Identités européennes, Marie-Thérèse Bitsch, Wilfried Loth, Raymond Poidevin, Sylvain Schirmann, rapport Reddeman
Cet ouvrage regroupe les communications présentées aux colloques d'Essen en mai 1996 et de Strasbourg en septembre 1997 dans le cadre du programme international de recherche sur « Les identités européennes au XXe siècle. Diversités, convergences et solidarités » (un réseau de 180 chercheurs d'une douzaine de nationalités différentes, composé de dix groupes thématiques transnationaux et coordonné par René Girault (Paris I) jusqu'en 1994, puis, lors de la seconde étape, de 1995 à 1999 par Robert Frank et Gérard Bossuat. Ces deux colloques ont été initiés par le groupe 9 « Institutions européennes » que dirigent Marie-Thérèse Bitsch, Wilfried Loth et Raymond Poidevin. Y ont participé des historiens venant de nombreux pays européens, quelques juristes et politologues, tous spécialistes de l'intégration européenne.
[...] Le Conseil de l'Europe et la défense de la culture européenne Manuel Gonçalves Martins M. G. Martins examine ici le rôle du Conseil de l'Europe dans la défense de la culture européenne. Il rappelle dans un premier temps les finalités culturelles du Conseil de l'Europe : ce dernier se veut un observatoire de ce qui se passe en Europe dans le domaine culturel, un conservatoire de certaines valeurs (démocratie, des droits de l'homme, la prééminence du droit) et un laboratoire d'idées nouvelles. [...]
[...] La Grande Europe forme une entité géopolitique spécifique de 55 États souverains. L'OSCE constitue, par conséquent, l'unique organisation représentative de l'Europe entière bien avant le Conseil de l'Europe qui ne compte qu'une quarantaine de membres. La Grande Europe apparaît comme une communauté de sécurité en voie de construction sur la base de règles (celles de la sécurité globale et de la sécurité coopérative, de l'absence de mesures coercitives). L'OSCE s'attache ainsi à prévenir ou désamorcer les crises, à gérer les situations conflictuelles, à promouvoir la stabilité politique. [...]
[...] Partisan d'institutions européennes supranationales et démocratiques, Maurice Faure pense qu'une autorité politique européenne doit chapeauter l'Europe économique. Pour que cette autorité politique soit dotée de pouvoirs réels, il faut que les États consentent à des abandons de souveraineté. Cette Europe supranationale doit, en outre, recevoir l'adhésion des peuples. Maurice Faure rejette donc la conception confédéraliste d'« Europe des patries et il mène une action militante au sein du Comité d'action pour les États-Unis d'Europe de Jean Monnet et au sein du Mouvement européen (président en 1961). [...]
[...] Les débats sur l'appartenance à l'Europe interviennent à l'Assemblée du Conseil de l'Europe au moment où l'Union soviétique se disloque et où se pose la question de l'admission des États successeurs. Il y a donc urgence de redéfinir le statut de 1949 qui fixe les conditions d'admission de manière assez vague : être européen, avoir un régime démocratique, reconnaître le principe de la prééminence du droit, respecter les droits de l'homme et les libertés fondamentales. De tous ces critères le premier concernant le concept européen est âprement discuté et les parlementaires le définissent en ces termes : être européen c'est - être un État qui fait partie de l'espace géographique européen = critère géographique. [...]
[...] Il pourrait être démontré que le discours sur la solidarité de l'AELE et l'esprit de l'AELE était sans grand fondement. Toutefois, l'AELE fournissait une importante plate-forme institutionnelle pour la propagation internationale de concepts idéologiques, en particulier ceux d'une Europe du libre-échange et d'une Europe sociale-démocrate. Ainsi l'AELE contribua à l'émergence et à la consolidation de concepts politiques pour la future Europe qui influencent encore le discours politique national en Europe et le débat sur la réforme au sein de l'Union européenne élargie, dans les années 1990. [...]
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