UE Union Européenne, France, mondialisation, vocation géographique, Europe, modèles politiques, états occidentaux, démocratique, républiques populaires, De Gaulle, Royaume-uni, dirigeants britanniques, pays européens
En période électorale dans l'Union, mais aussi face au cas inédit et complexe du Brexit, sortie britannique - théorique - de celle-ci, et face à la montée des nationalismes, les questions relatives à l'Union Européenne, tant par sa vocation géographique qu'en termes d'intégration, sont plus que jamais d'actualité. L'Union Européenne, en effet, louée par certains pour avoir apporté la paix et une certaine forme de prospérité dans un continent en proie aux conflits depuis des siècles, critiquée par les autres pour son apparence bureaucratique et contraire aux aspirations nationales, peut aujourd'hui plus que jamais s'interroger sur sa vocation : à s'agrandir, à s'approfondir, à prendre conscience d'elle-même.
[...] En ligne de mire, la frontière orientale désormais ouverte : et c'est entre 2004 et 2007 que l'Union Européenne a vu sa plus forte croissance en moins de trois années, avec l'intégration cette fois-ci de douze états pour la plupart issus du bloc soviétique après son démantèlement. Qui du futur ? Parmi les pays européens non-membres, nombre d'entre eux se trouvent à un niveau plus ou moins avancé de candidature : du simple intérêt à l'adhésion pratiquement planifiée, en passant par le cas énigmatique de la Turquie qui mérite particulièrement notre attention : partiellement européenne tant géographiquement qu'historiquement, elle n'en est pas moins candidate depuis les années 1970. [...]
[...] Convaincue que des peuples voisins partageant les valeurs de liberté et d'égalité ne pouvaient qu'avoir vocation à s'entendre, après les traumatismes des guerres mondiales, l'UE n'aurait eu aucune raison de ne pas s'élargir - aucune raison morale du moins, en laissant de côté les aspects pragmatiques. Aspects sur lesquels, pourtant, il devient plus que jamais nécessaire de revenir. L'intégration : un approfondissement de plus en plus difficile avec le nombre Il ne suffit cependant pas de se demander quelle devrait être la taille de l'Union Européenne, mais à quoi celle-ci doit servir. [...]
[...] Pourtant, elle ne doit pas masquer le grand succès de cette union, qui a permis un demi-siècle de paix et de prospérité sur un continent qui n'a jamais été aussi stable qu'aujourd'hui. Aussi, l'Union Européenne d'aujourd'hui doit d'abord définir ce qui la rassemble, et envisager la meilleure manière de satisfaire toutes les parties. Faire ces choix, mais aussi réformer le mode de gouvernance, comme en privilégiant davantage le vote à la double majorité face à un système à l'unanimité devenu désuet, semblent les meilleures options à ce jour pour garantir une poursuite du projet européen au cours des décennies à venir pour le plus grand bien de ses peuples. [...]
[...] l'Europe peine systématiquement à parler d'une seule voix sur le plan politique, et la faiblesse d'une « Europe sociale » (stagnation d'une législature sur l'autre d'idées telles que le salaire minimum européen), ce qui peut décevoir les uns et les autres, et donne l'image d'une Europe technocratique plus focalisée sur la réussite de ses entreprises que sur les conditions de vie de ses populations. Le rejet par certains pays, y compris fondateurs, du projet de Constitution Européenne en 2005, et le dossier du Brexit depuis 2016, doivent sonner comme des avertissements pour l'Europe. De fait, l'Europe fonctionne en général sur la recherche de consensus, et non sur les décisions à la majorité simple (qui serait il est vrai une perte de souveraineté) : or, il était déjà difficile d'obtenir un consensus dans l'Europe des 15, à 27 cela semble relever de l'utopie. [...]
[...] L'élargissement de 1973, comprenant entre autres l'incorporation du Royaume-Uni, doit être évoqué dans son contexte. Il aurait en effet se faire beaucoup plus tôt - ce ne fut pas le cas, le président français De Gaulle ayant opposé un refus inconditionnel à l'adhésion du Royaume-Uni. Sa crainte, en effet, était de voir les dirigeants britanniques, moins convaincus de l'utilité d'une intégration renforcée, limiter le développement de la communauté bien en-deçà de son potentiel - dès les années 1980, l'affaire du « chèque britannique », compromis concédé pour réduire la contribution britannique au budget européen, ne l'a pas démenti. [...]
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