Sciences politiques, Sylvain Kahn, Europe année zéro, Europe post-westphalienne, plan Schuman, Bénélux, atlantisme
Il s'agit d'un texte finalement assez court, qui porte mal son nom : peu d'analyse authentiquement géopolitique (au sens d'interaction entre l'espace, le pouvoir et/ou la puissance). La première partie est une histoire politique et synthétique de l'Union Européenne, qui prend vite l'aspect, dans les parties suivantes d'une réflexion très proche de la « science politique pour les nuls ». Sans pour autant manipuler les concepts et la littérature de cette discipline, il nous livre ses clichés et apriori, glissant au passage quelques pensées personnelles et plutôt originales, mais sans impact réel sur son argumentation.
[...] Elle est une véritable philosophie de l'UE qui se perçoit comme un projet kantien, d'après le livre d'Emmanuel Kant, Vers paix perpétuelle (1795). Le philosophe de Königsberg imagine la paix perpétuelle possible par l'établissement d'une République universelle, confédération d'États qui respectent tous l'état de droit et les grandes libertés. L'histoire de l'Europe depuis cinquante ans est celle de l'extension de cette République européenne que Kant appelait de ses vœux. On peut établir cinq élargissement successifs, aggloméré autour du noyau initial de l'Europe urbaine, marchande et industrielle : les fondateurs des années 1950 (six États d'Europe de l'Ouest) L'extension anglo-saxonne du Nord-Ouest (1972) vers le Royaume-Uni, l'Irlande et le Danemark L'élargissement des années 1980 au sud agricole, méditerranéen libéré des dictatures fascisantes (Grèce, Espagne, Portugal) L'élargissement masqué (1990) : le règlement définitif et inattendu de la question allemande L'élargissement des années 1990, au marches sociales-démocrates, peu densément peuplées, riches et neutres (Suède, Finlande, Autriche). [...]
[...] Synthèse politique et institutionnelle de soixante ans de construction européenne Le point de départ de la construction européenne est le lendemain de la Seconde Guerre mondiale (Europe année zéro) ( l'État européen, modern et westphalien a mené à la catastrophe. Il s'agit donc de faire une Europe post-westphalienne, c'est-à-dire une construction diplomatique qui rejette non pas tant les États tels qu'ils existent alors mais surtout le mode de régulation de leurs rapports fondés sur la force et la Macht Politik. [...]
[...] La sortie du communisme en Europe a ouvert la voie à une réconciliation qui ne pouvait entraîner qu'une réunification, souvent perçue selon les mots de l'écrivain tchèque Milan Kundera comme une obligation morale envers l'autre Europe, qui est aussi l'Europe. Néanmoins cette réintégration ne peut se faire sans condition, et le Conseil Européen de Copenhague (1993), s'est fait un devoir d'établir une liste de critères qui accordent ou non la possibilité pour un État de devenir membre de l'UE. Il s'agit essentiellement de critères politiques (démocratie, droits de l'homme) et économique (convergence, respect d'un déficit limité, économie de marché, etc.). Mais la dynamique de l'élargissement est bien davantage qu'une simple question de critère. [...]
[...] Sylvain Kahn Géopolitique de l'Union Européenne Paris, Armand Colin L'auteur Sylvain Kahn est normalien, agrégé d'histoire. Il enseigne à Sciences Po (conférences de méthode) et à Stanford-Paris. Il est aussi l'animateur de l'émission de géographie Planète Terre sur France Culture (mercredi après- midi). Proche du Parti socialiste et notamment de Ségolène Royal sur les questions d'éducation, il est l'auteur avec Emmanuel Davidenkoff de l'ouvrage Les université sont-elles solubles dans la mondialisation ? Table des matières Première partie : une géopolitique partagée, mutualiser les indépendances nationales 1. [...]
[...] première partie) comme mode de régulation des rapports entre États. Elle est donc davantage une puissance normative qui promeut le droit sur la force : ainsi elle participe désormais en tant que telle (avec le système de la nation-cadre) à des opérations de maintien de la paix dans le reste du monde : c'est le cas de l'opération Artémis en RDC (2003) qui a été un succès relatif (finalement à relativisé depuis le renouvellement des troubles en Iturie et au Kivu). [...]
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