C'est donc à la suite de ce traumatisme que va être créée à Maastricht puis renforcée à Amsterdam la Politique Etrangère et de Sécurité Commune. C'est dans ce cadre que va apparaître une politique européenne pour les Balkans. Mais, cette politique relève-t-elle encore de la PESC ? Son succès relatif ne tient-il pas bien plus aux perspectives d'intégration des pays d'Europe du Sud-Est dans l'Union européenne ?...
[...] Il semble donc bien que l'on soit en face d'une authentique politique étrangère européenne. II. Les succès européens reposent sur la promesse d'une adhésion La stabilisation européenne de la région est liée à son association à l'UE. Aussi bien en Macédoine qu'en Serbie et au Monténégro, les victoires diplomatiques de l'Union européenne sont liées à la volonté des acteurs politiques locaux de ne pas compromettre leurs chances d'adhésion. Ainsi les discussions engagées par la Macédoine avec Bruxelles en 1999 pour la signature d'un accord d'association et de stabilisation (ASA) ont-elles connu une conclusion aussi prompte qu'opportune, le 9 avril 2001. [...]
[...] C'est dans ce cadre que va apparaître une politique européenne pour les Balkans. Mais, cette politique relève-t-elle encore de la PESC ? Son succès relatif ne tient-il pas bien plus aux perspectives d'intégration des pays d'Europe du Sud-Est dans l'Union européenne ? I. La politique étrangère de l'UE dans les Balkans : un succès tardif L'approche régionale pour les Balkans : un échec symbolisé par la guerre au Kosovo L'approche régionale, adoptée en en 1996, établissait un cadre pour les relations avec les cinq pays de la région: Bosnie-Herzégovine, Croatie, République fédérale de Yougoslavie, ancienne République yougoslave de Macédoine et Albanie. [...]
[...] Or, une telle situation n'est pas à exclure, si la perspective d'une entrée dans l'Union semble de plus en plus incertaine aux populations. Conclusion La politique européenne dans les Balkans est donc caractéristique de la politique extérieure de l'Union à l'heure actuelle : incapable de mener une véritable politique étrangère en raison du manque de moyens, notamment militaire, l'Union mène uniquement une politique extérieure efficace dans la perspective de son élargissement. Cette politique a des effets pervers du fait de la lenteur du processus d'intégration de nouveaux pays à l'Union. [...]
[...] L'année 2000 marque un tournant dans la politique européenne dans les Balkans. Les Américains souhaitent en effet se désengager des Balkans dans le cadre, notamment, de la lutte contre le terrorisme. Parallèlement, les Européens souhaitent s'affirmer comme acteur politique dans la région. Ce changement est symbolisé par deux victoires diplomatiques des Européens : les accords d'Ohrid du 13 août 2001 qui permettent d'éviter le déclenchement d'une guerre civile en Macédoine entre la minorité albanaise et la majorité slave. La signature le 14 mars 2002 d'un accord prévoyant la création d'un nouvel Etat de Serbie et Monténégro dont Javier Solana est le principal architecte. [...]
[...] Cependant, les pays balkaniques ne semblent pas être en mesure d'entrer dans un futur proche dans l'UE, sauf volonté politique forte des Etats membres qui fait actuellement défaut. La Croatie a certes déjà demandé l'adhésion à l'Union, mais M. Prodi a prévenu que le chemin à parcourir serait difficile. La politique européenne repose donc pour l'instant sur un équilibre précaire qui serait perdu, si les nationalistes au pouvoir dans la région menaient une politique ouvertement anti-européenne et ravivaient les haines entre les communautés. [...]
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