En 1996, Nicole Bru crée un foyer pour aider les jeunes filles qui ont été abusées sexuellement. Elles ont entre 7 à 18 ans. La plupart d'entre elles vivent des relations troublées avec leur famille, ont une tendance à se mettre en danger et des repères bouleversés entre l'enfance et le monde adulte.
Ginette Raimbault, Patrick Ayoun et Luc Massardier, qui travaillent dans ce centre, ont trouvé comment les aider à cicatriser leurs blessures. Ils s'interrogent sur la nature du traumatisme qu'est l'inceste, sur ses différentes formes et ce qu'il révèle des familles concernées.
Dans ce livre, ils proposent surtout une réflexion en profondeur sur ce que doit être aujourd'hui la meilleure façon de réparer l'inceste, sur les conditions qui permettent à ces jeunes filles de se reconstruire.
Ginette Raimbault, pédopsychanalyste, a été directeur de recherche à l'Inserm et a consacré sa vie aux troubles psychoaffectifs de l'enfant.
Patrick Ayoun est pédopsychiatre, psychanalyste, chef du département intersectoriel de psychiatrie de l'adolescent à l'hôpital Charles-Perrens de Bordeaux.
Luc Massardier est psychiatre, praticien hospitalier à l'hôpital Saint-Anne à Paris et consultant en milieu pénitentiaire.
[...] Il y a désormais obligation, après expertise psychiatrique, pour certains de ces agresseurs, d'un suivi thérapeutique contrôlé, dès le début de l'incarcération et après la libération de prison ; et ce dans le respect de l'indépendance et de la déontologie médicale. Le traitement pénal avant la loi de 1998 : L'inceste n'existe pas, à ce jour, comme catégorie pénale. Il constitue un facteur d'aggravation des agressions sexuelles par la qualité de l'auteur, ici ascendant légitime, naturel, adoptif, de même que par la qualité de la victime, mineure de 15 ans. Le cadre pénal antérieur à la loi de 1998 : l'obligation de soins en milieu ouvert. [...]
[...] La mise en place du suivi socio judiciaire avec injonction de soin de la loi de 1998 permet donc aux détenus d'effectuer une recherche personnelle et de découvrir ce qui les a poussés à agir ainsi. Cela dit, le manque de personnel dans les services médico-psychologiques des maisons d'arrêt ne permet pas l'établissement d'un suivi strict de la loi, les abuseurs ne bénéficient donc pas d'une prise en charge systématique. La Maison d'Accueil Jean Bru est l'unique établissement en France accueillant les victimes d'inceste, et d'après une interview réalisée auprès d'anciennes le travail réalisé a été fructueux. [...]
[...] Ensuite, je voudrai faire un point sur l'obligation de soin en prison. Comme le dit la loi, elle ne peut être mise en place qu'après expertise psychiatrique du patient, et avec son consentement. Tous les abuseurs n'ont pas le même profil et évidemment ils ne rencontreront pas tous un thérapeute. Luc Massardier repère lui aussi plusieurs types d'abuseurs -Le père amoureux de sa fille, qui trouve en elle ce qui lui fait défaut avec sa compagne et dans sa vie -Le père très carencé, machiste et souvent alcoolique vivant ans un milieu défavorisé où l'acte sexuel se résume à un acte pornographique imposé comme un droit à la femme qui doit lui être soumise. [...]
[...] Si elle n'est pas un soin, elle peut avoir un effet bénéfique pour aider le sujet meurtri à se reconstruire. Chapitre six : le placement en foyer La qualité d'un placement dépend avant tout de la pertinence de son indication. Le placement n'est pas systématique et il ne représente qu'une alternative sociale et éducative au maintien dans la famille. L'indication d'un placement signifie que la famille n'a pas été en mesure d'être le lieu de vie de l'enfant. Cependant il faut rappeler que les décisions de placement ne sont pas toujours rationnelles. [...]
[...] L'intervenante explique que chaque détenu arrivant à la prison doit être rencontré par un psychologue dans les 48 h après sa venue et durant ce premier entretien, le professionnel indique le règlement au détenu, qu'il a droit à la parole et qu'il peut entamer une thérapie. L'intervenante nous explique également que les détenus ne sont pas obligés d'êtres suivis ou soignés. Elle nous fait part également des divers soins apportés, notamment médicaux, dépistage, thérapie mais elle n'a pas mentionné les éventuelles thérapies pouvant être mises en place avec les auteurs d'abus sexuels. L'obligation de soins n'a pas du tout été évoquée. [...]
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