De nationalité allemande, Pamela Sticht a suivi en France une formation de médiation culturelle avant d'obtenir un DEA en sciences politiques à l'Institut d'Etudes Européennes de l'université Paris 8. C'est dans ce cadre qu'elle a écrit Culture européenne ou Europe des cultures, ouvrage dans lequel elle pose progressivement les bases d'une réflexion sur les enjeux d'une politique culturelle européenne.
Construite après la Seconde Guerre Mondiale sur des bases avant tout économiques, l'Europe a précisé son concept culturel en 1992, avec le Traité de Maastricht. Depuis, les décisions en matière de culture ont toujours été dévolues aux Etats membres, la politique culturelle de l'Europe étant seulement complémentaire des actions nationales. Mais à l'heure où l'Union Européenne souhaite lutter contre l'hégémonie culturelle américaine, à l'heure où elle s'élargit, accueillant en son sein de nouvelles cultures, ce type de politique supranationale est-il réalisable ? Quelles seraient les conditions requises pour sa mise en œuvre ? Les différentes conceptions nationales de la culture sont-elles conciliables avec l'approche européenne de ce secteur ?
Pamela Sticht examine ces questions en établissant tout d'abord un état des lieux de la culture en Europe. Pour cela, l'auteur analyse l'idée que les Européens ont de la notion de culture, l'histoire de la mise en place du projet culturel européen, les différentes politiques culturelles nationales des Etats membres au sein du contexte européen. C'est ensuite à partir de ces considérations et de l'examen d'un cas concret, celui du Goethe-Institut, qu'elle envisage la viabilité et les conditions de mise en œuvre d'un éventuel "Institut européen de la Culture" qui pourrait signer le début d'une politique culturelle européenne...
[...] Ceci est, selon Pamela Sticht, en partie dû au fait que la politique culturelle extérieure est structurée différemment selon les pays. Souvent, elle dépend du ministère des Affaires étrangères, et se fait par le biais des instituts culturels nationaux implantés à l'étranger. Pamela Sticht examine le rôle de ces instituts au sein de l'Europe. Ils ont été fondés pour promouvoir la culture d'un pays à l'étranger et jouent souvent un rôle de médiateurs entre le pays représenté et le pays d'accueil, de lien entre les cultures. [...]
[...] De grands projets européens pourraient alors plutôt être le fruit d'une collaboration entre l'Union Européenne et des structures privées (réseaux associatifs, par exemple). Ces réseaux ont prouvé leur importance et leur vitalité dans le contexte culturel européen, et ils seraient probablement à même d'intervenir dans l'élaboration d'une structure culturelle européenne. Cela supposerait alors que l'action de l'Europe ne soit pas limitée à un simple soutien matériel, comme c'est actuellement le cas, mais qu'il s'agisse pour elle d'une véritable action découlant d'une réflexion approfondie. [...]
[...] Pour cela, l'auteur analyse l'idée que les Européens ont de la notion de culture, l'histoire de la mise en place du projet culturel européen, les différentes politiques culturelles nationales des Etats membres au sein du contexte européen. C'est ensuite à partir de ces considérations et de l'examen d'un cas concret, celui du Goethe-Institut, qu'elle envisage la viabilité et les conditions de mise en œuvre d'un éventuel "Institut européen de la Culture" qui pourrait signer le début d'une politique culturelle européenne. Culture européenne ou Europe des cultures ? [...]
[...] C'est pourquoi aujourd'hui l'Union Européenne influence déjà beaucoup les politiques culturelles nationales sur divers points. Nous nous contenterons ici d'évoquer certains de ces facteurs d'influence. En mai 2003, une note du Service d'Information du Gouvernement rappelait les principales actions de l'Europe en matière de culture : la mise en œuvre du programme Culture 2000, destiné à financer les projets culturels de dimension européenne et objet de nombreuses critiques[6], le programme Media adopté au titre de la politique industrielle (et non pas culturelle), est destiné à améliorer la compétitivité de l'industrie culturelle européenne, un régime commun de protection des biens culturels assure la préservation du patrimoine des Etats membres, enfin, la régulation et l'harmonisation des données culturelles liées au marché intérieur. [...]
[...] En 1995, un ancien ministre des Affaires étrangères affirme l'importance de la politique culturelle pour le secteur économique. Pamela Sticht s'interroge alors : l'héritage de Goethe doit-il être ainsi au service de l'économie ? Actuellement cette situation perdure, la culture étant essentiellement perçue comme un moyen de développement local ou, dans le meilleur et le plus "désintéressé" des cas, comme un moyen de développement d'une identité européenne commune. La culture est toujours mise au service d'objectifs, qu'ils soient économiques, sociaux, de rééquilibrage des régions d'Europe et n'est pas vue comme une fin en soi. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture