L'auteur écrit ici un article scientifique. Elle s'interroge sur le regain de la société française et notamment de l'école pour le goût pour l'art. Elle s'interroge sur les raisons qui poussent ce regain. L'originalité de ce texte tient au champ disciplinaire dans lequel s'inscrit Régine Du Charlat puisqu'elle est théologienne.
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Si l'on s'interroge d'abord sur les premiers créateurs de l'art, à savoir les artistes. Leur travail n'a rien d'un don ou d'une gêne. Les artistes entreprennent eux-mêmes un travail de réflexion sur leur pratique, ce qu'elle produit dans la société et vers quoi elle doit mener. Ainsi une réflexion sur le sensible a été rendu possible grâce à la fondation d'un organisme de formation de la pratique artistique. Cela a contribué à matérialiser cette réflexion et donc la renforcer.
Dans la société, l'art représente à la fois un processus, c'est l'expérience culturelle, et à la fois un résultat, c'est la création artistique qui s'exprime dans une oeuvre. De tout temps, il y a eu un besoin de ressentir des théories dans l'expérience. L'expérience peut se définir comme ce qui touche l'affect et l'effet de ce qui se fait vivre. Cela touche le vivant, nous affecte et produit quelque chose dans notre vie. À travers cette expérience nous vérifions des théories aussi diverses que variées. Cela suppose que le langage et le raisonnement logique n'est jamais suffisant pour donner entièrement le sens d'une théorie. Penser cela serait opposé la pensée de l'émotion. Or l'émotion, le raisonnement sensible, est aussi nécessaire à la compréhension du monde que l'intelligence rentable. Et c'est dans l'art que cette intelligence peut s'exprimer grâce à l'ouverture à un univers du sensible. Le sensible se ressent dans le corps et par le corps. Le corps va ressentir et va délivrer une pensée qui va s'exprimer dans la parole (...)
[...] Penser cela serait opposé la pensée de l'émotion. Or l'émotion, le raisonnement sensible, est aussi nécessaire à la compréhension du monde que l'intelligence rentable. Et c'est dans l'art que cette intelligence peut s'exprimer grâce à l'ouverture à un univers du sensible. Le sensible se ressent dans le corps et par le corps. Le corps va ressentir et va délivrer une pensée qui va s'exprimer dans la parole. Ainsi le sensible va se mêler à la raison. Le sensible c'est aussi l'expérience première de l'homme dans le sens où avant de ressentir des concepts tels que l'intelligence, la raison, la beauté même la pensée, il faut ressentir. [...]
[...] Pour se faire, l'art manifeste le réel dans ses œuvres pour le transfigurer, si bien qu'une œuvre n'est jamais une simple copie du réel. Mais pour l'auteur, si l'individu a en tête ces précautions, l'art peut être sauveur car la beauté est sauveuse. Elle rend dans le sensible ce que le banal nous fait manquer. Elle comble les manques de l'histoire et du langage (à entendre comme le langage de la science). Le sensible permet d'accéder à sa propre vérité par la médiation de l'art qui se traduit dans le sensible. VII. Conseils pour la recherche en art et conclusions. [...]
[...] On assiste alors à un déplacement de la représentation de l'art dans la société. III. Hypothèses et question de recherche. Pourquoi un déplacement s'opère dans ce que les gens considèrent comme art ? Comment se traduit ce déplacement et vers quoi mène-t-il ? L'hypothèse de l'auteur étant que les individus sociaux ont un besoin de penser ce qui se passe autour d'eux. L'expérience artistique ne fait pas exception, chaque époque tend à la penser pour la rapporter à des sources et des fins qui lui sont propres et/ou peuvent servir la société. [...]
[...] Cette parole se trouve dans l'épreuve de l'expérience artistique. L'expression de la parole du sensible peut alors mener à une vérité. En conclusion, éprouver le sensible n'est pas naturel ni un don, il faut reconnaître aussi que l'on peut éduquer les individus à percevoir à partir de la sensibilité. Cependant ce n'est pas évident dans une société où la parole scientifique domine. Pour éduquer au sensible il faut se demander comme on accède à la vérité du sensible. Pour cela il faut travailler à la tension présente dans les concepts présence/attente, proximité/distance, plénitude/inachèvement. [...]
[...] Pour Régine Du Charlat, elle explique que l'art redevient un centre d'intérêt pour les individus car l'art répond à deux besoins. Le premier est quête de mémoire collective qui permet de fonder le lien social et le second est une quête qui a toujours existé mais qui augmente aujourd'hui : celle d'interpréter et de comprendre les œuvres d'art, leur création et leur créateur. L'objectif n'étant pas de comprendre juste pour comprendre mais plutôt de comprendre l'art pour dégager les enjeux de son expérience et son rôle dans la société. [...]
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