American Apartheid - Massey & Denton

Résumé du document

La ségrégation est révolue depuis la fin des années 1960 avec plusieurs lois à cet effet, notamment le Fair Housing Act en 1968. Cependant, il serait inadéquat de parler dès lors d'une fin effective de la ségrégation. Il s'avère que statistiquement parlant, si toute discrimination raciale est proscrite, il n'en reste pas moins qu'il y a toujours des relents de ségrégation raciale.
C'est dans ce cadre que s'inscrit American Apartheid de Massey et Denton. Leur ouvrage a pour visée grâce à une étude des principales villes des États-Unis en 1995 de montrer que le facteur socio-économique, que l'on a tendance à assimiler en Europe aux différentes communautés américaines, n'est pas primordial. Ils tentent de démontrer qu'il demeure encore des persistances de la ségrégation, dont les causes sont déterminées par le livre.

Extraits

[...] Ce pilotage racial est décrit par Massey et Denton comme une discrimination avec le sourire. En effet, les pratiques d'exclusion se doivent d'être plus subtiles, sous peine de poursuite judiciaire, ce qui amène les agents immobiliers à ruser en la matière. Les classiques panneaux Réservés aux Blancs sont remplacés par une asymétrie d'informations qui fait que le potentiel client noir sera moins enclin à acheter un certain logement plutôt qu'un client blanc. Massey et Denton citent à titre anecdotique plusieurs stratégies : mensonges, absence d'aide, discourtoisie. [...]

[...] C'est dans ce cadre que s'inscrit American Apartheid de Massey et Denton. Leur ouvrage a pour visée grâce à une étude des principales villes des Etats-Unis en 1995 de montrer que le facteur socio-économique, que l'on a tendance à assimiler en Europe aux différentes communautés américaines, n'est pas primordial. Ils tentent de démontrer qu'il demeure encore des persistances de la ségrégation, dont les causes sont déterminées par le livre. En premier li+eu, il s'avère que les disparités socio-économiques que l'on assimilerait a priori comme étant les causes de la ségrégation n'a pas une valeur tout à fait explicative. [...]

[...] Les discriminations individuelles, motrices de la ségrégation urbaine Les Noirs sont ségrégés pour différentes raisons depuis la fin de la ségrégation officielle. Ainsi, en dépit d'une forte volonté de la communauté noire à s'intégrer dans la société américaine, il n'en reste pas moins que les Blancs affichent encore un isolement marqué à l'égard des Noirs. Par conséquent, cela témoigne de l'ancrage de certaines mentalités, derniers relents de la ségrégation officielle, qui prennent la forme de stéréotypes ou bien de marques de violence concrète. [...]

[...] A conditions égales, un Noir visite moins de logements qu'un Blanc. Environ 66 à 90% des logements ont été présentés à des Blancs, mais pas à des Noirs. Les banques et leurs prophéties autoréalisatrices Plusieurs Noirs affirment avoir eu des difficultés à se loger, en d'entre eux déclarent qu'ils se sentaient victimes d'une discrimination résidentielle, par rapport aux blancs, mais aussi aux autres groupes ethniques (même à revenu et niveau d'instruction similaire). Pour autant, le rôle rédhibitoire des agents immobiliers ne saurait expliquer à lui seul les ghettos noirs. [...]

[...] Ambivalence de l'utilisation de ces données par les décideurs publics ? L'utilisation politique de cette étude pourrait induire des dérives. Les difficultés internes dans le rendu et la synthèse de ce genre d'étude résident principalement dans l'utilisation politique qui en est faite. En effet, une utilisation partisane peut directement être mise à l'œuvre, ce qui poserait 2 problèmes : -premièrement, la non-exhaustivité de l'étude ne serait pas montrée au grand public -on pourrait faire dire aux chiffres ce qu'ils veulent, et, outre l'établissement du constat, ne pas proposer de solutions concrètes. [...]