C'est en 1992, que paraît l'ouvrage de Dominique Pélassy, docteur en sciences politiques et chercheur au CNRS, intitulé Qui gouverne en Europe. L'année de publication de son bouquin correspond à celle de la signature du traité de Maastricht, signé le 7 février 1992. Ce traité marque un tournant dans l'histoire européenne, puisqu'il dépasse largement l'objectif économique initial de la Communauté (qui était de réaliser un marché commun) et lui donne une vocation politique. Il marque une étape dans le processus « d'une union sans cesse plus étroite entre les peuples de l'Europe ». Supposé entrer en vigueur le 1er novembre 1993, il institue une Union européenne de 12 Etats membres de la Communauté, qui serait de 15 en 1995. Il permet de rassembler trois éléments ; on parle de trois piliers : la Communauté Européenne (qui remplace la CEE) avec des compétences supranationales étendues, ainsi que la coopération en matière de politique étrangère et de sécurité commune et la coopération en matières d'affaires intérieures et de justice qui relèvent toutes deux de procédures intergouvernementales. Aux vues de ce nouveau contexte impulsé par ce traité, qui tend à vouloir donner à l'Europe, une dimension nouvelle, une dimension politique ; aux vues de la tombée définitives des barrières des Etats européens ayant signé ce traité, Dominique Pélassy s'interroge dans cet ouvrage sur le poids que pouvaient et l'influence que peuvent avoir les différents acteurs (politiques ou non) qui se partageaient la réalité du pouvoir en Europe.
[...] Néanmoins, la mobilisation, qui fait la force du courant socialiste, a des limites, et cela pour plusieurs raisons. Tout d'abord, parce que le nationalisme et la religion font concurrence rude au courant et polarisent une part considérable de la population ouvrière. Une baisse de l'identification entre socialisme et classe ouvrière s'est constatée due à la modernisation, à la montée du secteur tertiaire, l'institution de l'Etat- providence, et la progression du syndicalisme hors de la classe ouvrière. On a assisté à une banalisation du discours et du profil socialiste au cours du siècle dernier due à la convergence des deux partis dominants. [...]
[...] C'est la recherche de décisions gouvernementales favorables que vise l'action syndicale. C'est dans les pays où la social-démocratie gouverne que la concertation est la plus avancée et que la grève est rare. Le pouvoir des syndicats est de plus en plus contesté, pour plusieurs raisons. La grève est devenue de plus en plus contestée car provocant des troubles et des blocages dans les rouages des différentes entités de la société. Et cela, la multitude de catégories le redoute. De plus, l'attribution de postes et la hiérarchisation des organisations ont creusé un fossé entre les bases et les dirigeants, et les syndicats rompent progressivement contact avec un mode ouvrier qu'il est supposé défendre. [...]
[...] Cet écran bureaucratique, qui était faciliter la tâche des exécutifs, est en fait une véritable gêne, puisque les ordres et les mesures prises par les politiques s'y perdent et sont modifiées, nuancées et perdent de leurs sens. Pourtant, en raison des problèmes techniques auxquelles les exécutifs sont confrontés aujourd'hui, l'avis de spécialistes, de technocrates relève de la nécessité absolue. En effet, l'élite administrative est connue pour sa compétence relative. En France, l'Etat s'attache lui-même à former depuis 1945, ceux qui après avoir reçu une éducation supérieure constitueront l'élite de l'administration. [...]
[...] Conclusion En définitive, ce bouquin rend compte de la multiplicité des acteurs du jeu politique en Europe mais également de la complexité de leurs relations, ainsi que des interactions existant entre ces différents pôles de pouvoirs. Il rend également des conséquences qu'ont provoquées la modernisation de la société européenne en général : un vieillissement accru de la population, les nouvelles formes de mobilisation, la montée des classes moyennes, la désillusion politique le rôle croissant des médias, et le néo-corporatisme, sont autant de facteurs que l'Europe doit tenir en compte pour pouvoir évoluer dans le bon sens. [...]
[...] Il n'est pas un homme de parti. Mais ne montrant pas leur tendance politique, ils sont loin d'être de simples exécutants des injonctions des politiques. En Europe du Nord, ceux-ci participent activement à la préparation des lois, en discutent avec les commissions parlementaires, mais sont également en concertation avec les groupes sociaux. Dans certains cas, toutefois, cette neutralité est laissée de côté et les hauts fonctionnaires travaillent à l'administration, non pas au service de l'intérêt public, mais pour leur parti. [...]
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