Le Plan Schuman dans l'Histoire, Intérêts nationaux et projet européen, Andreas Wilkens, Europe, plan Pleven, Robert Schuman, métallurgie
L'ouvrage est issu d'un colloque organisé par Andreas Wilkens (Université d'Orléans) qui s'est tenu à l'Institut Historique Allemand de Paris. Il s'offre pour but de faire un bilan de la recherche et de discuter de travaux inédits concernant le Plan Schuman. Trois grands axes orientent le livre : éclaircir le contexte historique et l'environnement politique international du Plan, analyser les raisons et les réactions du choix de la politique française, expliquer les différents intérêts politiques et économiques européens en jeu.
[...] La Grande-Bretagne, les États-Unis et la France y disposent chacune de 3 voix. C'est aussi le cas de la RFA, mais en attendant la composition du futur gouvernement ouest-allemand, elle dut être représentée par le général britannique Gordon Mac Ready. Les pays du Benelux ont 1 voix chacun. Les décisions se prenaient à la majorité de 8 voix. L'Allemagne était bien en situation d'inégalité : non seulement représentée par un général étranger, mais aussi interdite de présidence de l'Autorité. L'AIR illustre le passage progressif de la domination à l'intégration dans les rapports franco-allemands. [...]
[...] Le choix du chef de la délégation à la Conférence prévue dans le cadre du plan Schuman est significatif : Sforza et Gasperi choisirent Paolo Emilio Taviani, un professeur d'histoire économique, chef de la résistance, membre des NEI, ne connaissant rien ni au charbon ni à l'acier, et dont le seul objectif devait être la participation de l'Italie à égalité avec les autres États au projet supranational européen. Un élément important : si Sforza adhéra immédiatement au plan Schuman, De Gasperi était au départ plus réservé. Pourquoi ? De Gasperi pensait que l'intégration économique de l'Italie ne serait possible que dans le cadre de l'unité politique fédérale européenne. D'où ses doutes envers le plan Schuman et ses espoirs dans les projets d'armée européenne. [...]
[...] Face au plan Schuman, les positions britanniques se durcissent rapidement, amorçant une déchirure. Ce fut l'opposition à la supranationalité détermina la réponse négative finale du Royaume-Uni. Les milieux économiques n'étaient pas entièrement hostiles au projet : au sein de la Fédération britannique du Charbon et de l'Acier, certains demandèrent un examen des propositions françaises pour éviter de placer les entreprises nationales à l'écart du système de coopération. Le Plan Pleven marqua des divergences encore plus accusées entre Paris et Londres. [...]
[...] Dans ce contexte, la préoccupation de Schuman était d'intégrer l'Allemagne dans un cadre européen solide. Pierre Gerbet s'intéresse ensuite au concept de la déclaration. Pour Monnet, il fallait vider de son contenu la conférence franco-anglo- américaine qui allait se tenir à Londres, le 10 mai 1950, en transformant le problème allemand en problème européen. Plutôt qu'une fédération (qu'il souhaitait depuis la reconstruction) inacceptable pour les gouvernements, Monnet opta pour une méthode fonctionnaliste et sectorielle. S'il préconisait, dans une note du 5 août 1943, la constitution d'un État européen de la grosse métallurgie il changea ensuite d'avis pour une souveraineté commune sur le charbon & l'acier. [...]
[...] Max Kohnstamm se fit d'abord connaître comme président de la fédération des étudiants néerlandais. Ses protestations contre le limogeage des professeurs juifs lui valent d'être interné 2 fois dans des camps aux Pays-Bas par les autorités allemandes. Après la guerre, Max Kohnstamm se rend en Allemagne en juin-juillet 1947, en tant que membre de la délégation de l'Église réformée néerlandaise. Dans son rapport, il souligne la nécessité de mettre fin à l'isolement spirituel de l'Allemagne en maintenant contact avec les Églises allemandes. [...]
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