Progressivement avec la manufacture, puis la grande industrie, et le travail à la chaîne, le travail ouvrier peut être vu comme aliénant. Cette aliénation consiste en ce que l'homme se trouve dans son produit comme devant une réalité qui lui est étrangère, un sentiment d'inachèvement, les ouvriers perdent de vue l'objet qu'il fabrique. Ils sont dépossédés de leur activité.
Le texte de Stéphane Beaud et Michel Pialoux, extrait de leur ouvrage intitulé Retour sur la condition ouvrière, est un parti des retranscriptions des dix années d'entretiens qu'ils ont effectués auprès des ouvriers de l'usine Peugeot dans la région de Montbéliard. Ces entretiens, notamment celui de Jean, un homme qui a travaillé dans cette usine pendant de nombreuses années et qui a vécu les différentes évolutions et les transformations du travail. Son « récit » permet d'avoir et de comprendre certains aspects du travail ouvriers, ainsi que les conséquences qu'ont eues les transformations du travail sur les ouvriers.
[...] C'est une course à la production, à la productivité comme pour les ouvriers d'usine Peugeot où leurs tâches sont chronométrées. Ces nouvelles technologies peuvent donner une plus grande autonomie, mais cela dépend de la place qu'on occupe dans la hiérarchie et du secteur dans lequel on intervint. Les nouveaux modes de travail vont obliger les usines, les entreprises et les autres organisations a re définir la façon de travailler. Dans l'usine on constate que ces transformations pèsent lourdement sur les ouvriers, ils se sentent étranger a leur travail (sentiment d'aliénation), n'ont plus la force pour leurs loisirs, ils n'ont pas l'impression d'avoir une place précise dans la production (sentiment d'inachèvement). [...]
[...] À travers les entretiens réalisés par Stéphane Baud et Michel Pialoux, on comprend mieux l'état d'esprit des ouvriers. Une transformation du travail entrainant un changement de comportement chez les ouvriers. La vision et la motivation des ouvriers face au travail ne font que se dégrader avec le temps. Dans texte il est dit qu'au cours des années 1988-1992, lors des entretiens, il y a une tristesse voilée, une lassitude, de résignation qui perçait les propos des salariés Ces entretiens révèlent donc un sentiment négatif émanant des ouvriers. [...]
[...] De plus la façon de manipuler le produit a changé, la personne doit passer le code- barre devant le scanner tout en anticipant le prochain produit à passer. Le nombre de clients par heures a donc augmenté, le rythme s'est accéléré. S'il y a changement de condition de travail et accélération du rythme, on peut faire un rapprochement avec les ouvriers d'usine Peugeot et parler de cadence pour les caissières. Cette cadence est pénible, car les heures de travail sont calculées en fonction de la demande se qui ne laisse que très peut de ralentissement et de pause. [...]
[...] Retour sur la condition ouvrière - Stéphane Beaud et Michel Pialoux Stéphane Beaud et Michel Pialoux, Retour sur la condition ouvrière. Enquête aux usines Peugeot de Sochaux-Montbélliard. Progressivement avec la manufacture, puis la grande industrie, et le travail à la chaîne, le travail ouvrier peut être vu comme aliénant. Cette aliénation consiste en ce que l'homme se trouve dans son produit comme devant une réalité qui lui est étrangère, un sentiment d'inachèvement, les ouvriers perdent de vue l'objet qu'il fabrique. [...]
[...] Ce n'est pas la parcellisation en particulier qui mène à l'aliénation, mais le changement de technique, les nouvelles formes de production (flux tendu). Alors que dans le tertiaire, les employés échappent à cette pénibilité physique. Les cadres par exemple ne subissent pas de contraintes physiques, mais une contrainte plutôt intellectuelle. Cependant, certains employés du tertiaire, appelés les OS du tertiaire se rapprochent des ouvriers du travail à la chaîne, car il y a une grande rationalisation de leur travail. Cette rationalisation est proche de la taylorisation. [...]
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