L'expression « éducation comparée » est apparue pour la première fois en 1817. Deux manières de mobiliser la comparaison sont mises en évidence, ce sont deux paradigmes qui coexistent et s'affrontent depuis le XIXème siècle. Il s'agit de l'universalisme et du particularisme.
Les systèmes publics d'éducation sont apparus au XIXème siècle dans le contexte du développement des Etats-Nations. Aujourd'hui, la logique universaliste continue d'exister.
Au cours de la seconde moitié du XIXème siècle, plusieurs travaux soulignent l'hétérogénéité des réalités éducatives dans différents pays. On cherche à découvrir l'autre et à comprendre la singularité et les différences de l'autre ; c'est l'approche particulariste. Dans cette approche, les travaux d'Emile Durkheim sont déterminants. De ce sociologue, qui analyse l'éducation comme un fait social, on peut retenir deux apports :
- L'école est le lieu où s'effectue la socialisation, c'est-à-dire l'apprentissage des relations sociales.
- La comparaison est au coeur de la démarche des sciences sociales. La comparaison en sciences sociales est l'équivalent de l'expérimentation en sciences exactes.
[...] Depuis les années 1980, les études économiques sur la rentabilité et l'efficacité de l'école se multiplient sous l'effet d'influences extérieures dans le contexte de la mondialisation. Les organismes internationaux comme l'UNESCO et l'OCDE ont contribué à produire des indicateurs et des définitions permettant de poser les bases d'un langage universel réellement comparable.
La mondialisation a des effets sur les politiques éducatives, ainsi que sur leur analyse. Les unités d'analyse se trouvent modifiées. (...)
[...] Traditionnellement, l'Etat-Nation était l'unité de référence. Du fait de la mondialisation, d'autres espaces et dimensions de comparaison émergent. Il faut donc articuler dans l'analyse plusieurs niveaux, du global au local. Ainsi, dans le contexte européen, la dimension régionale vient à être prise en considération. Pourtant, ces évolutions ne sont pas sans risques. A l'heure actuelle, de nombreuses informations sur la comparaison dans le domaine éducatif sont disponibles. Elles sont relayées par presse, par les administrations, par des instances politiques ainsi que d'autres acteurs. [...]
[...] Dans une perspective d'éducation comparée, c'est-à-dire dans le cadre d'une démarche scientifique, il faudra être particulièrement vigilant face à la profusion des données sur ce sujet. Il faudra s'interroger : - Sur les sources de ces données. Comment sont-elles produites ? Selon quelles méthodes d'enquête ? Dans quel but ? - Sur leur utilisation. Comment sont-elles exploitées ? Les compte-rendu présentés sont-ils exhaustifs ou ne s'intéressent-ils qu'à une partie des données ? - Sur les objectifs visés par les acteurs qui mobilisent ces travaux. Un même ensemble de données peut faire l'objet d'une diversité de traitements et d'utilisations scientifiques et politiques. [...]
[...] Les outils mobilisés sont essentiellement des tests internationaux visant à classifier les nations en fonction de leurs résultats éducatifs. Les milieux éducatifs et les gouvernements sont très attentifs à ses classifications. Ils sont parfois à l'origine de réorientations des politiques éducatives. L'éducation comparée devient alors une forme d'expertise. Cependant, il faut prendre en compte que ces études tiennent peu compte des spécificités nationales et que la temporalité de l'action politique diffère de celle de la recherche scientifique. Plusieurs auteurs dénoncent l'illusion positiviste de ce genre d'études. [...]
[...] Mondialisation, politiques éducatives et éducation comparée L'émergence de l'éducation comparée : entre universalisme et particularisme L'expression éducation comparée est apparue pour la première fois en 1817. Deux manières de mobiliser la comparaison sont mises en évidence, ce sont deux paradigmes qui coexistent et s'affrontent depuis le XIXème siècle. Il s'agit de l'universalisme et du particularisme. Les systèmes publics d'éducation sont apparus au XIXème siècle dans le contexte du développement des Etats-Nations. Aujourd'hui, la logique universaliste continue d'exister. Au cours de la seconde moitié du XIXème siècle, plusieurs travaux soulignent l'hétérogénéité des réalités éducatives dans différents pays. [...]
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