Le rejet du socialisme révèle une volonté de se débarrasser d'un système économique archaïque et peu productif afin d'accéder au mode de consommation occidental qui fait figure de modèle envié. La chute du communisme en Europe de l'Est s'accompagne de la détermination de revenir à l'économie de marché. Or des difficultés apparaissent dans le processus de privatisation des entreprises publiques (c'est-à-dire la quasi-totalité de l'appareil de production). Dans la plupart de ces pays, les capitaux nationaux sont insuffisants pour racheter les entreprises et les faire vivre de manière normale. Le recours aux capitaux étrangers est donc la seule solution envisageable mais il faut veiller à ne pas vendre des entreprises à un prix trop bas afin que l'étranger n'établisse pas sur l'économie nationale un contrôle trop étroit. La plupart des pays promulguent des codes d'investissement très avantageux pour les sociétés étrangères. Les investisseurs étrangers bénéficient du "traitement national", c'est-à-dire du même traitement que les investisseurs nationaux. La Pologne, La Roumanie et la Slovaquie accordent même des exemptions d'impôt sur les bénéfices de un à cinq ans.
Stock d'Investissement Direct de l'étranger : capital total en $ par habitant, fin 1995 :
Bulgarie 71
Hongrie 1241
Pologne 176
Roumanie 70
Slovaquie 131
République tchèque 571
Source : Economic Commission for Europe, ONU, 1996.
L'industrie reçoit la majorité des IDE dans tous les pays (dans l'automobile et les industries de consommation courante comme la confection, l'industrie agro-alimentaire). Dans les services, le commerce et le secteur financier sont le mieux représentés. Les opérations de privatisation se déroulent avec d'importants apports de capitaux, les secteurs stratégiques étant l'énergie et les télécommunications. D'une manière générale, les principaux investisseurs occidentaux sont, par ordre d'importance : l'Allemagne, les Etats-Unis, l'Autriche, l'Italie, la France et les Pays-Bas.
Ainsi, l'étranger ne s'intéresse qu'aux entreprises rentables, susceptibles d'affronter la concurrence sur le marché international, ce qui ne représente qu'une assez faible part du potentiel économique de ces pays. Ce processus de privatisation provoque l'émergence d'un important chômage et d'un vif mécontentement social.
C'est en Hongrie où le retour à l'économie privée s'opère le plus aisément (Kadar avait noué des liens avec l'Occident). D'importants investissements occidentaux sont réalisés, les échanges se multiplient, la production est stimulée mais il y a une assez forte inflation ainsi qu'un phénomène de corruption, de marché noir, d'affairisme.
[...] Dès lors, la tentation est grande de maintenir les choses en l'état pour éviter les crises et en acceptant le retard économique et l'élargissement du fossé avec l'Occident. D'autres difficultés sont survenues concernant la libéralisation des prix. Le principal obstacle est donc social du fait de l'inadaptation au marché de nombreuses entreprises qui sont vouées à disparaître et de rendre chômeurs leurs salariés. La baisse du niveau de vie touche la majorité de la population tandis que le nombre des pauvres se multiplie. On note l'apparition concomitante d'une économie parallèle et de phénomènes de délinquance liés à la pauvreté et à la marginalisation. [...]
[...] En effet, on désigne actuellement la Pologne, la Hongrie, la République tchèque et la Slovaquie comme des pays d'Europe centrale tandis que la Bulgarie et la Roumanie sont considérées comme appartenant à la région des Balkans.) Il ne sera nullement fait mention ici des cas yougoslave et albanais parce que, bien qu'ayant été communistes, ils ont toujours gardé leur indépendance face à l'Union soviétique. La décollectivisation des pays d'Europe centrale consiste à rejeter la tutelle soviétique. Deux tentatives d'émancipation avaient eu lieu en 1956 à Budapest et en 1968 à Prague mais elles avaient connu une répression militaire. Dans les années 70-80, Brejnev ne reconnaît aux pays de l'Est qu'une souveraineté limitée. [...]
[...] Paris, éditions Odile Jacob p. Cet ouvrage étudie l'histoire de l'Europe centrale au XXe siècle. Le chapitre "Sortir du communisme" est à lire, dans le cadre de ce sujet. - TEULON, Frédéric (dir). Dictionnaire. Histoire, économie, finance, géographie. Paris : P.U.F Il contient quelques définitions utiles (économie planifiée, capitalisme . ) Annexe RAPPEL Au lendemain de la Seconde guerre mondiale, l'U.R.S.S. a constitué un "glacis protecteur" pour se protéger de tout danger venant de l'Ouest et dans le but d'étendre son influence. [...]
[...] - Déc : Tchécoslovaquie : démission des dirigeants et élection de Vaclav Havel à la présidence. - Déc : Roumanie : insurrection populaire et exécution de N. Ceaucescu. - 1990 : Élections libres en Europe de l'Est - 3 oct : Réunification de l'Allemagne. - 1 juillet 1991 : Création de la République tchèque (président : Havel) et de la Slovaquie (dirigée par M Kovais). - 1994 : signature par l'OTAN d'accords de partenariat pour la paix avec les pays de l'Europe de l'Est et ceux issus de l'U.R.S.S. BIbliographie - Histoire universelle. [...]
[...] Des groupes d'affairistes prospèrent aussi en jouant sur la hausse explosive des prix. - Une démocratie fragile Pour rétablir la démocratie, le suffrage universel et des élections libres avec plusieurs candidats sont instaurés. Dans un premier temps, le système fonctionne en Allemagne de l'Est, en Hongrie, en Pologne et en Tchécoslovaquie : ceci entraîne l'éviction des communistes et l'arrivée au pouvoir des dirigeants des forces d'opposition au communisme. Cependant, en Bulgarie et en Roumanie, le poids des PC est souvent exclusif (le pouvoir se trouve disputé entre des clans généralement issus du PC ou des milieux des techniciens qui, sans en avoir été membres, avaient été amenés à collaborer avec lui). [...]
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