Deux conceptions de la défense européenne étaient traditionnellement opposées : la britannique, promouvant la proximité avec l'OTAN, et la française, attachée à l'autonomie européenne. A l'issue du sommet de Saint-Malo en 1998, le Royaume-Uni et la France relancèrent la défense européenne en concluant : « l'Union doit avoir une capacité autonome d'action, appuyée sur des forces militaires crédibles, avec les moyens de les utiliser et en étant prête à le faire afin de répondre aux crises internationales ».
Depuis, l'UE a utilisé ses moyens militaires propres au Congo et mène depuis fin 2007 l'opération EUFOR au Tchad et en République Centrafricaine alors que l'OTAN s'est ouverte à d'anciens pays du bloc soviétique (cf. adhésion acquise de la Croatie et de l'Albanie).
La défense européenne, à présent axée autour de la politique européenne de sécurité et de défense, a-t-elle aujourd'hui atteint l'âge adulte lui permettant d'agir en partenaire, d'égal à égal, avec l'Alliance ?
[...] la Commission européenne note que la moyenne dans l'UE est passée dans les années 80 à aujourd'hui La rentabilité des dépenses européennes de défense doit être améliorée : les dépenses américaines dans la R&D sont six fois supérieures aux dépenses européennes ( des budgets défense contre 20 Une partie des dépenses européennes pour la défense sont donc sujettes aux États-Unis ; la Commission européenne a proposé des directives en ces domaines pour développer la dimension européenne de l'industrie de défense, favoriser la construction progressive d'un marché européen plus transparent et plus ouvert et ainsi faire des économies d'échelle ; la mutualisation (mise en commun des moyens) doit être renforcée. B. La défense européenne souffre d'un manque d'ambition commune Les États européens peinent à définir une politique étrangère commune, dont la PESD est un sous-secteur : il s'agit de questions au coeur de la souveraineté des États : cf. les divisions autour de la participation à la guerre en Irak. [...]
[...] L'UE peut mettre en avant une approche spécifique la distinguant du simple rôle de supplétif de l'OTAN : l'UE doit chercher à acquérir une culture d'autonomie en appliquant une manière européenne de gestion de crises privilégiant la prévention, la gradation des sanctions et préservant l'usage de la force à un mandat de l'ONU ; la PESD, pluridimensionnelle, inclut également des objectifs civils de sécurité, de reconstruction et de développement. Ainsi l'autonomie de la défense européenne vis-à-vis de l'OTAN, quoique croissante, demeure-t-elle soumise à l'hypotrophie des moyens financiers alloués à la défense dans l'UE et aux divergences entre les États membres. Toutefois, les relations entre l'UE et l'OTAN sont fortes aujourd'hui, les deux institutions partageant de nombreux buts. [...]
[...] W. Bush : j'encourage nos partenaires européens à augmenter leurs investissements de défense pour soutenir à la fois les opérations de l'OTAN et de l'UE. L'Amérique croit que si les Européens investissent dans leur propre défense, ils seront également plus forts et plus à même d'agir quand nous nous déployons ensemble. II. Faute de moyens et d'ambition, la défense européenne n'est pas encore émancipée de l'OTAN A. [...]
[...] La politique européenne de sécurité et de défense a conquis sa légitimité A. L'OTAN (1949) bénéficie de son antériorité en tant que système de défense de l'Europe Les difficultés à mettre en place une défense européenne : échec originel de la CED, alignement de la plupart des États de l'UE sur l'OTAN jusqu'à la chute du mur de Berlin, absence de réponse européenne à la crise au Kosovo et en République Fédérale de Yougoslavie, neutralité de certains États. Craintes de chevauchement et de divergence entre OTAN et UE, rhétorique des 3 D d'Albright et Clinton : critique du Découplage des actions de l'OTAN et de l'UE ; critique de la Duplication des structures et des moyens ; crainte de la Discrimination à l'égard des pays de l'OTAN non membres de l'UE. [...]
[...] L'OTAN et l'UE ne peuvent pas être fondamentalement opposées Des relations de fait pragmatiques : 21 des 26-28 alliés de l'OTAN sont membres de l'UE et 21 des 27 partenaires de l'UE sont membres de l'OTAN. Les États fournissent troupes et équipements : il n'y a pas d'armée européenne, ni d'armée de l'OTAN. Les hauts responsables américains semblent aujourd'hui soutenir l'Europe de la défense : James Dobbins, ancien ambassadeur et sous-secrétaire d'État américain : il est inconcevable que l'Europe préférerait se battre contre un adversaire sérieux sans les États-Unis. Il semble tout aussi improbable que les États-Unis s'opposeraient à ce que l'Europe assume seule des tâches en adéquation avec ses capacités G. [...]
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