Le couple franco-allemand et la construction européenne

Résumé du document

Le couple franco-allemand et la construction européenne, dissertation en questions européennes



Depuis 1963, la France et l'Allemagne sont engagés dans une relation bilatérale scellée par le traité de l'Elysée. Les rencontres semestrielles prévues par le traité sont complétées depuis 2001 par le « processus de Blaesheim », qui prévoit des rencontres en comité restreint. La relation bilatérale franco-allemande s'est orientée quasi exclusivement vers la construction européenne à partir des années 90. Au cours de cette décennie, les thèmes bilatéraux laissent leur place aux dossiers européens dans l'ordre du jour des rencontres. Ainsi, nombres d'étapes importantes de la construction européenne (UEM, traité de Maastricht..) sont à mettre au crédit de la coopération franco-allemande.





I. Le couple franco-allemand fragilisé dans l'Europe élargie

II. L'altération du couple franco-allemand dans l'Europe élargie rend nécessaire une nouvelle coopération avec d'autres Etats européens à l'extérieur et à l'intérieur du corps institutionnel communautaire

Extraits

[...] La baisse de l'influence franco-allemande parmi les PECO s'explique aussi par les transformations politiques à l'œuvre dans certains de ces pays : tel l'élection du nationaliste ultraconservateur Lech Kaczynski en Pologne. D'ailleurs, la relation trilatérale que les deux pays entretiennent avec la Pologne depuis 1991 n'a pas permis d'enrayer la dégradation des relations et le Triangle de Weimar semble se limiter à des dimensions protocolaires et symboliques. A la veille de sa première visite à Paris en février 2006, le président polonais avait déclaré : Je cherche moi-même la réponse à la question de savoir quel peut être le rôle de ces trois pays dans l'Union européenne élargie, ce qui illustre le doute quant à l'avenir des relations franco-germano-polonaises B. [...]

[...] La relation bilatérale franco-allemande s'est orientée quasi exclusivement vers la construction européenne à partir des années 90. Au cours de cette décennie, les thèmes bilatéraux laissent leur place aux dossiers européens dans l'ordre du jour des rencontres. Ainsi, nombres d'étapes importantes de la construction européenne (UEM, traité de Maastricht . ) sont à mettre au crédit de la coopération franco-allemande. Les termes utilisés pour qualifier le rôle du couple franco-allemand dans la construction européenne tels que moteur ou directoire indiquent que les deux pays jouent un rôle de première importance dans l'Union européenne. [...]

[...] Même si le rôle de ce triumvirat a pu gagner du terrain, l'espace pour une avant-garde franco-allemande reste limité. Les visions de la France et de l'Allemagne présentent des points de vue très divergents. De plus, ce trilatéralisme est pour une grande part l'initiative personnelle des hauts dirigeants politiques et ne correspond pas toujours à la vision des différents ministères et des oppositions politiques. Ainsi, comme nous pouvons l'observer depuis le départ de Jacques Chirac, l'avenir du triumvirat dépend pour beaucoup de la conjoncture et des changements politiques dans les différents Etats membres. [...]

[...] Depuis le Conseil européen de mars dernier, cette convention a été généralisée à l'ensemble des Etats membres de l'Union européenne impulsant ainsi un progrès considérable en matière de coopération policière commune. Le désir d'ouverture du couple franco-allemand à de nouveaux Etats européens à l'extérieur des institutions communautaires donne aux deux pays une place importante dans la dynamique de construction européenne. Il se redonne une crédibilité sur la scène européenne en apparaissant toujours comme une force motrice dans l'Europe élargie. Au-delà de ce désir d'ouverture à l'extérieur du fonctionnement communautaire, le France et l'Allemagne impulsent des coopérations dans le corps institutionnel de l'Union. B. [...]

[...] C'est pourquoi le couple franco-allemand tend à impulser depuis quelques mois des coopérations renforcées entre Etats membres qui le souhaitent. C'est ce qu'a suggéré en 2004 les ministres de la Justice allemand (Brigitte Zypres) et français (Dominique Perben) dans le cadre de l'espace judicaire européen : la France et l'Allemagne ont décidé d'avancer ensemble de façon volontariste sur le chemin d'une Europe de la Justice. Le dynamisme de nos deux nations dans ce domaine essentiel pour la vie quotidienne de nos concitoyens aura, bien sûr, un effet d'entraînement De plus, une réflexion a été entreprise en vue de créer à terme un casier judiciaire européen. [...]