Réunis à Lisbonne en mars 2000 à l'occasion du Conseil de printemps, les quinze chefs d'État ou de gouvernement des États membres de l'époque ont décidé que l'Union devait s'engager à relever le taux de croissance et d'emploi pour soutenir la cohésion sociale et l'environnement durable.
Pour ce faire, ils ont mis en place une nouvelle stratégie dite « Stratégie de Lisbonne ». Cette dernière vise à remédier à la faible croissance économique de l'Union européenne et à la faible productivité. Selon les conclusions de la présidence du Conseil européen de Lisbonne des 23 et 24 mars 2000, la réalisation de l'objectif de faire de l'économie de l'Union Européenne « l'économie de la connaissance la plus compétitive et la plus dynamique du monde d'ici à 2010, capable d'une croissance économique durable accompagnée d'une amélioration quantitative et qualitative de l'emploi et d'une plus grande cohésion sociale » nécessite une stratégie globale visant premièrement à préparer la transition vers une société et une économie fondées sur la connaissance, au moyen de politiques répondant mieux aux besoins de la société de l'information et de la recherche et développement.
Lors du Conseil européen de Göteborg en juin 2001, les États membres ont ajouté la dimension de l'environnement à la stratégie convenue à Lisbonne. Le Conseil européen du 5 novembre 2004 avait invité la Commission à lui présenter, avant la fin janvier 2005, des propositions pour procéder à la révision de cette stratégie à mi-parcours en prenant en compte un bilan qui a été réalisé par l'ancien Premier ministre des Pays-Bas, M. Wim Kok.
Il est alors apparu au Conseil européen réuni à Bruxelles, les 22 et 23 mars 2005, que non seulement l'objectif fixé en 2000 ne serait pas atteint en 2010, mais que, en outre, l'Europe risquait d'être écartée de la compétition mondiale pour plusieurs raisons : faible croissance, baisse du niveau des investissements productifs et de la demande, précarisation des emplois, fermeture de sites européens de production, exode des chercheurs, creusement des déficits publics, coût croissant de la protection sociale liée au vieillissement de la population et au chômage de masse.
C'est pourquoi le Conseil européen a révisé cette stratégie, sur la base de la proposition qui lui avait été présentée par la Commission, en la recentrant sur la croissance et l'emploi, tout en préservant l'équilibre entre les trois piliers du processus: économie, social et environnement. En quoi consiste donc cette nouvelle stratégie économique définie par l'Union européenne en l'an 2000? Quels sont ses objectifs? Le bilan a-t-il été jusqu'à présent satisfaisant tant au niveau européen que national ?
[...] Notons que cette relation a modifié de façon considérable les sources et la vitesse de l'innovation et du changement technologique. La relation économie-information est une notion que nous aborderons un peu plus tard dans notre analyse. En ce qui concerne les propriétés de la connaissance en tant que bien économique, il en existe trois. La connaissance est un bien économique particulier, possédant des propriétés sensiblement différentes de celles qui caractérisent les biens conventionnels et notamment les biens de nature tangible. Ces propriétés sont ambivalentes. [...]
[...] Vers un retour de l'Europe en France Le décalage de perception entre la France et ses partenaires européens quant à l'utilité et l'efficacité de la Stratégie de Lisbonne, mais aussi sans doute les moindres performances françaises en la matière, tiennent en partie au déficit d'appropriation nationale de l'agenda de Lisbonne en France. Ce déficit est lui-même attribuable à un certain nombre de facteurs politiques, culturels et institutionnels. On a une perception initiale de la Stratégie de Lisbonne comme une démarche d'inspiration libérale visant à faire prévaloir la vision britannique d'une Europe réduite à une zone de libre-échange opposée à la vision française traditionnelle de l' Europe politique La réalité est beaucoup plus complexe, car Lisbonne est tout autant le produit des théories continentales, notamment françaises, de la régulation. [...]
[...] Il s'agit de consacrer la majeure partie des marges budgétaires dégagées par la croissance aux politiques de Lisbonne, de dégager des marges de manœuvre volontaristes dans les dépenses publiques existantes de l'Etat. Mais aussi de ne plus diminuer les recettes publiques : les politiques de réduction fiscale ne sont financièrement pas compatibles avec un tel effort budgétaire. Pour illustrer sa volonté de mieux mettre en œuvre la Stratégie de Lisbonne au niveau national, la France se doit d'utiliser les fonds structurels qui lui sont attribués au bénéfice de projets répondant aux objectifs de la Stratégie de Lisbonne. [...]
[...] François Hurel vient de remettre en ce sens, le 10 janvier 2008, un rapport en faveur d'une meilleure reconnaissance du travail indépendant au secrétaire d'État chargé des entreprises et du commerce extérieur. Les pistes pour faire tomber les obstacles auxquels doivent faire face les micros-entreprises sont également connues. Il s'agit de supprimer les professions réglementées inutiles, car l'application rapide et énergique de la directive Service est un élément clé de succès. Mais aussi, alléger la réglementation d'exercice et faciliter le financement des micro-entreprises, car en dépit d'améliorations importantes, le droit du micro-crédit reste encore restrictif. [...]
[...] Des axes prioritaires de réforme en France pour l'avenir: le retour de l'Europe en France Des réformes pour combler le retard des Français Depuis le lancement de la stratégie de Lisbonne en 2000, les principales réformes nécessaires pour sauvegarder la compétitivité de la France dans le nouvel environnement économique sont largement connues. Des réformes ont été mises en œuvre en France, mais ainsi que l'indique la Commission dans les analyses, elles ont trop peu nombreuses, trop approximatives, trop timides. Elles ont parfois été menées à reculons. En réalité, la France a manqué d'une volonté politique forte pour une mise en œuvre réelle de l'agenda de Lisbonne. [...]
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