Le discours assené depuis des décennies aux populations que ce soit concernant leurs droits à un système social plus présent, concernant les mesures économiques prises au nom de la mondialisation et du libéralisme grandissant ou encore concernant la construction de l'Europe, n'est que question de persuasion et non de réalité. L'émergence de cette politique de l'impuissance prônée par les dirigeants de nos gouvernements (européens) depuis des décennies, Jean-Paul Fitoussi l'explique de plusieurs manières, par plusieurs évènements. Il divise son analyse en trois grands thèmes :
- celui de la réduction de la protection sociale
- celui de la mondialisation, diabolisée par les populations européennes, comme responsable unique
- celui de l'inéluctabilité des contraintes imposées par la construction de l'Europe
Les trois thèmes ayant des justifications interdépendantes, liées ou même identique nous proposons de faire une synthèse linéaire.
Dans une première partie, l'auteur nous dévoile de quelle manière depuis les années d'après guerre les gouvernements européens (et plus particulièrement la France) ont fait le choix de remplacer le politique par la dictature de l'économie de marché. En effet, l'émergence de la politique de l'impuissance remonte à la fin de la guerre de 39-45 à l'issue de laquelle les pays européens ont fait le choix d'un transfert vers une économie de marché, sous prétexte que c'était le seul système s'imposant à eux à la chute du bloc soviétique. Pour la France, « le défi » était alors de mettre en place cette économie de marché et garantir la protection sociale de ses citoyens, soit de concilier l'économie avec la démocratie. Le politique devait fournir les outils nécessaires à la régulation et au bon fonctionnement de son économie (« instrumentaliser le marché pour atteindre des objectifs sociaux »).
[...] Nous discuterons ici aussi bien de nos désaccords que de notre assentiment avec l'analyse de Jean-Paul Fitoussi. Premièrement, En ce qui concerne la perte de la protection sociale et de la démocratie ou la volonté de l'Europe d'étêter cette démocratie, nous sommes d'accord dans l'ensemble avec l'auteur. Nous constatons en effet que malgré sa volonté de se rapprocher des peuples européens par la création de la commission des pétitions des citoyens afin qu'ils puissent proposer une loi soumise à la commission européenne pour étude, L'union s'évertue surtout à taper sur les doigts de nos gouvernements nationaux s'ils s'écartent du bon chemin. [...]
[...] Dans ces pays, si l'état est décomposé alors il ne peut protéger sa population et créer un climat propice au développement économique. Et si on lui impose de s'ouvrir alors c'est encore augmenter les contraintes extérieures et augmenter les risques que ses entreprises (s'il y en a qui sont viables) soient balayées par la concurrence mondiale. C'est donc augmenter ces chances de rester un pays pauvre. Puis, notre désaccord avec l'auteur réside aussi dans son analyse du système américain. Selon lui les États-Unis peuvent se permettre un système d'économie de marché libérale car ils se sont dotés d'instruments de régulation adaptés. [...]
[...] On peut constater l'effondrement de la démocratie par le manque de prise d'initiative des étudiants et même dans la manière d'enseigner des professeurs (ils parlent et les élèves écoutent, mais aucun débat n'est mené Et cette même attitude traduit la pensée unique selon laquelle la parole du professeur ne doit pas être remise en cause. De plus, les professeurs sont tenus de respecter un programme qu'il ne convient en aucun cas de discuter. Comment les peuples européens pourraient-ils retrouver la plénitude de l'exercice de la démocratie si même leur système d'éducation est victime de la pensée unique et de l'acceptation par le dogme ? [...]
[...] Enfin, l'hégémonie de l'économie est entrée dans toutes les sphères sociales et les a contaminées. Si nos chercheurs et enseignants publiaient des ouvrages à l'encontre de la pensée unique, ils ne percevraient plus d'aides pour leurs recherches. L'Europe cherche à tout prix à reproduire un schéma qui n'est pas applicable à elle-même, le modèle américain. Critique Tout d'abord, la forme sous laquelle se présente l'ouvrage attire le lecteur car M. Guillebaud pose pour nous des questions évidentes pour une meilleure compréhension de l'analyse de l'auteur. [...]
[...] Ensuite, il est vrai que l'Union n'est dotée que d'instruments économiques, mais peut-on vraiment le lui reprocher puisque c'était sa vocation première ? Pourtant la volonté de lui accorder un pouvoir politique plus important est là. Mais là encore, l'échec, si l'on peut déjà en parler ainsi, est flagrant. Nous avons doté l'Europe d'une personnalité politique uniquement dans le cadre de ses relations avec l'extérieur, mais quel pouvoir de décision interne a vraiment le président de l'UE? Ce sont là des questions qui selon nous trouveront bien une réponse dans les années à venir. [...]
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