L'avortement est depuis des années une question au centre des débats sociétaux, que ce soit en France ou ailleurs en Europe ou dans le monde. Les journaux relatent très régulièrement des faits divers, ou des campagnes menées par l'un des deux groupes opposés (les « pro-vie » et les « prochoix»), qui rappellent à quel point la question reste d'actualité.
Par exemple, récemment, Le Monde parlait d'une « bataille acharnée sur le droit à l'avortement» au Mexique, La Croix citait la campagne de publicité anti-avortement menée en Espagne (plusieurs quotidiens ont publié un avis de décès pour les « victimes » de l'avortement), et Libération soulignait le risque d'eugénisme que permet le diagnostic pré-implantatoire (DPI), sans même relever, il y a moins d'un an, le cas polémique de l'excommunication au Brésil d'une jeune fille violée que sa mère avait fait avorter.
[...] Au final, on se rend compte qu'à partir du moment où les deux groupes ne savent s'entendre 6 http://www.prochoice.org/about_abortion/violence/anthrax.html 7 http://www.prochoice.org/about_abortion/violence/arsons.asp 8 http://www.prochoice.org/about_abortion/violence/murders.asp sur les termes du débat et adoptent des moyens de communication extrêmes, il devient difficile d'adopter la sérénité et le respect mutuel nécessaires à la bonne tenue d'un débat démocratique et constructif, d'où la difficulté que les Gouvernements ont à trouver la bonne solution. Ils s'en réfèrent alors souvent à la loi de la majorité, qui permet de légitimer au maximum la décision prise. Aujourd'hui, en France, une grande majorité d'individus soutiennent toujours la possibilité de recours à l'IVG, et on estime que des femmes y ont recours au moins une fois de leur vie, pour un total de avortements pratiqués chaque année (soit un environ des grossesses). [...]
[...] ou plutôt de ce qu'il représente de manière ultime ; cela explique la grande division idéologique sur la question large de l'avortement. Pour les individus défavorables à l'avortement, l'embryon est un être humain, et a donc droit au respect de son intégrité physique comme n'importe quelle créature de Dieu si l'on se place d'un point de vue religieux. Tout comme nul n'imaginerait tuer impunément un enfant en bas âge, les pro-vie considèrent que nul ne devrait ôter la vie à un embryon. [...]
[...] Cette question, qui est pourtant la base de tout, pose réellement problème et est elle-même l'objet d'un débat houleux. Tout d'abord donc, étudions la question de l'avortement (envisagé de manière générale) : que signifie-t-il pour les deux groupes opposés ? Chacun propose une définition, les deux n'étant pas compatibles : D'une part, pour les différentes associations pro-vie l'avortement est un meurtre : la femme qui y a recours commet un infanticide, en assassinant son propre enfant. Il est d'ailleurs à noter que l'avortement ou la complicité d'avortement est l'un des 7 cas pouvant conduire à une excommunication5 (alors que le meurtre ou le viol n'en font pas partie) ! [...]
[...] Avortement : les pro-choix face aux pro-vie - un débat contradictoire Un débat contradictoire Avortement : les pro-choix face aux pro-vie L'avortement est depuis des années une question au centre des débats sociétaux, que ce soit en France ou ailleurs en Europe ou dans le monde. Les journaux relatent très régulièrement des faits divers, ou des campagnes menées par l'un des deux groupes opposés (les pro-vie et les prochoix qui rappellent à quel point la question reste d'actualité. Par exemple, récemment, Le Monde parlait d'une bataille acharnée sur le droit à l'avortement au Mexique1, La Croix citait la campagne de publicité anti-avortement menée en Espagne (plusieurs quotidiens ont publié un avis de décès pour les victimes de l'avortement)2, et Libération soulignait le risque d'eugénisme que permet le diagnostic pré-implantatoire (DPI) sans même relever, il y a moins d'un an, le cas polémique de l'excommunication au Brésil d'une jeune fille violée que sa mère avait fait avorter 4. [...]
[...] Comment également s'accorder sur ce qui divise, comment trouver un terrain d'entente entre deux camps que tout semble opposer ? Au niveau des moyens d'action, les deux groupes semblent également diamétralement opposés : le mouvement pro-choix d'un côté, met l'accent sur l'information et la prévention des femmes afin qu'elles puissent faire un choix personnel et réfléchi, voire qu'elles n'aient même pas besoin d'avoir recours à l'IVG, ayant déjà pu accéder aux moyens de contraception ; le mouvement pro-vie emploie lui, d'autre part, des techniques de propagande bien plus spectaculaires (ce qui peut se comprendre dans la mesure où les revendications des prochoix ont très largement été reprises par les Gouvernements du monde entier) : tout d'abord, des manifestations, à l'instar de l'annuelle Marche pour la vie (qui aurait rassemblé moins de individus en 2009 selon la police), mais également des commandos anti-IVG dans les années 1980-90 en France, qui visaient à occuper et bloquer des établissements médicaux pratiquant l'avortement ; de manière bien plus extrême, les Etats-Unis ont pu connaître des vagues de violence anti-avortement (lettres de menace avec de l'anthrax6, attentats à la bombe7, voire homicides8 ; il est toutefois à noter que ce type d'actions est très minoritaire, et ne saurait être considéré comme l'oeuvre d'une majorité de militants pro-vie On se rend bien compte, après avoir vu que les militants des deux groupes rivaux ne pouvaient s'entendre sur les termes du débat, et que les moyens d'action employés pouvaient être très extrêmes, qu'il est difficile voire impossible pour eux de s'accorder sur ce qui les divise. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture