Diplomatie française, demande d'adhésion de la Turquie à la Communauté économique européenne, élargissement de l'Union européenne, Mustfa KKemal Atatürk, Erdogan, coup d'État militaire du 27 mai 1960, URSS, accord d'Ankara, George Pompidou, Charles de Gaulle, Cevdet Sunay, ouverture de la Turquie, émancipation des femmes, Ali Bozer, relations franco-turques, sultan Bayezid, Chypre
Longtemps considéré comme un sujet marginal au sein du processus de la construction européenne, la candidature de la Turquie et la possibilité de son intégration au sein de l'Union européenne constitue, depuis plusieurs décennies, un sujet d'actualité. La perspective de l'adhésion de la Turquie à l'Union européenne est devenue un enjeu majeur de l'intégration européenne. Le caractère de l'Union européenne a aussi grandement évolué depuis la création de la CEE. Au départ, elle comptait 6 pays fondateurs. Or, aujourd'hui l'UE est constituée de 28 pays membres, dont les gouvernements expriment des opinions très variées sur la problématique de l'adhésion turque.
Dès 1987, la Turquie est candidate pour adhérer à l'Union européenne. Un statut officiellement reconnu par les Européens en 1999 lors du Conseil européen d'Helsinki où elle obtient le statut de "pays candidat". Les négociations commencèrent le 3 octobre 2005 sur la base des critères de Copenhague de 1993. Mais l'acceptation de la candidature est devenue un sujet de controverse majeur parmi les élargissements en cours de l'Union européenne, ce qui en fait l'une des demandes d'adhésion la plus longue de l'histoire.
Depuis des siècles, la France et la Turquie entretiennent des liens anciens et profonds, mais mis à rude épreuve. La France a été l'un des premiers pays européens à s'ouvrir à la civilisation turque et à apprendre à la connaître. Depuis la moitié du XXe siècle, les relations franco-turques se sont renforcées. Les accords d'Ankara et la demande d'adhésion de la Turquie au sein de la CEE ont eu pour conséquence de renforcer les relations franco-turques.
[...] La laïcité de l'État devient un principe constitutionnel en 1937. Elle devient un des fondements de la République kémaliste. Le système judiciaire turc est restructuré avec la concentration des pouvoirs juridiques sous l'autorité du ministère de la Justice, l'abandon des tribunaux religieux en 1924 et la suppression du droit islamique remplacé par le droit républicain[7]. Mustafa Kemal Atatürk met en place de réformes pour émanciper les femmes turques. En 1930, les femmes ont le droit de voter aux élections locales et, en 1934, aux les élections nationales. [...]
[...] L'entrée de la Turquie au sein de plusieurs institutions européennes presque simultanément est une démonstration de la volonté de la Turquie de s'ancrer concrètement et définitivement en Europe. Les relations d'association entre la CEE et la Turquie : l'accord d'Ankara À l'issue de trois ans et demi de négociations est signé l'accord d'association le 12 septembre 1963 et ratifié par les parlements des Six. Cet accord prévoyait dans son préambule « l'adhésion de la Turquie à la Communauté européenne ». C'est un accord créant une association entre la Turquie et la Communauté économique européenne, entra en vigueur le 1er décembre 1964. [...]
[...] Après la Seconde Guerre mondiale, la Turquie garde le cap sur l'Europe. En 1945, elle devient membre de l'ONU, en 1948, elle adhère à l'OECE (l'Organisation européenne de coopération économique) qui avait pour mission de répartir les crédits accordés par le Plan Marshall entre les pays de l'Europe occidentale, en 1950 elle intègre le Conseil de l'Europe et en 1959 trois mois après la signature du traité de Londres. Elle adhère à l'OTAN en 1952, bien avant l'Allemagne (1954) et l'Espagne (1981), ce qui l'amène à participer à la guerre de Corée. [...]
[...] À partir de l'époque moderne, la France de François Ier a constitué une alliance avec l'Empire ottoman de Süleyman le Législateur pour combattre l'Espagne de Charles Quint qui la menaçait sur ses frontières. Les relations bilatérales connaissent d'importants moments d'amitié, mais aussi des moments de tensions. À l'époque contemporaine, le Traité d'Ankara signé le 20 octobre 1921 entre le Gouvernement de la Grande Assemblée nationale de Turquie et la France a été le point de départ des relations bilatérales. La France a joué un rôle dans la fondation de la République moderne de la Turquie. Ahmed Riza, exilé à Paris, embrassa la croyance dans le positivisme du philosophe Auguste Comte. [...]
[...] C'est pourquoi dès 1959, elle dépose une demande d'association à Bruxelles. Paris interprète cette demande comme une demande visant à pallier les défaillances de l'économie turque que comme une réelle volonté à concrétiser sa vocation européenne, comme le confirme le chargé d'affaires français Francis Huré : "Si après quelques hésitations, la Turquie a fini par souhaiter un siège à Bruxelles ne nous trompons pas sur les motifs qui l'inspirent. Ce qu'elle recherche, c'est bien moins la consécration de son caractère européen que la perspective d'avantages sans contreparties »[14]. [...]
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