La question de l'émancipation féminine est une de celles ayant le plus agité les débats politiques dans les années 1970, la gestion de la maternité (avec par exemple le problème de l'avortement, les lois Veil ne datant que du 17 janvier de cette année), divorce (facilité par la loi du 18 juin), les questions furent nombreuses. Il s'agit ici de la question du travail, que nous allons étudier à travers ce rapport, il fut présenté au nom du conseil économique et social, le 26 novembre 1975, l'année de la femme (décrétée par l'ONU, s'en suivra une conférence à Mexico sur les femmes), l'extrait qui nous concerne aborde les changements de ce travail, ses évolutions.
Ce rapport s'inscrit dans un contexte où la France est en crise, Giscard d'Estaing annonce un plan de soutien de l'économie face à la crise pétrolière, et voit la France comme une puissance moyenne (c'est là une rupture avec l'idéologie Gaulliste), Paris a été victime d'attentats, l'inflation a passé la barre des 15% durant l'été, et le chômage celle d'un million de chômeurs pendant l'année.
Evelyne Sullerot, sa rédactrice est une des figures majeures du féminisme français, elle est née en 1924, a fait des études de lettres, puis a commencé à s'intéresser à la question féminine, elle fonde le mouvement français pour le planning familial (MFPF) en 1955, ce sera une des premières à associer féminisation et dévalorisation (dévalorisé dans les salaires, emplois, cela en 1968), elle a écrit de nombreux ouvrages sur les femmes (comme Histoire et sociologie du travail féminin, en 1968, traduit en 10 langues) et des rapports pour le BIT (Bureau International du Travail).
Il s'agira donc de voir quels sont ces changements et quelles vont être leurs conséquences sur la société.
[...] A cela s'ajoute la division sexuelle qui a agi sur la flexibilité les femmes en effet, les femmes étant payées moins, c'est une main-d'œuvre moins chère, cela a contribué à leur embauche. En plus de travailler depuis longtemps, leur poids a récemment augmenté, en effet, les femmes mariées qui représentaient 49% de la population active féminine en 1954, en représentent 62% en 1975, c'est là un chiffre révélateur, les femmes mariées ayant souvent des enfants et un foyer à gérer ce qui peut contraindre leur activité professionnelle. II) L'état de ce travail en 1975 Quels travails ? [...]
[...] Les évolutions du travail féminin Un travail déjà existant Du 19e siècle, jusqu'à la première moitié du 20e, les femmes ont eu un travail stable, elles sont occupées mais proches de leurs enfants. des femmes de 15 à 64 ans travaillent) On peut voir au début du texte de la ligne 6 à 8 Une croyance tenace de l'opinion veut que les femmes se soient récemment lancées dans l'activité alors que naguère elles se contentaient de s'occuper de leur famille Qu'il y a comme une opposition psychologique entre le travail salarié, et le travail dit domestique, les femmes ne se sont donc pas mises au travail, mais elles en ont changé la forme passant de l'intérieur du foyer à l'extérieur. [...]
[...] Enfin, l'accès a un travail sera facilité par une meilleure éducation prenant en compte les réalités du monde du travail, avec la création de filières à vocation plus féminines, comme les baccalauréats F (Médecine et sociale) et la filière G (Secrétariat), on les retrouve ensuite dans l'enseignement supérieur dans des filières plus littéraires comme les langues, où la psychologie. Cette école généralisée, permet l'accès à de nouveaux métiers (dans le tertiaire, ou, dans la santé par exemple) une barre symbolique a d'ailleurs été franchie en 1971, c'est la première année où le nombre de filles ayant obtenu leurs baccalauréats est supérieur à celui des garçons. [...]
[...] Mais l'on peut se demander comment cela va évoluer, en effet, tous ces changements provoqués par le travail des femmes posent la question de la répartition des rôles dans la famille (Ligne 44 à 47, Car cette évolution irréversible qui conduit au partage (bien qu'encore inégal) des rôles économiques conduits aussi inéluctablement à repenser le partage des autres tâches non encore affectées d'une valeur économique franche, comme l'entretien de la maison et l'éducation des enfants en effet le rapport classique de la femme centrée sur le foyer, l'intérieur et de l'homme au travail étant renversé, on peut se demander qu'elle va être la nouvelle répartition des tâches dans la famille. Enfin une autre conséquence sociale, est que l'apport d'un deuxième salaire permet une mobilité sociale dans les classes populaires, les femmes apportant jusqu'à 40% sur salaire du couple, (ligne38.). Ce qui est non négligeable, en effet, la proportion des ménages ouvriers propriétaires de leurs logements a été multipliée par deux entre 1954 et 1973. [...]
[...] L'année du rapport les femmes représentaient le tiers de la population active, soit 8 millions de travailleuses, et 60% des femmes de 25 à 49 ans travaillaient. Concernant les femmes mariées 40% d'entre elles sont actives en 1975, et sont majoritaires dans la population active féminine contre 49% en 1954), ce qui montre que concilier emploi, et vie de couple est quelque chose qui est devenu plus abordable dans les 20 années précédant le rapport. De plus avoir des enfants est de moins en moins un problème, les lois de 1967 ont apporté un meilleur contrôle de maternités, ce qui est un facteur important de la décision de travailler ou non (par exemple en des femmes avec un enfant travaillent de celles qui en ont deux, et 23% de celles qui en ont plus, ce sont la des statistiques qui peuvent paraître basses, mais elles représentent quasiment le double de celles de 1954) La part des femmes aux postes de directions, reste très faible cependant, en effet, en 1970, une enquête menée auprès de quelques entreprises françaises, met en avant la réticence des patrons à mettre des femmes à la direction des entreprises, surtout pour diriger des hommes. [...]
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