La construction européenne désigne « le mouvement historique d'association des peuples et des Etats européens au sein d'institutions nouvelles » débuté à partir de 1949 jusqu'à nos jours. Cette construction pouvant être analysée selon deux composantes, les processus d'élargissement et d'approfondissement, il s'agit ainsi d'observer quelle a été l'évolution de la position face à ce mouvement du Royaume-Uni, Etat rassemblant la Grande-Bretagne et l'Irlande du Nord, avant et après son adhésion à la CEE en 1972. Nous pourrons ainsi voir que malgré sa réputation de mauvais élève de l'Europe et ses composantes souverainistes et isolationnistes, le Royaume-Uni a dès le départ défendu l'idée d'union des peuples et a participé par pragmatisme au projet européen, sans toutefois arriver à en prendre le leadership.
[...] De fait, la positon des gouvernements, mêmes les plus europhiles a toujours été ambiguë. La négociation de nombreuses dérogations comme le fit Gordon Brown récemment au sujet du traité simplifié témoigne de cet exceptionnalisme, mais l'absence du RU de l'espace Schengen et de la zone euro l'empêche de jouer le rôle moteur qu'il a un temps revendiqué et fait craindre l'existence d'une Europe à deux vitesses. Bibliographie - Questions Internationales, Documentation Française (juillet-août 2006). Article de Pauline Schnapper : Trente ans de participation à la construction européenne. - La Grande-Bretagne eurosceptique ? [...]
[...] Néanmoins, quelle place occupe réellement le RU dans les institutions communautaires ? A la suite de l'entrée de la GB dans les Communautés européennes, les différents gouvernements ont eu à cœur de défendre les intérêts du pays, ce qui explique la lente intégration britannique dans les institutions et administrations de Bruxelles. Avec l'arrivée de Tony Blair au gouvernement en 1997, une rupture fut engagée avec un investissement plus grand des fonctionnaires britanniques et une culture managériale efficace. La présence de nombreux think-tanks et lobbies à Bruxelles et Strasbourg (Center for European Redform, European Policy center ) et l'activisme de la diplomatie a permis de peser d'avantage dans la prise de décision, dans la défense d'un modèle libéral et confédéral et dans les nominations. [...]
[...] De fait, des raisons stratégiques mues par un certain pragmatisme eurent raisons des réticences traditionnelles. L'appartenance à la CEE s'évalua ainsi plus en terme de coûts et de bénéfices qu'en terme politique. Plus que d'un mariage d'amour, les candidatures successives furent menées par raison. Ainsi, les deux premières candidatures furent rejetées par le général de Gaulle qui y apposa son veto en 1961 et 1967 mais l'arrivée de Pompidou au pouvoir permit la signature d'un traité d'accession en 1972 avant une ratification par référendum en 1975. [...]
[...] Alexandre-Collier, Agnès. Editions du Temps - Dixeco de l'Europe. Editions Eska. 1999. [...]
[...] Refuse de devenir membre de la CEE, communauté visant l'union politique à terme. Pour les Britanniques, le traité de Rome signifie ainsi une perte de souveraineté, loin de la simple zone de libre-échange qu'ils privilégient pour l'Europe. ( une vision autre de la construction européenne qui se matérialisa dans le projet concurrent, l'Association européenne de Libre- échange (AELE), union douanière avec 7 autres pays créée en 1959 par le traité de Stockholm : même objectif de libéralisation des échanges mais avec une structure institutionnelle allégée, et l'absence de droits de douane extérieurs communs. [...]
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