Année 1997 : naissance de Dolly, premier agneau clone marquant une nouvelle étape du clonage animal, et, par projection, humain. Dès lors, les polémiques internationales ont été alimentées par les tensions entre éthique du bien et du mal, et la problématisation des notions d'identité, d'individu, de structure de parenté. Les débats autour du clonage se trouvent donc au coeur de thèmes abordés par la sociologie et l'ethnologie.
Comment, alors, les sciences sociales font-elles partie intégrante de ces débats? Et qu'est ce que le clonage et les polémiques qui y sont liées peut nous dire de la société qui le créée?
[...] Depuis lors, la possibilité du clonage d'un humain est évoquée, mais n'a jamais été réalisée. Dès le début des polémiques importantes à ce sujet, les sciences sociales ont apporté un regard original en intégrant l'analyse de ce phénomène et des réactions qui y sont liées au domaine de l'éthique biomédicale, champs d'étude déjà important. Au-delà de l'analyse, elles ont nourri le débat en tant que tel, apportant malgré elles des arguments aux pour et aux contres souvent repris dans les polémiques. Chute ou progrès de l'humanité ? [...]
[...] Les sciences sociales au cœur des arguments éthiques Qu'est ce que le clonage, et les polémiques qui y sont liées nous disent de nos sociétés ? Le thème de l'individu, de la valeur accordée à l'Homme est un des éléments récurrents en sciences sociales. Or ici, le concept d'individu va de pair avec la peur de la mort, voire son refus : survivre par la thérapeutique, se survivre à soi même par le procédé de clonage, c'est, entre autres, l'un des objectifs des raéliens, ce groupement de personnes qui prônent le clonage humain. [...]
[...] Ainsi, le clonage animal et humain constitue pour les sciences sociales un fait social révélateur de normes et de constructions symboliques très riches. Le clonage apparaît donc comme un sujet d'étude à part entière, les réflexions en sciences sociales sur ce thème se trouvent d'ailleurs au cœur des polémiques et débats avec la prise en compte de la notion d'identité, du système de parenté et d'éthique biomédicale. Bibliographie Huber, Gérard, L'homme dupliqué : le clonage, effroi et séduction, Archipel, Paris Jordan Bertrand, Le clonage : fantasmes et réalité, Editions Milan, Toulouse Müller Denis, Poltier Hugues, Un homme nouveau par le clonage reproductif ? [...]
[...] Pourtant, il est un universel : celui de la prohibition de l'inceste, base fondatrice de toute société, puisqu'elle créée l'échange. Ainsi, une société en partie basée de clones humains révolutionnerait les systèmes de parenté déjà établis. Au statut filial du clone vient s'ajouter celui du statut social : serait-il socialement inclus dans la sphère sacrée de l'Homme ? A l'heure où tout homme est défini socialement comme individu, les polémiques sur le clonage humain semblent apporter des éléments nouveaux. Les progrès scientifiques du clonage animal et les polémiques qui y sont liées révèlent également un système de normes hiérarchisant l'animal et le végétal en fonction de la tension entre éthique du vivant et éthique utilitariste. [...]
[...] Au-delà, la définition par la société de ce qu'est un individu est clairement présente à travers les polémiques sur le clonage. Un individu est un être biologique et social. Ainsi, génétiquement identique, un clone serait pourtant unique, construit par sa socialisation. Quelle place pourrait-il alors trouver au sein d'une société ? C'est la question clé que posent les sciences sociales. Car le choc réel dans l'histoire du clonage animal a été celui entraîné par la création d'un clone à partir d'un animal adulte. [...]
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