus de 25 ans et qui ne cesse de croître au point que les démographes parlent aujourd'hui d'« exception démographique française ». Mais qu'est-ce qu'une exception démographique ?
C'est une situation démographique inattendue, imprévue, et qui va entraîner de profonds changements au sein de la population, par exemple dans le cas français, les forts taux de fécondité, s'ils se maintiennent, vont permettre le renouvellement des générations, or ceci est crucial dans un système de protection sociale tel qu'il existe en France afin de le viabiliser et ainsi garantir le dynamisme de la société française.
Mais comment expliquer un si fort taux de fécondité ? Il peut s'expliquer par la politique familiale française dont un des objectifs n'est autre que de favoriser le renouvellement des générations, mais aussi par l'histoire et le modèle social qui permet aux femmes d'avoir des enfants tout en travaillant. Ainsi, le modèle social français contribuerait à cette exception démographique observable seulement dans ce pays.
En effet, selon la démographe France Prioux, le système social français contrairement à ceux de la plupart des pays européens hormis les pays scandinaves est globalement favorable à la natalité : « L'Italie, l'Espagne ou la Grande-Bretagne ont des politiques familiales très défavorables à la natalité. Ces pays intègrent le fait que les femmes puissent avoir des enfants, tout en ayant une vie professionnelle, mais sans leur en donner les moyens. La politique allemande quant à elle est très favorable à la natalité, mais concerne les femmes au foyer ».
Comment expliquer l'exception démographique française et quels en sont les facteurs ? Pourquoi est-ce un phénomène observable en France et non pas à l'ensemble des pays développés ?
[...] La dernière hypothèse est celle du maintien du solde des flux migratoires. Pour les démographes, c'est le paramètre le plus difficile à cerner. Il est censé tenir compte du contexte actuel : droit au regroupement familial, liberté de circulation des ressortissants des pays de l'Union Européenne, ouverture des frontières à l'Est, aggravation du déséquilibre entre pays riches et pays pauvres Dans tous les cas, le vieillissement de la population s'accentue. Quelle que soit l'hypothèse retenue en matière de fécondité, le poids de la population âgée augmente : à partir des années 2015/2020, les plus de soixante ans seront plus nombreux que les moins de vingt ans. [...]
[...] Ces données montrent l'exceptionnel dynamisme de la société française. Elles montrent également que notre modèle social fonctionne encore et n'est pas prêt à être jeté aux orties. Ces chiffres ne seraient pas possibles sans un système de santé performant, des modes de garde d'enfants variés et organisés par des services publics efficaces, des politiques natalistes ambitieuses menées avec constance depuis des décennies. Ce dont va vous parler Mélissa. II) L'exception démographique française, caractérisée par une forte fécondité, s'explique par le modèle social et l'histoire. a. [...]
[...] Le climat économique ne serait ainsi plus un facteur déterminant quant au taux de natalité. Contrairement à ce que certains esprits affirment, cette démographie soutenue ne doit également pas grand‐chose à l'immigration. Les enfants nés de femmes étrangères ne représentant que des naissances. Il est certes exact qu'en l'espace d'une décennie, le nombre d'enfants nés de mère de nationalité étrangère a augmenté sensiblement. Ils représentaient du total des naissances en 1997 et en 2007. On s'approche même d'une proportion de si on inclut «les étrangères devenues françaises». [...]
[...] Le système de sécurité sociale très développé en France permet également à celle‐ci d'avoir un taux de mortalité, c'est‐à‐dire un nombre de décès annuels rapportés au nombre d'habitants d'un territoire donné très faible par rapport à ses homologues européens Outre la faible mortalité, ce système permet à la France d'avoir une forte espérance de vie des femmes qui est estimée à ans en 2008 soit la plus élevée d'Europe. b. Si la France est souvent montrée du doigt au plan européen, notamment à cause de ses déficits publics, il semblerait que beaucoup lui envie sa démographie, qui fait de notre pays une exception, au niveau de l'Europe, mais aussi des pays industrialisés. On peut alors s'interroger sur les fondements de cette forte démographie. [...]
[...] La deuxième caractéristique de la fécondité française est qu'elle a désormais lieu majoritairement hors mariage. La société française est très tolérante vis à vis de ce type de naissances. En effet, en 2008, près de des enfants étaient issus d'un couple non marié. En trente ans, la France s'est donc éloignée du modèle latin de l'Europe du Sud, où le taux de naissances hors mariage est très faible, pour se rapprocher du modèle scandinave : c'est à dire des femmes qui travaillent des femmes de 25 à 49 ans sont actives), un calendrier de fécondité tardif et des naissances hors mariage nombreuses. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture