On se souvient de la Communauté européenne de défense en 1954 puis des tentatives d'affirmation de l'UEO dans les années 1980. Au sortir de l'affrontement Est-Ouest, la signature du traité de Maastricht remet le dossier sur la table. Entre le sommet Franco-britannique de St Malo en décembre 1998, et le Conseil européen de Laeken trois ans plus tard, l'« Europe de la défense » progresse suffisamment rapidement pour être déclarée opérationnelle. Reste à définir cet objet géostratégique, ses ambitions et sa portée. En effet, la mise en commun de certains moyens militaires n'entraîne pas obligatoirement la définition d'une politique de défense commune, et la définition d'une politique de défense ne constitue pas une défense commune effective, qui impliquerait que l'UE forme une unité politique constitutionnellement définie et disposant d'un territoire propre. Toute agression contre ce territoire engagerait sa responsabilité politique et militaire. Nous serions alors dans le schéma d'une fédération continentale dotée d'une armée européenne, ce qui est loin d'être le cas actuellement. Le traité de l'Union Européenne ne comprend aucune clause de solidarité collective et d'assistance mutuelle, domaines qui dépend toujours de l'OTAN.
Cependant, une défense européenne commune est-elle possible ?
Si les ambitions et les moyens de ce que l'on appelle une Europe de la défense restent limités et étroitement liés à l'OTAN, il existe tout de même des acquis certains et des perspectives d'évolution vers une défense européenne commune.
[...] Une équipe spécialisée baptisée " équipe d'implantation de l'agence " devrait commencer à la mettre en place dès le 1er janvier 2004. Elle aurait pour objectif : une dépense plus productive et un commandement général en mesure de gérer des opérations de l'UE sur les scénarios de crises internationales. Le tout en vue d'une situation de complète interopérativité à l'horizon 2010 avec une force de réaction rapide européenne de hommes devant être en capacité d'affronter tout type de mission et à n'importe quel endroit. [...]
[...] Au-delà de la concurrence avec l'OTAN, l'Europe de la défense se heurte à un manque de moyens Malgré la crise irakienne, l'Europe de la défense a fait son chemin et est désormais à peu près autonome en phase pré-décisionnelle. Reste cependant une dépendance stratégique de la PESD vis-à-vis de l'OTAN. En effet, pour que le Conseil européen puisse conduire en toute autonomie une opération, le traité de Nice a institutionnalisé une chaîne politico-militaire européenne (Comité politique et de sécurité, Comité militaire et Etat-major de l'UE). l'UEO a la possibilité de diriger elle-même une opération militaire, en utilisant les forces mises à sa disposition (Corps européen, EUROFOR et EUROMARFOR, moyens d'observation satellitaire de Torrejon en Espagne). [...]
[...] Tous ces éléments montrent que la percée institutionnelle ne suffit pas et qu'un réel manque de moyens et d'expérience du terrain entravent les interventions des Européens. Les guerres dans l'ex-Yougoslavie et notamment la guerre du Kosovo au printemps 1999 ont montré que les Etats européens étaient mal préparés à des actions militaires communes. Les moyens mis en oeuvre, faute d'être suffisants - et malgré la puissance militaire additionnée des principaux Etats de l'Union européenne n'ont pas permis d'atteindre les objectifs choisis. L'Union s'est trouvée dans l'obligation de faire appel à l'organisation militaire atlantique, dans laquelle elle a dû intégrer ses interventions. [...]
[...] Agathe Le Nahénec Questions internationales Semestre d'automne 2003-2004 Une défense européenne commune est-elle possible ? On se souvient de la Communauté européenne de défense en 1954 puis des tentatives d'affirmation de l'UEO dans les années 1980. Au sortir de l'affrontement Est-Ouest, la signature du traité de Maastricht remet le dossier sur la table. Entre le sommet Franco-britannique de St Malo en décembre 1998, et le Conseil européen de Laeken trois ans plus tard, l'« Europe de la défense progresse suffisamment rapidement pour être déclarée opérationnelle. [...]
[...] Cela doit permettre d'éviter que les pays membres fassent " cavalier seul " et rendre l'industrie européenne " plus compétitive selon le ministre italien de la Défense. Cependant, ces logiques ne porteront leurs fruits que sur le long terme et les questions cruciales de l'assistance mutuelle et de la fonction qui serait assignée à l'arme nucléaire dans la perspective européenne d'une défense digne de ce nom restent posées. C'est pourquoi l'heure semble être à la constitution de noyaux durs, de coopérations renforcées ayant pour but de lancer des dynamiques. [...]
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