Dans le chapitre « Agricultures et espaces ruraux » de l'ouvrage Géographie Humaine de Jean Pierre Charvet et Michel Sivignon, il est indiqué : « les trois quarts des 800 millions de personnes qui continuent à souffrir de malnutrition chronique sur notre planète sont des paysans ». Alors que dans les pays développés, l'obésité est le principal problème alimentaire, dans les pays du Sud, on parle encore d'insuffisances alimentaires : la population n'est pas nourrie à sa faim.
La citation de Jean Pierre Charvet est fondée sur un autre paradoxe, le fait que les agriculteurs soient les plus touchés par la malnutrition chronique. On parle de malnutrition lorsqu'il y a une carence alimentaire, mais aussi une mauvaise qualité de celle-ci. La malnutrition a de nombreuses conséquences sur la santé.
On peut se demander alors quelles sont les difficultés qui peuvent être à l'origine d'un tel paradoxe et comment alors que dans certains pays la situation alimentaire est excédentaire, dans d'autres on meurt encore de faim.
[...] Ces carences en protéines et vitamines, la malnutrition a des effets néfastes sur la santé. En outre, les difficultés des agriculteurs dans les pays du Sud persistent. Comme les agriculteurs dans ces pays sont essentiellement vivrières et font l'objet de la culture de céréales en partie, la malnutrition touche donc d'abord les agriculteurs, les paysans, c'est-à- dire la population vivant dans l'espace rural dans les pays du Sud. En effet, l'espace rural dans ces pays et beaucoup plus pauvre que l'espace urbain ( contre dans l'espace urbain de personnes pauvres). [...]
[...] La croissance démographique est aujourd'hui la cause majeure de cette situation d'insuffisance alimentaire. La production augmente grâce à différentes solutions mises en œuvre qui ont déjà permis de surmonter les difficultés initiales mais la croissance démographique dans ces pays est telle que ce développement n'est pas suffisant. Dans la mesure où l'intensification a des conséquences néfastes sur l'environnement au Nord qu'en sera-t-il au Sud alors que les politiques du Nord essaient d'influencer celles du Sud quant aux conséquences sur l'environnement ? [...]
[...] Cet exemple nous montre bien l'opposition Nord Sud et les difficultés de l'agriculture des pays du Sud à nourrir leur population. L'opposition entre ces pays se fond également sur d'autres préoccupations. En effet, au Nord comme la situation alimentaire est suffisante et même excédentaire, on se préoccupe aujourd'hui de la qualité de l'alimentation (food safety). Il s'agit de savoir d'où provient le produit, quel est le label On choisit ses produits, dans les supermarchés ( des Français vont dans des supermarchés pour se nourrir). [...]
[...] Cette situation est comparable au niveau des moyens techniques, de l'innovation et de la croissance démographique mais aussi au niveau de l'espace. Aujourd'hui dans les pays du Sud on distingue encore l'opposition ville-campagne, au Nord ce n'est plus le cas. L'espace rural accueille d'autres activités que l'agriculture : le tourisme, l'industrie, les résidences de personnes travaillant en ville Une main-d'œuvre, c'est-à-dire un agriculteur qui n'utilise pas la mécanisation, peut produire cinq à six quintaux de céréales par an. Grâce à la mécanisation un agriculteur peut produire jusqu'à 2800 quintaux. Or il faut environ 300 quintaux par an et par personne. [...]
[...] La diminution de la part d'actifs dans l'agriculture est signe d'un développement. De plus, en ce qui concerne les préoccupations environnementales, au Nord la protection de l'environnement est un objectif essentiel. Il s'agit de trouver des moyens, de nouveaux équipements en vue d'une agriculture durable alors qu'au Sud on développe tout juste la mécanisation et la chimisation ne sont pas répandus. La situation d'opposition entre les pays du Nord et les pays du Sud est donc dure à une situation différente et des conditions différentes entre les agriculteurs. [...]
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