Les inégalités face à la santé entre les différents classes sociales

Résumé du document

L'OMS (Organisation Mondiale de la Santé) définit la santé de la façon suivante : « La santé est un état de complet bien-être physique, mental et social, et ne consiste pas seulement en une absence de maladies ou d'infirmité ». Cette définition insiste sur les différentes dimensions de la santé (physique, psychique et sociale).

La maladie se définit par une altération de cet état de santé. En général, on s'accorde à dire que la maladie désigne un état morbide dont on en connaît le plus souvent la cause. Ainsi, la maladie ne peut se réduire seulement à des causes organiques, biologiques mais également par des causes psychiques et sociales, qui jouent des rôles déterminants dans le développement de la maladie.

De plus, la maladie est socialement définie. En effet, la bonne santé s'identifiant à la norme. Être malade apparaît ainsi comme étant indésirable ou « anormal ».

La santé est devenue une des valeurs centrales des sociétés modernes (ex : politiques de santé...), elle s'avère indispensable car un niveau, un état sanitaire dégradé représente une menace pour le collectif, elle est un enjeu majeur et met à l'épreuve la nature même du lien social.

Extraits

[...] La revue du praticien, - p.2221 La santé des plus pauvres : Les personnes aux revenus les plus faibles se perçoivent en moins bonne santé. Si elles déclarent moins fréquemment certaines maladies courantes, elles sont en revanche plus nombreuses à souffrir de certaines pathologies comme les maladies de l'appareil digestif Elles vont par ailleurs moins souvent chez le médecin, surtout chez les spécialistes. Elles sont également moins bien couvertes : d'entre elles n'ont pas de complémentaire santé contre du reste de la population. [...]

[...] (Marcel DRULHE, Santé et Société, le façonnement sociétal de la santé, Presse universitaire de France, 1996) ( Classes sociales : Il existe 2 définitions de départ : la première de Marx qui définit les classes sociales en fonction des places qu'occupent les individus dans le système productif (société hiérarchisée) ; la deuxième définition de Weber qui prend en compte une pluralité des hiérarchies sociales en fonction de 3 principaux domaines : le domaine économique, social et politique. Pour Louis Chauvel, les classes sociales sont davantage marquées par une identité de classe composée de 3 sous-identités : une identité temporelle (mobilité sociale), une identité culturelle (mode de vie, éducation, pratique culturelle, effet de socialisation de classe) et par une identité collective (personnes de même classe sociale mobilisées pour défendre leurs intérêts). [...]

[...] Il est plus préférable d'avoir un équipement et un service médical à portée de main que de l'avoir à des dizaines voire des centaines de kilomètres. Cela explique l'incapacité d'accès aux soins dans les zones urbaines dites sensibles Une question se pose alors sur le devenir de ces zones quand on observe des décisions prises durant les vingt dernières années sur la concentration spatiale de l'offre médicale. Nous sommes donc bien face à une aggravation des inégalités sociales de santé. [...]

[...] Le mode de vie et les pratiques de prévention sont des facteurs de risques qui marquent de nombreuses différences de mortalité entre catégories sociales. En effet, le tabagisme, la sédentarité, la nutrition, les conduites dangereuses font partie de ces facteurs. L'environnement professionnel et l'accès au système de soins sont également des facteurs explicatifs des disparités. Même si l'on observe en France une diminution générale de la mortalité dans toutes les catégories sociales, ce sont les catégories les plus aisées qui bénéficient d'une plus grande baisse. [...]

[...] La protection sociale obligatoire assure un revenu aux retraités et aux chômeurs mais surtout finance les dépenses de santé, assure l'indispensable cohésion sociale. Cependant, on observe que les inégalités sociales de santé sont, en France, parmi les plus élevées d'Europe de l'Ouest. Alors que l'efficacité du système de soins est très bien évaluée (il est au premier rang du classement de l'Organisation Mondiale de la Santé). On remarque ainsi deux réalités : la santé (des individus) et les soins (effectués). [...]