Les Arrivants, Claudine Bories, Patrice Chagnard, documentaire, Commentaire d'oeuvre, France, réalité, analyse, phénomène passionnel, insécurité sociale, protagonistes, illustration, auteurs, séquences, émotions, documentaire social, oeuvre
La vision de ce documentaire interpelle et pose de nombreuses questions, sur la considération de la France pour ces populations en exil, sur la dérision des moyens mis à la disposition des fonctionnaires en charge de cette mission de service public, sur le regard que la société porte sur ces migrants aussi. L'ouvre de Bories et Chagnard nous accompagne dans la réponse à ces questions et si elle est brute, nous pouvons tout de même nous questionner sur la réalité qu'elle nous livre, à partir de cette question principale, à laquelle nous allons tenter de répondre en analysant ce film : un documentaire peut-il témoigner d'une réalité avec objectivité ?
Pour ce faire, nous analyserons dans un premier temps les éléments de fond afférents à ce documentaire afin d'en faire ressortir la richesse à la fois émotionnelle et sociale ; dans un second temps, nous nous attacherons à mettre en évidence les ressorts formels de cette oeuvre, la forme conditionnant le fond.
[...] Une symbolique émaille également le documentaire, visant à renforcer cette impression. Ainsi en est-il de la place centrale faite au comptoir d'accueil dans le film, qui symbolise la frontière fragile qui sépare les migrants de la France et qui notre condition de la leur. Les « personnages », objets centraux du documentaire Les auteurs l'ont bien compris, leur documentaire n'aurait pas le même impact sans la construction de personnages auxquels ont peut s'identifier, sans la mise en avant d'un suspense savamment entretenu concernant les histoires des migrants. [...]
[...] Néanmoins, tout n'est pas que mise en scène dans ce documentaire et il laisse entrevoir quelque chose de notre époque et quelque chose de la réalité qu'il prétend décrire, en laissant de la place au hasard et à l'imprévu. Le paradoxe du huis-clos : entre introspection et ouverture d'esprit Le choix du documentaire sans commentaire permet aux séquences de s'enchaîner et de dialoguer entre elles de manière ouverte, chacune des histoires de migrants se croisant, à la fois différentes et semblables, et dévoilant une nouvelle facette de la personnalité des accueillantes. [...]
[...] L'absurde et le dénuement mis à nu Volonté des auteurs ou pas, il y a dans ce documentaire nombre de références culturelles qui sont sous-jacentes. On ne peut s'empêcher de penser à Kafka, ou même aux Shadocks face à l'absurde, à la désorganisation, au dénuement auxquels sont confrontés aussi bien les migrants que les personnels de la CAFDA et dont on trouve plusieurs illustrations dans le documentaire : on demande à celles qui font métier d'aider les autres d'effectuer un « tri » entre les arrivants, selon qu'ils sont de « vrais » demandeurs d'asile ou pas ; obtenir un simple ticket de métro relève du parcours du combattant ; les difficultés de communication sont patentes et donnent l'impression que les accueillantes pompent, pompent, sans fin comme les Shadoks. [...]
[...] Il génère paradoxalement, par sa subjectivité, un mouvement de réflexion qui peut amener le spectateur à s'extraire de certaines représentations stéréotypées et passionnelles pour aller vers davantage d'objectivité. [...]
[...] Un documentaire entre anthropologie, sociologie et militantisme politique En toile de fond, de manière prégnante, on sent l'ambiguïté que nourrit le pays avec son immigration. La méthode relève à la fois de l'anthropologie, de la sociologie et du militantisme politique : de l'anthropologie car elle relève par certains aspects de la démarche propre à l'anthropologie visuelle ; de la sociologie car elle fait entrer ce documentaire dans la catégorie des œuvres de sociologie filmique au même titre que des œuvres aussi diverses que « Touchez pas au Malang » de J. [...]
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