Dans son article publié dans le journal Le Monde «Territoires : nouvelles mobilités, nouvelles inégalités» le 20 mars 2006, Pierre Veltz, enseignant à l'Ecole des ponts et Sciences-Po, évoque les enjeux et inégalités liés aux mobilités intra-urbaines. En 1908, Giorgio Mortara mettait l'accent sur l'importance de la mobilité intra-urbaine dans la description des villes. Mais sa proposition n'a pas été adoptée en Géographie et en Sociologie urbaines.
Par la suite, l'Ecole de Chicago des années 20 a souligné l'importance de l'analyse de la mobilité intra-urbaine, notamment dans l'analyse de l'interaction entre la mobilité et les ségrégations spatiales. Seulement à partir des années 50, les géographes et les sociologues ont commencé à apporter d'importantes contributions dans ce domaine d'un point de vue soit théorique-méthodologique, soit empirique.
L'étude de la mobilité intra-urbaine est très importante pour la compréhension de l'espace urbain en raison d'une part de l'importance quantitative de la mobilité intra-urbaine par rapport à la mobilité inter-urbaine et d'autres part de l'apport qualitatif de ce type d'analyse à la compréhension de la dynamique socio-spatiale des villes. L'analyse des flux a été beaucoup pratiquée au niveau métropolitain régional, national et international, mais on lui a accordé une moindre importance au niveau intra-urbain.
[...] L'accroissement des mobilités, une révolution silencieuse L'intervention de l'État en matière de logement va connaître diverses évolutions mais qui provoquera une fracture de la population vers la périphérie A. L'évolution de l'urbanisation : conséquence de cette marginalisation Pour répondre à la demande grandissante de logement dans les villes, l'État a dû entreprendre au fil du temps plusieurs solutions. On a d'abord eu la solution des lotissements qui consiste à acheter une parcelle de terrain à crédit pour en devenir propriétaire. [...]
[...] À partir de là, la population veut la voiture «dans la maison et non dans des parkings éloignés. Par ailleurs, la voiture va prendre le pas sur le transport collectif pour tous les types de déplacement. On l'utilise d'autant plus, car le carburant à l'époque coûte de moins en moins cher. La conséquence de cela est les embouteillages. Avec la demande de ces populations motorisées, au début des années 70, les sociétés de travaux publics, encouragés en cela pas le ministère de l'Équipement et du Transport, ont recherché des moyens de fabriquer des maisons individuelles de qualité à bon marché. [...]
[...] Lorsque Pierre Veltz évoque les immobiles, il fait référence à cette population marginalisée dans ces logements collectifs et sociaux qui paient le prix de l'insécurité et de l'éloignement des nouvelles zones commerciales en périphérie. A contrario, les classes modestes qui se retrouvent en périphérie, loin de la ville et du travail, paient le prix pour pouvoir venir en ville travailler ou accéder à la zone commerciale et de loisir. Ils paient le prix avec le temps passé dans la voiture pour se déplacer, avec la consommation grandissante du carburant, de la pollution. Mais le développement des infrastructures de transport collectif la mise en avant de celle-ci avec les couloirs de bus . [...]
[...] Les populations qui travaillent dans les villes vont établir leurs résidences loin de celles-ci, c'est la «rurbanisation». Avec l'exode rural, l'État a été de trouver diverses solutions pour répondre à la demande de logement. En revanche, les réponses trouvées vont créer des inégalités au sein de la population. II. Les conséquences de ces inégalités dans les mobilités La mobilité de la population est une cause d'inégalité entre les immobiles et les hypermobiles A. «Les immobiles que l'exclusion sociale et économique assigne à résidence» Avec la rurbanisation, on se retrouve donc avec une libération de logement collectif. [...]
[...] Et on voit se constituer des îlots de pauvreté et de marginalité dont on connaît les problèmes actuels. B. «Les hypermobiles qui paient le prix fort de la périurbanisation Les villes, telles que nous les décrivons et voyons aujourd'hui, sont des réponses ou une accumulation de réponse apportée par les hommes, par les pouvoirs publics à ce phénomène d'arrivée massive de population venant des campagnes au cours des âges. Et qu'aucune réponse n'est vraiment satisfaisante y comprit celle pour lesquelles on imaginait qu'on avait trouvé la solution. [...]
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