L'Inde : une géographie, Pauvreté et politiques de développement social en Inde, Milbert Isabelle, pauvreté, développement social, politique
Milbert Isabelle, « Pauvreté et politiques de développement social en Inde » dans L'Inde : une géographie, Armand Colin, Paris, pp. 335-345.
Pendant longtemps, la vision de l'Inde qui dominait dans le monde était celle des photos de Claude Sauvageot prises durant la période de disette, de 1965 à 1967. Sans transition, la vision de la Shining India a fini par s'imposer.
[...] Ces législations sont apparues sous le gouvernement de Mahmohan Singh (2004- 2009 puis 2009-2014). a. Le salaire minimum En 2011-2012, le NREGS (ou Mahatma Gandhi National Rural Employment Guarantee Scheme) disposait d'une enveloppe de 7,8 milliards de dollars. Il doit permettre de garantir un emploi d'au moins 100 jours par an et avec des salaires égaux pour les hommes et les femmes. Dans certains États, ce programme s'accompagne d'innovations administratives (mise en ligne des données des projets, paiement des salaires sur les comptes bancaires, audits sociaux). [...]
[...] Le servage, les taux usuraires et le versement de dots importantes sont interdits (encore aujourd'hui), mais la loi est sans cesse violée. c. La Révolution Verte et la redistribution des céréales La Révolution Verte a permis de réels progrès seulement dans les Etats ayant mis en place l'ensemble des volets de la réforme (Haryana, Pendjab). Les crises alimentaires dans les régions déficitaires ou vulnérables aux catastrophes naturelles ont été évitées grâce aux politiques de contrôle du prix des céréales et à la redistribution des denrées de base (cf. [...]
[...] Il existe des disparités selon les États : au Bihar, le revenu par habitant est 4 fois plus bas que celui du Pendjab et environ 8 fois inférieur à celui de l'agglomération urbaine de Delhi. En 2010, Alkire et Santos ont mis au point un indice de pauvreté multidimensionnelle qui permet de comparer les États. Cet indice prend en compte des indicateurs tels que la mortalité infantile, l'accès à l'éducation, à l'électricité, aux toilettes, à l'eau potable, aux denrées alimentaires, aux combustibles pour cuisiner et aux biens durables (bicyclette, radio, téléphone Ainsi, on constate que la pauvreté domine surtout au nord-est de l'Inde. [...]
[...] Des intellectuels dénoncent le phénomène et mettent en cause l'État et la bureaucratie : - en 2007, Shalini Randeria dénonce la violence des gouvernants envers les plus faibles ; - en 2014, Yasmeen Arif dénonce la violence structurelle qui s'ajoute au traumatisme des survivants des émeutes à Delhi et à Ahmedabad ; - en 2011, Arundhati Roy dénonce la brutalité des déplacements forcés de populations dans le cadre des grands projets ; - en 2012, Akhil Gupta montre que la corruption est un facteur important pour comprendre la contradiction entre les sommes importantes accordées pour la lutte contre la pauvreté et la persistance de celle- ci Une nouvelle architecture de la protection sociale ? À partir du milieu des années 1990, la libéralisation et la croissance économique ont permis au gouvernement indien d'avoir une plus grande marge de manœuvre pour les politiques sociales tant sur le plan du budget que des perspectives. Certaines politiques, déjà mises en place, sont réaménagées. [...]
[...] Néanmoins, les succès du secteur privé ne doivent pas faire oublier que les entreprises opèrent dans des espaces où le recouvrement des coûts est aisé laissant le secteur informel à l'écart. Depuis 2013, la responsabilité sociale d'entreprise est devenue obligatoire pour les entreprises indiennes. Certaines politiques publiques peuvent permettre de lutter contre la pauvreté comme de l'aggraver : les plans d'aménagement urbain entraînent la destruction des bidonvilles qui représente une perte de capital pour leurs habitants. De la même façon, les politiques industrielles jouent sur la croissance en créant de nombreux emplois, mais aggravent la pauvreté. [...]
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