José Alain Fralon, journaliste au Journal le Monde, a déclaré en 2004 que « Figés dans leurs désirs de ne rien perdre de leur culture, les 400 000 Turcs de France ne sont pas tous adaptés au mode de vie moderne ». À partir de ce constat, Ceren Ozturk, d'origine turque elle-même, a souhaité enquêter sur la question de l'insertion des jeunes Turcs de France et des stratégies qu'ils mettent en place pour parvenir à celle-ci. Pour cela, elle a mené deux enquêtes par entretien auprès d'une trentaine de Turcs et une observation participante au sein de l'association ACORT. En effet dans le groupe enquêté, il y a une hétérogénéité confessionnelle, religieuse, politique, nationale ou régionale.
[...] Cette mobilisation des réseaux communautaires présente de nombreux avantages pour eux. En effet cela peut être un facteur d'intégration rapide dans la société, mais tout en restant à l'écart : car cette démarche ne les inclut pas tellement. J'ai même l'impression que cela peut les exclure, car ils ne se mélangent pas avec les autres populations. Cette chercheuse d'origine turque présente en général des parcours réussi je me demande si son origine n'a pas orienté son étude scientifique. Cette présentation des parcours exemplaires n'est-elle pas une manière de mettre un arrêt au stéréotype de cette population ? [...]
[...] Cependant, certains refusent l'aide de leur famille afin de se différencier (cas de Kemal) qui opte pour une stratégie individuelle, qui aura donc pour conséquence : un détachement avec la famille et le réseau communautaire. L'école leur assigne des filières au nom de leur appartenance ethnique et de classe. L'individu stigmatisé peut agir de différente façon : - Cas de Yéliz, qui fera un surinvestissement dans les études et intégrera une filière philosophique. Elle sera dans un processus de différenciation. [...]
[...] Pour la famille de Mehmet, la scolarité est très importante, il y a même un encadrement strict. Mehmet bénéficiera de son réseau familial dans l'élaboration de son projet professionnel. En effet, il acquerra de l'expérience dans l'entreprise de son frère avant d'entrer dans une prestigieuse société publique. Le père d'Elham bénéficiera d'un bon réseau de relation et d'un soutien de sa communauté grâce à son statut de chef religieux. Elham fera de brillantes études en intégrant l'école prestigieuse de polytechnique. Son objectif est de fonder une entreprise en y employant uniquement des personnes d'origine turque. [...]
[...] Les portraits de jeunes Turcs Le souhait de Gonca était de devenir journaliste, mais elle rencontrera 2 obstacles : Premièrement, une scolarité imposée par ses professeurs et deuxièmement les conditions économiques de sa famille qui ne lui permettent pas de poursuivre sa scolarité. Mais malgré cela, Gonca reprendra ses études lorsque la situation économique de sa famille s'améliore. On peut observer une motivation importante de cette jeune Gonca, qui persévéra pour essayer d'atteindre son objectif malgré les freins qu'elle a rencontrés. La question qui peut être posé ici, est pourquoi ses professeurs de 3e lui ont imposé cette orientation scolaire en technologie ? Et si cela était une peur d'échec que les professeurs ont souhaité anticiper ? [...]
[...] La cohabitation avec les parents peut être une contrainte lorsqu'ils doivent apporter un soutien financier et une aide scolaire au plus jeune. La stratégie utilisée est que cette impossibilité de quitter ses parents avant le mariage leur permettra alors de poursuivre leurs études. Est-ce que cela correspond réellement à une stratégie ? Pour ma part je considère qu'ils (jeunes-turcs) sont dans l'obligation de chercher un avantage à cette contrainte pour ne pas se dévaloriser et remettre en cause l'imposition des parents. C'est une sorte de manipulation des contraintes. [...]
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