Pères de l'Europe, SMETS, Paul-F, atlantistes, CECA, Schuman, Bech, Monnet, Roosevelt, d'Eisenhower, Kennedy
Les pères de l'Europe, c'est-à-dire ceux qui ont fait démarrer la construction européenne, sont au nombre de sept : Adenauer, Bech, Beyen, De Gasperi, Monnet, Schuman et Spaak. Ces hommes ont trois caractéristiques majeures en commun : des positions et des expériences communes, une nouvelle démarche et un engagement européen de type nouveau.
Ils ont des positions et des expériences communes (première caractéristique commune). Une forte expérience internationale est le lot commun des sept. Jean Monnet a été chargé de nombreuses missions impliquant un travail intense avec des diplomates et des hommes politiques de nombreux pays et il a été secrétaire adjoint de la SDN pendant les années vingt. Les autres ont été ou bien ministre des Affaires étrangères, ou bien chefs de gouvernement. Patriotisme et internationalisme se complètent chez eux pour s'opposer aux nationalismes de conquête.
[...] Le projet d'armée européenne a échoué. Son idée d'Euratom, une organisation atomique européenne contrôlant toute la filière nucléaire en Europe, sous influence technique et financière américaine, a échoué. Monnet qui est souvent crédité du Marché commun n'est en réalité pas le père de ce projet, qui est une idée du néerlandais Beyen. Monnet s'est trompé en plaquant une méthode qui avait fonctionné en 1950, échoué en 1953-1954, et qui n'était pas opératoire en 1955, la méthode fonctionnaliste. Le Comité d'Action pour les États-Unis d'Europe est un super thinking tank, alors qu'il désirait être une force de pression irrésistible. [...]
[...] En outre, Londres et Washington exercent une pression sur les petits États, considérés comme les fauteurs de troubles dans l'Europe de l'entre-deux-guerres : faute de construire des mécanismes de coopération dans la perspective de l'après-guerre, ces derniers se verraient imposer une nouvelle architecture, avec par exemple, la constitution manu militari d'ensembles régionaux. Spaak perçoit la menace et cherche à la prévenir. Dans un discours qu'il prononce à la Chambre le 6 décembre 1944, il dessine ce qu'il appelle l'architecture de la paix en distinguant trois étages. L'étage supérieur est une institution qui devrait remplacer la SDN (ce sera l'Organisation des Nations Unies, dont Spaak fut le premier président de son Assemblée générale en janvier- février 1946). Des ententes régionales constituent le niveau intermédiaire. [...]
[...] En 1949, Spaak est remplacé par Van Zeeland au poste de ministre des Affaires étrangères. Il le restera jusqu'en 1954, où Spaak reprend le flambeau. Van Zeeland est un partisan de la pensée libérale libre- échangiste du XIXe. Pour lui, le plus important est d'abord la libération effective des échanges. Au moment du plan Schuman, il est réticent quant à la limitation de la souveraineté nationale, et après négociations, obtient une clause de limitation à cinquante ans du traité CECA. [...]
[...] Il préconise une intégration économique générale, qui serait mise en œuvre par une communauté supranationale ayant pour tâche, en passant par la voie d'une union douanière, de réaliser une union économique et dont l'organe exécutif serait responsable devant un parlement supranational. Le plan n'obtient pas l'accord des autres gouvernements, ceux-ci préférant poursuivre l'approche sectorielle. C'est l'échec de la CED en 1954 qui va permettre à Beyen d'être entendu. En avril 1955, Beyen réussit à convaincre Spaak. Le mois suivant, après avoir consulté leur collègue luxembourgeois Joseph Bech et obtenu son agrément, un mémorandum Benelux reprend les thèmes du plan Beyen, jetant les bases de la conférence de Messine, à l'origine des Traités de Rome. [...]
[...] Pourtant, il a joué un rôle important dans la relance européenne, en mettant un terme aux querelles qui paralysaient la Communauté dans les années 60. Il n'a pas seulement été l'artisan de l'élargissement au Royaume- Uni, il fut aussi celui de l'approfondissement de l'intégration économique et de l'amorce d'une coopération des politiques étrangères. Le sommet de La Haye des 1er et 2 décembre 1969 fut marqué par le triptyque achèvement, approfondissement, élargissement proposé par la France. Pompidou prend encore l'initiative de réunir les chefs de gouvernement à Paris du 19 au 21 octobre 1972. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture