Commentaire du chapitre VI de Dynamique de l'occident de Norbert Elias. Après une courte biographie de l'auteur, la thèse de Norbert Elias sur la formation de l'état moderne à partir du système féodale en place auparavant.
[...] Un contrôle intrinsèque des comportements s'établit. L'auteur remarque deux phases tendancielles dans ce processus ambivalent : une première phase de colonisation et d'assimilation puis une deuxième phase d'émancipation des colonies et de refus de la différenciation et de la domination. Je ne développerai pas davantage ce point, je le trouve discutable. Je reconnais, certes, un long processus de refoulement des pulsions et de mimétisme inconscient au sein de la société française entre la noblesse et la bourgeoisie, cependant, en ce qui concerne les colonies, je ne crois pas qu'il s'agisse du même phénomène. [...]
[...] Ainsi, Norbert Elias prend pour point de départ à sa réflexion la société féodale occidentale et plus particulièrement la société française. Dans cette perspective, il analyse les évolutions de la société féodale française et dans quelle mesure celles-ci aboutissent à la constitution progressive de l'Etat, sans que les acteurs n'aient conscience du processus en action. Il utilise pour se faire, diverses notions telle que la monopolisation, la rationalisation de la société, la mise en place de luttes d'influence, l'abandon de l'utilisation de la violence au profit d'une violence physique monopolisée par l'Etat. [...]
[...] Si ce tri inconscient ne se réalise pas alors l'existence sociale de l'individu est compromise. N. Elias identifie ce refoulement des pulsions dans la curialisation des guerriers ; peu à peu la noblesse guerrière est remplacée par une noblesse de cour caractérisée, comme nous l'avons vu dans la première partie, par un code du comportement courtois se plus en plus stricte. Il s'agit donc d'une modification des comportements dans le sens de la civilisation, dans la mesure où les individus doivent penser aux conséquences de leurs actes. [...]
[...] Norbert Elias est né en 1897 à Breslau, ville aujourd'hui Polonaise. Il est issu d'une famille de commerçants juifs aisée et particulièrement intéressé par la psychanalyse. De 1919 à 1922, il suit des études de médecine et de philosophie en Allemagne. Il débute sa carrière de sociologue en 1924 dans le contexte de la sociologie allemande de l'entre- deux guerre. Ses recherches concernent l'histoire des comportements collectifs. Il fuit l'Allemagne lorsque les nazis prennent le pouvoir. En 1939, il rédige un ouvrage intitulé Procès de la civilisation qui sera publié bien après en France en deux volumes : La civilisation des mœurs et La dynamique de l'occident. [...]
[...] B La mise en place de monopoles Avant l'organisation centralisée de la contraintes physique et de l'armée les conflits sociaux conduisaient généralement à des action guerrières violentes. Avec la curialisation de la noblesse, la stabilisation des monopoles et l'interdépendance croissante les tensions demeurent mais changent de nature, elle prennent davantage l'aspect d'une pression perpétuelle sur les membres de la noblesse. Cette pression se traduit par la mise en place, inconsciente, de mécanismes de conditionnement social ou d'autocontrainte. Cette autocontrainte est en partie réalisée par la socialisation primaire. [...]
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