Politique étrangère, Europe, Union européenne, coordination, PESC, action extérieure
Dans l'état actuel du système des Relations Internationales, les dirigeants des États Européens sont conscients qu'ils ne peuvent plus exercer d'influence déterminante de manière autonome. Dans cette perspective, l'apparition d'une politique étrangère européenne commune est souhaitable pour que ces états puissent encore peser sur le jeu international. La politique étrangère pouvant ici être définie comme toute interaction d'un acteur étatique (ou interétatique) avec un autre acteur étatique dans le but d'établir des relations aussi diverses que la guerre ou la coopération. C'est dans cette optique que, depuis l'apparition de la Coopération Politique Européenne (CPE) en 1970, les États Européens et l'Union Européenne n'ont cessé de renforcer le processus d'intégration menant vers une politique étrangère commune et une action extérieure efficace et reconnue comme telle ; il s'agit de rompre avec la traditionnelle image du « nain politique » européen. Les bases de la diplomatie européenne commune sont posées à Maastricht en 1992 avec la création du pilier de la Politique Étrangère et de Sécurité Commune (PESC), l'Europe est décidée à devenir un acteur de premier plan sur la scène internationale et à « réduire le fossé entre les déclarations d'intention et la volonté politique des États membres » . Un nouveau pas est ensuite franchi en 1997 avec le traité d'Amsterdam qui instaure le procédé des stratégies communes décidées par consensus par le conseil de l'Europe. Autre nouveauté d'Amsterdam, on crée le poste de haut représentant à la politique étrangère et de sécurité, surnommé « Monsieur PESC ». Ainsi l'Europe a désormais une voix unique qui la représente sur la scène internationale. Le traité de Nice de 2001 institutionnalise quant à lui la Politique Européenne commune en matière de Sécurité et de Défense (PESD) formulée par le conseil en 1999, et toutes ces avancées sont confirmées par le traité de Lisbonne signé en 2007, qui crée en plus le poste de haut représentant de l'Union pour la politique étrangère et de sécurité qui a le rang de vice-président de la commission européenne. Ainsi l'Europe s'est elle dotée de tous les outils institutionnels nécessaires quand à l'élaboration d'une politique étrangère et de défense commune. Il apparaît cependant que dès qu'elle est confrontée à un conflit, l'Europe politique disparaît et les diplomaties nationales en prennent le relais, la crise la plus manifeste étant les divisions insolubles engendrées par le conflit Irakien de 2003. Ainsi apparaît un écart manifeste entre les intentions et les réalisations politiques concrètes, entre la volonté de certains États de voir naître une politique étrangère commune tout en gardant largement la main sur l'action de leurs diplomaties nationales, sources de prestige. Cependant, dans d'autres domaines tels que l'économie mondiale où l'aide au développement, l'Union Européenne semble développer une politique étrangère commune cohérente. Cela pose ainsi la question de savoir dans quelles mesures peut on parler, dans le cadre de l'Europe, d'une politique étrangère commune et influente ? Par politique étrangère commune on entend l'harmonisation des différentes politiques étrangères des États membres, et par politique étrangère influente on entend la capacité de l'action extérieure de l'Union Européenne à peser sur le système des Relations Internationales. La réponse à cette question viendra de l'étude successive des difficultés rencontrées dans le cadre de l'élaboration d'une politique étrangère commune, puis de la spécificité de l'action extérieur de l'Union Européenne dans le jeu international.
[...] Ainsi l'Europe s'est elle dotée de tous les outils institutionnels nécessaires quand à l'élaboration d'une politique étrangère et de défense commune. Il apparaît cependant que dès qu'elle est confrontée à un conflit, l'Europe politique disparaît et les diplomaties nationales en prennent le relais, la crise la plus manifeste étant les divisions insolubles engendrées par le conflit Irakien de 2003. Ainsi apparaît un écart manifeste entre les intentions et les réalisations politiques concrètes, entre la volonté de certains États de voir naître une politique étrangère commune tout en gardant largement la main sur l'action de leurs diplomaties nationales, sources de prestige. [...]
[...] Cette réalité peut se ressentir dans les différents modes d'investissement de la PESC par les pays de l'Union Européenne. La place ambivalente de la PESC dans le processus décisionnel européen en matière de politique extérieure La création de la PESC à Maastricht en 1992 répondait au besoin de coordination des politiques étrangères européennes. Elle devait être une arène de d'élaboration d'une politique étrangère commune sur tous les sujets de politique extérieure intéressants les pays de l'Union. Cependant il est clair que l'arène PESC n'est pas investie de la même façon par les États Européens, de plus, une étude approfondie des décisions prises dans le cadre de la PESC montre que les négociations multilatérales aboutissant sur des décisions concrètes ne concernent qu'un certain « type » de problèmes internationaux, ce sont les thèses de Yves Buchet de Neuilly dans son article « Une Europe sans voix, les conditions du recours à la PESC » La PESC est en effet différemment considérée par les États Européens. [...]
[...] Ici l'assimilation entre États membres et Union européenne est allégrement entretenue par la commission. Commission qui tente d'ailleurs d'exercer une influence croissante sur le déploiement de l'aide propre aux États membres au sein des pays bénéficiaires de l'aide, par le biais de ses délégations, présentes dans 128 pays et ayant statut d'ambassades. Cette appropriation de l'aide des États Européens par la commission ne se fait d'ailleurs pas sans heurts même si la plupart du temps les délégations européennes et les ambassades nationales essayent d'établir un rapport complémentaire plutôt que concurrentiel. [...]
[...] La diplomatie réellement européenne serait alors une diplomatie a minima touchant seulement des sujets consensuels et prenant des résolutions qui le sont tout autant. Au terme de cette sous partie, il apparaît donc que la PESC a une place ambivalente dans le processus d'élaboration de la politique étrangère de l'Union Européenne. Simple arène d'enregistrement des décisions des « grands » dans le cadre d'enjeux importants, on peut cependant arriver à un consensus et à une action concrète bien que généralement consensuelle sur des enjeux diplomatiques moindres. L'étude de ces actions concrètes va être menée dans la seconde partie. [...]
[...] La politique Étrangère de l'Union Européenne serait dans ce cadre une politique étrangère a minima. En s'auto constituant puissance civile, l'Europe aurait ainsi théorisé sa propre faiblesse. ( signes ; notes de bas de pages, bibliographie et espaces non compris) BIBLIOGRAPHIE - Paul MAGNETTE, « Le Régime politique de l'Union Européenne », Les Presses de Sciences Politique, Paris - KOECHLIN Jérôme, « La politique étrangère de l'Europe », Infolio, Genève - Yves BUCHET DE NEUILLY, « Une Europe sans voix, les conditions de recours à la PESC », in Damien HELLY et Franck PETITEVILLE (dir.), L'Union Européenne, acteur international, Paris, L'Harmattan pp19-42. [...]
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