Chypre, île de 850 000 habitants environ, a une situation géographique stratégique ; elle est au carrefour de l'Europe, de l'Asie et de l'Afrique. Et depuis plus de trente ans, elle s'enfonce dans les difficultés. L'Union européenne pourra-t-elle donner une réponse à la question chypriote ? Depuis 1974, Chypre et sa capitale Nicosie sont coupées en deux par une ligne de démarcation (sur laquelle stationne une force de paix des Nations unies depuis 1964) :
- La République de Chypre au Sud, reconnue par la communauté internationale, abritant les chypriotes grecs (au nombre de 650 000).
- Une République turque de Chypre-Nord, abritant les chypriotes turcs (200 000, dont la moitié sont des colons turcs venus après 1974), autoproclamée en 1983, reconnue par la seule Turquie sur le plan international.
[...] Cette réconciliation ne pourra pas se faire sur la base du plan Annan, qui n'est plus à l'ordre du jour : L'Union devra donc rechercher d'autres solutions. L'intégration économique de l'île et le rattrapage du retard économique du Nord pourraient être la clé, l'expansion économique favorisant à long terme les contacts entre les deux communautés et l'avancée vers l'unité politique. De plus, la question chypriote est indissociable de la candidature turque. Aussi, on peut penser que le problème de Chypre ne trouvera pas de fin tant que la Turquie n'aura pas modéré ses positions. [...]
[...] En 1990, la République de Chypre dépose sa candidature à l'Union européenne. Quand s'ouvrent les négociations d'adhésion en 1998, la Turquie annonce qu'elle s'opposera à l'entrée de Chypre dans l'Union tant que le problème de la division de l'île ne sera pas résolu. Elle menace d'annexer brutalement la partie Nord (chypriotes turcs). Cependant, elle assouplit ses positions : Sa propre candidature à l'Union européenne est en partie conditionnée par son attitude à l'égard de la situation chypriote. Chypre se révèle être un handicap dans la candidature turque. [...]
[...] Le scénario idéal serait la réalisation d'un cercle vertueux : la Turquie adhèrerait à l'Union sous la condition de dénoncer la République turque de Chypre-Nord, cette dénonciation conduirait à une acceptation des chypriotes turcs par les chypriotes grecs, à une réunification de l'île, et à une intégration de la Chypre entière dans l'Union européenne Bibliographie : - La Turquie et l'Europe, éd. La Documentation française, collection questions internationales, P.87-91, mars 2005. - Moyen-Orient : zone de conflit. article de BERTRAND Gilles Chypre : vers une solution européenne». éd. La Documentation française, collection questions internationales, Mai 2003. [...]
[...] La question chypriote : une île divisée. Depuis 1974, Chypre et sa capitale Nicosie sont coupées en deux par une ligne de démarcation (sur laquelle stationne une force de paix des Nations unies depuis 1964) : - La République de Chypre au Sud, reconnue par la communauté internationale, abritant les chypriotes grecs (au nombre de 650 000). - Une République turque de Chypre-Nord, abritant les chypriotes turcs ( dont la moitié sont des colons turcs venus après 1974), autoproclamée en 1983, reconnue par la seule Turquie sur le plan international. [...]
[...] Chypre reste donc divisée. Et le 1er mai 2004 seule la République de Chypre (Sud) intègre l'Union européenne. L'Union européenne dans une position inconfortable à l'égard de la difficulté chypriote. En votant non, les chypriotes grecs ont manifesté leur refus de voir Chypre réunifiée selon le plan Annan, et leur volonté de maintenir la communauté turque à l'écart de l'Union européenne. Ceci pose plusieurs problèmes pour l'Union : - Un problème juridique. L'Union européenne dispose désormais d'une frontière non reconnue au niveau international. [...]
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