Selon la définition de Robert Franck, spécialiste de l'histoire de la construction européenne, les pères de l'Europe sont regroupés dans un petit groupe de leaders qui a permis le lancement de la construction européenne dans la voie communautaire. Ceci exclut les simples précurseurs n'ayant pas conduit de réalisations concrètes. La liste officielle est donc de 7 personnes : Konrad Adenauer, Jean Monnet, Robert Schuman, Alcide de Gasperi, Paul-Henri Spaak, Joseph Bech et Jan Willem Beyen.
Ces hommes disposaient d'une forte expérience internationale. Leur doctrine allie idéalisme et pragmatisme, refusant les excès de l'idéalisme fédéraliste et la méfiance de la Grande-Bretagne quant à la construction européenne. Leur conviction européenne est nourrie par la défaite (en 1940, 1943 ou 1945), mais aussi de la lutte contre les totalitarismes.
[...] Participe à l'assemblée de la CECA, défend la CED. 54-57 : à nouveau ministre des Affaires étrangères. Il préside le comité intergouvernemental issu de la conférence de Messine, doté de nombreux experts. Spaak évite l'enlisement des discussions et élabore un rapport, le rapport Spaak qui inspire très largement la rédaction des Traités de Rome. C'est pour cela que les autres membres lui offrent d'être le premier à les signer symboliquement. Konrad Adenauer (1876-1967) Étude de droit et d'économie. Maire de Cologne dès 1917. [...]
[...] Soutien de tous les projets d'Europe communautaire. Rôle important de conciliateur, mais la place qu'occupe la RFA au sein des relations internationales l'empêche de prendre de grandes initiatives. Grand artisan de la réconciliation franco-allemande par son rapprochement avec De Gaulle. Robert Schuman (1886-1963) Né au Luxembourg, il grandit dans la Moselle allemande. Acquiert la nationalité française en 1918. Elu député de Moselle en 1919. Le 10 juillet 40 il vote les pleins pouvoirs à Pétain, mais rapidement montre son hostilité aux nazis. [...]
[...] Joseph Bech (1887-1975) Avocat de formation, grand rôle dans la vie politique du Luxembourg durant l'entre-deux-guerres (directeur général de l'Intérieur et de l'Instruction publique, ministre des Affaires étrangères, de l'Instruction publique et de l'Agriculture ) Se montre très enthousiaste au projet Briand. Après la guerre il occupe divers postes, mais constamment ministre des Affaires étrangères. Il soutient le projet de CECA, tout en assurant les intérêts nationaux en obtenant que le siège de la CECA soit à Luxembourg. Paul-Henri Spaak (1899-1972) Formation de droit à l'université de Bruxelles. Prisonnier des Allemands en 1916. [...]
[...] Il se réfugie et trouve un emploi à la bibliothèque du Vatican. Il crée et dirige le parti démocrate-chrétien italien en 45. Il est président du Conseil de décembre 45 à juillet 53. Intègre l'Italie à la CECA. Appui avec force la CED mais meurt avant de voir son échec. Les historiens fédéralistes affirment qu'il a défendu une Europe fédérale à la suite de Spinelli. D'autres soutiennent que sa politique européenne s'inscrivit dans une stratégie réaliste de réaffirmation de la puissance italienne. [...]
[...] Membre du MRP. Ministre des Finances puis ministre des Affaires étrangères. Son rôle est déterminant lorsqu'il accepte de présenter le plan de Monnet, alors que Bidault l'avait refusé. Discours du salon de l'horloge le 9 mai 1950. N'a pas un grand poids politique national, mais symbolique. Sa déclaration représente une offre concrète de réconciliation franco- allemande. De 58 à 60 il est le 1er président du Parlement européen. Alcide de Gasperi (1881-1954) Né dans la province de Trente, alors en possession autrichienne. [...]
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