Rokkan (1912-1979) est un pionnier en science politique comparative, œcuménique (il a embrassé toutes les sciences sociales). Un prix prestigieux récompensant la recherche comparative en sciences sociales a été créé en son honneur. Son modèle est un schéma explicatif des variables qui conduisirent l'actuelle constellation des systèmes politiques en Europe selon des clivages fondateurs.
[...] Son modèle est un schéma explicatif des variables qui conduisirent l'actuelle constellation des systèmes politiques en Europe selon des clivages fondateurs. Sa typologie est aussi appelée carte conceptuelle de l'Europe occidentale et s'intéresse aux modalités d'émergence des Etats nations. Il analyse l'Europe occidentale, c'est à dire de l'Atlantique à la Finlande, Pays Baltes, Bohème et Hongrie compris. Selon lui il faut retourner au passé pour la comprendre. Il considère une suite de différenciations selon trois clivages économique, territorial et culturel, et sur différentes périodes. A. Explication du modèle Nous allons simplifier encore son modèle, en englobant l'ensemble des conditions initiales. [...]
[...] Conclusion Néanmoins, cette typologie des Etats d'Europe de l'Est laisse des questions en suspens : comment concilier leur Histoire d'Etat tampon avec leur actuelle appartenance à l'UE ? Comment considérer la Russie, au vue de son Histoire Européenne (place des premiers duchés de Moscovie), et la Turquie, dont la place en Europe a radicalement changé depuis le XVIe siècle ? Peut-on faire une interprétation contemporaine de cette carte, puisque l'on parle des moments fondateurs ? La Russie et la Turquie sont-ils toujours des empires orientaux menaçant l'Occident ? Cette particularité historique peut toutefois être utile pour comprendre les visions actuelles que l'on a de ces pays . [...]
[...] On pourrait réfléchir à la pertinence des frontières de Rokkan : à quel point sont-elles extensibles ? Et comment peut-on concevoir la situation des pays de l'Est, spécialement après la chute de l'URSS ? Rokkan excluait de son analyse les Etats reformés en 1918. D'autre part il considérait deux Europe de l'Est l'une appartenant à l'Occident (par l'Empire Romain et le Saint Empire), qui correspond à la périphérie de son modèle et l'autre réellement orientale. Ce clivage est intéressant pour comprendre les façons dont les Etats de l'Europe de l'est sont sortis du communisme. [...]
[...] Deux axes qui correspondent à deux phases, la construction de l'Etat et de la Nation. A partir de ces deux axes nous analysons alors trois variables : - Etat-économie : o A l'Ouest figurent les économies monétarisées où les élites urbaines ont fusionné avec les élites politiques (plus ou moins). L'Etat est rationalisé. o A L'Est les élites sont issues de l'aristocratie militaire et agraire, l'Etat est patrimonial : souverain et seigneurs sont propriétaires du sol, voire des sujets. Ce clivage a été renforcé par la Révolution Industrielle. [...]
[...] Avec la Prusse nous sortons des bornes chronologiques de son modèle, puisque les guerres napoléoniennes au début du XIXe ont entraîné les revendications nationales. - Nation-culture : o un axe nord sud sous forme d'un continuum. La Réforme met fin à la double loyauté des élites (au souverain et au pape), et en encourageant la traduction de la Bible et la construction d'écoles est évidemment un ciment de l'identité nationale. Les Eglises protestantes favorisent l'homogénéité culturelle. B. Analyse et extension du modèle Il est intéressant de noter premièrement que se modèle ne se limite pas aux bornes chronologiques définies au départ. [...]
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