Né en 1948, Pierre Rosanvallon, économiste de formation, il est diplômé de HEC et également docteur en science de gestion, lettre et sciences humaines. Tout d'abord militant à la CFDT (dont il a été secrétaire confédéral et rédacteur en chef de la revue de réflexion de ce syndicat), il a également été membre du PSU (Parti Socialiste Unifié) puis du Partis Socialiste.
Sollicité par différents hommes politiques de gauche (Rocard...) il n'embrasse cependant pas de carrière politique y préférant la « vie intellectuelle ». En 1978 il quitte la CFDT et crée avec Jacques Delors un centre de recherches en économie et sociologie du travail à l'université de Paris-Dauphine (...)
[...] Il prend pour point de départ le constat de l'émergence d'une crise de l'Etat providence et de son application française. Il décrit ensuite, d'un point de vue critique, la place de l'Etat dans la pensée libérale. Enfin la dernière partie propose des solutions pour sortir de la crise Origine de la crise Selon l'auteur, le début des années 80 est marqué par l'ébranlement, la remise en cause de notre Etat providence. L'ouvrage nous rapporte que, selon certains experts, l'Etat serait dans une véritable impasse financière (p. [...]
[...] Ce monopole lui est nuisible. Il faut créer un espace, entre Etat et marché, réservé aux nouveaux acteurs de la solidarité. Ceci passe d'après l'auteur, par la création d'une nouvelle branche du droit qui tendrait à reconnaître en tant qu'acteur tous regroupements sociaux, contribuant ainsi à leur donner une réelle légitimité dans leur rôle de socialisation. Ce processus aurait un double effet positif : réduction des dépenses publiques et meilleure cohésion sociale. La réduction du temps de travail est une condition sine qua non de l'émergence de cette société dans la société. [...]
[...] La crise proviendrait selon lui de l'inadéquation, d'un décalage grandissant entre l'Etat et le social. Pour comprendre cette remise en cause, l'auteur nous propose d'analyser le processus d'évolution historique de l'Etat et, plus particulièrement, son passage d'Etat protecteur classique garant de la propriété et de la sécurité, au statut d'Etat providence qui a pour prérogatives supplémentaires l'éducation de ses citoyens, l'assistance aux indigents et une fonction de redistribution des richesses. Ces évolutions sont simultanément le produit de luttes sociales, d'un phénomène de désocialisation lié au passage à une société de marché, de la laïcisation de la société et, de la découverte de la statistique. [...]
[...] Il faut donc rendre l'action de l'Etat plus visible pour redonner du sens à la redistribution[9]. Le but : permettre aux individus de visualiser directement l'utilisation collective (p. 126) des prélèvements individuels (p. 126). Cela présente cependant un risque direct pour les politiques car l'utilisation de l'argent public n'est pas toujours rationnelle même parfois globalement injustifiée. Cela représente cependant un pas en avant vers une démocratie plus efficiente. Rosanvallon distingue trois modèles possibles pour réguler les sociétés post-social-démocrates en sortant de l'impasse actuelle. [...]
[...] Changeant de degré et non de nature, l'Etat moderne est producteur de sécurité et réducteur d'incertitudes (p. 22). Il repose sur un programme illimité qui consiste à libérer la société du besoin et du risque (p. 33) (cf. le rapport Beveridge et le Welfare State britannique). L'Etat est devenu le grand assureur moderne Un cadre institutionnel fort, un pouvoir politique centralisé sont des caractéristiques récurrentes de l'histoire de la société française du moins depuis Louis XIV. L'Etat protecteur classique, en se constituant autour du principe de garantie de la propriété et de la sécurité, s'octroie, de fait, une toute-puissance dans la possibilité et les moyens de contraindre les récalcitrants, ce que Weber appelait le monopole de la violence légitime Ce type de relation avec un Etat, à la fois inquiétant et omnipotent, répressif et bienfaisant, a poussé vers une sorte de conformisme individualiste, détruisant, de-ci de-là, les diverses formes de solidarité, de protection rapprochée[10] Les institutions politiques, juridiques encadrent, dirigent et ainsi façonnent les individus à travers l'histoire, cultivant, inexorablement, les caractéristiques de la société. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture