En France, dans le débat intellectuel et politique, dans les médias, la question de la sécurité et de l'insécurité est devenue centrale au cours des années 1990. Les faits ne sont pas considérés pour eux-mêmes mais pour ce qu'ils sont censés signifier d'un point de vue historique, voire civilisationnel. Au centre de ce débat, il n'est pas difficile d'identifier un cœur de cibles : ce sont les jeunes qui font peur, plus précisément les jeunes de banlieue et plus précisément encore les jeunes issus de l'immigration. En plus, ils seraient de plus en plus jeunes et de plus en plus violents.
Face à eux la police aurait été trop longtemps désemparée et la justice laxiste. Enfin tout ceci serait la preuve que l'intégration ne fonctionne plus et que la prévention ne marche pas. En réponse, il serait dès lors légitime et indispensable de revenir aux bonnes vieilles recettes répressives, c'est-à-dire d'enfermer massivement ces fauteurs de troubles.
Les tournantes ont eu une couverture médiatique à la fois inédite et très intense entre 2001 et 2003. Chacun est bien conscient de l'enjeu symbolique que représentent aujourd'hui les viols collectifs, dans la longue histoire des violences sexuelles subies par les femmes, violences longtemps tolérées, voire légitimées par des sociétés dominées par les hommes.
Doit-on se satisfaire de manifester sa réprobation morale et s'interdire de réfléchir ? Doit-on s'empêcher d'essayer de comprendre dans le détail et la complexité comment peuvent exister ces pratiques ?
[...] Est-on dans le camp des démagogues ou bien dans celui des angélistes ? Soutient-on les victimes ou bien risque-t-on de donner des excuses aux délinquants ? Les tournantes = couverture médiatique à la fois inédite et très intense entre 2001 et 2003. Chacun est bien conscient de l'enjeu symbolique que représentent aujourd'hui les viols collectifs, dans la longue histoire des violences sexuelles subies par les femmes, violences longtemps tolérées, voire légitimées par des sociétés dominées par les hommes. Doit-on se satisfaire de manifester sa réprobation morale et s'interdire de réfléchir ? [...]
[...] Le scandale des tournantes - Dérives médiatiques, contre-enquête sociologique, Laurent Mucchielli En France, dans le débat intellectuel et politique, dans les médias, la question de la sécurité et de l'insécurité est devenue centrale au cours des années 1990. Les faits ne sont pas considérés pour eux-mêmes, mais pour ce qu'ils sont censés signifier d'un point de vue historique, voire civilisationnel. Au centre de ce débat, il n'est pas difficile d'identifier un cœur de cibles : ce sont les jeunes qui font peur, plus précisément les jeunes de banlieue et plus précisément encore les jeunes issus de l'immigration. [...]
[...] Notre contre-enquête a montré qu'il n'y a là que des interprétations erronées et des amalgames fallacieux. Pourtant, ces interprétations et amalgames sont désormais très largement banalisés et ne sont pas perçus comme une stigmatisation par la plupart des personnes qui s'expriment dans le débat public. Mais comment en est-on arrivé là ? Critique Ni putes Ni soumises qui aurait en fait stigmatisé les jeunes d'origine étrangère au vu de tous. Il relate deux histoires où la presse s'en est allée de ses déclarations contre les soi-disant agresseurs Histoire du TER D où en fait, la jeune femme agressée, n'est autre qu'une affabulatrice. [...]
[...] Signification sociale des viols = s'inspire d'un psychologue et de 2 sociologues - Viol collectif = moment d'affirmation de la cohésion du groupe, avec un caractère ludique, ritualisé ainsi qu'une dimension initiatique. De ce point de vue, le viol collectif est un phénomène de groupes de jeunes hommes qui traverse l'histoire ainsi que les milieux sociaux. Aphorisme de Coluche : La société ne veut pas de nous, qu'elle se rassure, on ne veut pas d'elle ! - ça renvoie à un rejet méprisant de la société environnante à travers une victime dont on comprend qu'elle se retrouve alors constituée en bouc émissaire. [...]
[...] Cet abandon n'est-il pas coupable ? L'avenir de sécurité dans une démocratie digne de ce nom ne réside ni dans les caméras de surveillance, ni dans l'embauche de policiers (la France est déjà le pays européen qui compte le plus de policiers par habitant), ni dans l'emprisonnement de masse Bref dans aucune des recettes spectaculaires inspirées de la tolérance zéro new-yorkaise. La politique de la ville est tout aussi peu efficace lorsqu'elle se contente de saupoudrer des crédits investis dans la rénovation de l'habitat, l'animation culturelle et sportive. [...]
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