La famille dans sa définition classique est une institution juridique qui regroupe des personnes unis par les liens du mariage, par les liens du sang et éventuellement par des liens d'adoption. La famille restreinte est celle constituée par un couple de parents et leurs enfants, tandis que la famille élargie regroupe tous les individus porteurs du même nom descendant les uns des autres. Et dans une tribu ou un clan, la famille est un groupe constitué par des branches de familles et des individus apparentés par des alliances, par le sang, descendant d'ancêtres communs.
Dans "Le Passé simple", nous avons le stéréotype de la famille noyau patriarcale maghrébine. Elle est le motif narratif du récit à travers lequel l'auteur dénonce les travers de cette institution traditionnelle figée qui profite aux hommes au détriment des femmes et des enfants. Tandis que dans "L'Aventure ambigüe", nous avons l'archétype des tribus islamiques où les membres d'un groupe ethnique entretiennent des rapports quelque peu idéalisés par le narrateur. On va donc analyser, après la lecture attentive des deux œuvres, la signification de la notion de famille, l'organisation hiérarchique, le rôle et les rapports des individus au sein de cette organisation, séparément dans chaque œuvre avant de confronter les divers éléments analysés pour enfin les synthétiser.
[...] Concernant la place de la femme, dans l'organisation familiale, elle semble jouir de plus de liberté dans la tribu de Hamidou Kane. Si on compare la Grande royale et la mère de Driss, c'est les deux antipodes. La Grande royale occupe, en effet, une place privilégiée dans sa famille et contrairement à la mère de Driss, soumise à la loi masculine, elle impose ses volontés aux hommes de sa famille, Il avait souvent vu la Grande royale se dresser, seule, contre l'ensemble des hommes de la famille Diallobé, groupés autour du maitre. [...]
[...] Les rôles qui incombent à chaque membre de la famille sont déterminés par les pratiques traditionnelles et religieuses du pays. Ainsi, le père est traditionnellement responsable de gérer les affaires de la famille, de subvenir à ses besoins financiers et de veiller à l'éducation religieuse des enfants. Ce rôle et le rang social important du seigneur sont à l'origine de sa tyrannie. Il est l'homme par excellence de la Doxa, hajj quatre fois, grossiste bourgeois, possède des terres, des immeubles, des ouvriers, et du bétail. [...]
[...] Cette différence peut être interprétée par le rapport que les parents de deux enfants entretenaient avec eux, pendant qu'ils vivaient ce bouleversement culturel. Le seigneur agit avec son fils avec violence, croyant bien faire pour l'inciter à ne prendre de cette nouvelle culture que le savoir nécessaire pour l'entretien de ses affaires et de sa position sociale. Mais en agissant ainsi, il l'a poussé à déménager dans l'autre camp et à voir les travers de sa culture sous des traits grossiers et inhumains. [...]
[...] La cellule familiale nucléaire est, en effet, diluée dans l'univers tribal des Diallobé, qui ne forment qu'une seule famille, une entité structurellement cohérente et homogène. Pour comprendre l'homogénéité et la cohérence de l'univers des Diallobé, le narrateur fait un flash-back au début du roman pour évoquer l'entrée de Samba Diallo à l'école coranique et par la même occasion, décrire les pratiques sociales spécifiques aux Diallobé avant l'arrivée du colonialisme. Ce retour en arrière revêt un caractère nostalgique, il s'agit en fait de nous donner une vision globale du monde de ces gens dont la conception de la vie en groupe est fondée, en premier lieu, sur l'amour de Dieu et de l'homme. [...]
[...] L'épouse du seigneur est soumise à ses volontés et ses désirs et quand il s'adresse à elle, il l'appelle Femme et ne l'appelle jamais par son prénom. Elle est d'ailleurs tout au long du récit soit ma mère soit épouse du seigneur ou chauffeuse de soupe Elle est donc complètement effacée et inexistante. De même, les enfants sont niés. Le narrateur dans sa description, avant de les présenter par leurs prénoms et leurs âges, les réduit à leurs chaussures Mon Dieu ! [...]
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