Jean Monnet, considéré comme l'un des pères fondateurs de l'Europe va passer toute son existence à l'élaboration de traités, d'initiatives devant aller dans le sens d'une union. Dès 1940, il émet l'idée d'une mise en commun des ressources matérielles de la France et du Royaume-Uni afin de faire avancer l'action des Alliés. Il voit la détresse de la France et, appuyé par De Gaulle, tente de proposer une union complète entre les deux pays à Churchill afin de faire comprendre aux deux peuples leurs buts communs: on veut alors créer « l'Union franco-britannique » qui fait de ces deux nations plus qu'une seule car il voit dans la stratégie de Hitler un objectif de séparation des deux pays. Mais la désignation de Pétain comme Président du Conseil va tout bouleverser…Il va alors se rendre compte que l'action internationale est différente de ce qu'il pensait puisqu'elle est « l'expression du pouvoir national (…) et ne créera jamais l'unité ». Il veut garder une « leçon » de cela et explique que pour agir il suffit d'être « préparé » et d'avoir une conviction, comme on le lui a appris durant son enfance à Cognac. C'est sur cet événement que débute la longue rédaction de ses Mémoires.
[...] Après les opérations en Afrique du Nord, Jean Monnet se rend compte que la politique des Alliés tend encore plus à diviser les Français alors que le véritable enjeu est au contraire l'union de ceux-ci. Il cherche donc à créer un équilibre moral en France, seule solution pour vaincre le nazisme. Il émet donc la volonté de faire profiter à la France de l'arsenal des démocraties afin d'assurer la présence de [son] pays dans le camp des vainqueurs Il fait promettre à Giraud que les règles de la République seront respectées et lui fait aussi comprendre que l'union des Français doit être affichée au grand jour. [...]
[...] Paul Reuter sera à l'origine de la Haute Autorité et le projet de Monnet est soumis à Schuman. Mais tout semble suspendu à l'attitude de Londres où depuis si longtemps se tranchent les décisions européennes et face aux réticences des Anglais, Schuman propose une association qui n'implique pas forcément une participation à cent pour cent. Mais Monnet voit d'un mauvais oeil cela car il n'est pas bon que les Anglais obtiennent des conditions particulières et une situation spéciale et craint que la situation mondiale engendre deux effets contraires : une union sur le continent et un isolement de l'Angleterre. [...]
[...] Après avoir épousé Silvia, ils partent tous deux pour la Chine où il apprend à connaître un mode de vie différent et continue ses affaires dans la finance internationale. Il remarque très vite l'impuissance de la SDN et constate que ses efforts ont été insuffisants car la pauvreté et l'injustice ne cessent de progresser. Suite aux décrets de Hitler lancés contre les Juifs et à l'occupation de la rive gauche du Rhin par l'armée allemande, il constate que les Alliés n'attaquent pas alors que c'était peut-être le seul moyen de montrer à Hitler qu'il n'est pas invincible. [...]
[...] Il s'adresse de plus en plus aux syndicats des six pays dont le soutien doit faire réfléchir les partis politiques en les incitant à transférer davantage de compétences vers des institutions communes. Le Comité vise d'abord la ratification immédiate des traités et la mise en place de nouvelles Communautés et doit s'efforcer de montrer que les deux dynamiques ( ) de la proposition et de la décision, étaient bien maîtrisées par le mécanisme du Comité d'action Ce Comité n'est pas un nouveau mouvement européen ni un parti politique mais Monnet affirme que c'est une méthode d'action inconnue jusqu'alors qui s'affirmait avec résolution et optimisme et il explique que son fonctionnement est basé sur la sincérité et l'amitié. [...]
[...] La Charte de la Société des Nations fut établie, symbole de la réussite de Wilson et de l'union des Hommes dans la conception et l'action. Mais pour Monnet, qui n'a pas participé à l'élaboration de ce pacte, il n'y avait pas là de véritable autorité indépendante des États. Il va rapidement recenser les lacunes de la SDN et va établir que la coopération entre les Nations se fera lorsqu'elles se connaîtront mieux mais admet le progrès considérable de ce système qui prépare le changement des rapports entre les peuples. [...]
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