[...] L'entité « Union Européenne » a toujours été une association d'Etats souverains ayant signé un traité international. Phénomène banal. L'histoire du continent européen est d'ailleurs jalonnée de traités.
Les traités de Westphalie, signés en 1648, mirent fin à la guerre de Trente Ans. Ils consacrèrent pour plusieurs siècles un système international organisant l'influence et la domination hiérarchisées des puissances européennes.
Le Congrès de Vienne en 1815 après la défaite de Napoléon fixa les frontières et les domaines d'influence des monarchies européennes.
Le traité de Versailles en 1919 : non signé par l'aire soviétique et non ratifié par les Etats-Unis. Il ne suffit plus qu'un gouvernement signe un traité officiel pour qu'il ait force de loi.
Il n'est pas rare dans l'histoire de l'Europe que les grands traités fassent suite à une guerre. La CECA, à l'origine de la CE (construction européenne) est dans ce cas. Plus de 50 ans après la mise en place de la CECA, on peut voir en celle-ci le témoignage du triomphe d'un esprit de concorde et de fraternité qui se serait emparé des peuples européens sur les décombres et les ruines de la Seconde Guerre mondiale.
[...] La vision de Jean Monnet, inspirateur
Père fondateur de l'Europe. Son idéalisme est ancré dans une conviction et un diagnostic. Convaincu que les nationalismes sont dépassés, il donne la priorité à la défense des valeurs de liberté et de prospérité. Pour lui, les frontières nationales sont faites pour être traversées.
Quand Jean Monnet se met à travailler à l'idée de construction européenne, il a déjà 60 ans, et sa mission est alors de penser et de planifier la reconstruction de la France. Pour lui, cette reconstruction serait plus efficace si elle s'insérait dans une mutualisation des efforts de la France et de ses voisins.
Les forces politiques allemandes s'emparent rapidement de son projet, car il apportait une solution répondant à la défense de l'intérêt national tant pour les Français que pour les Allemands. Sa conviction était qu'à mesure que la solidarité de fait s'approfondirait, la force des sentiments nationaux, facteur majeur des risques de guerre, de destruction et d'appauvrissement, reculerait.
[...] L'élargissement des années 2000 à l'Europe centrale et orientale libérée du communisme
12 pays : élargissement d'une importance inédite qui continue de faire débat.
En effet, se pose la question des frontières de l'Europe, et donc de celle de son identité. Tant qu'il y avait le rideau de fer, l'affirmation que l'Europe était une communauté de valeurs n'avait d'autres conséquences qu'un éventuel élargissement aux pays d'Europe occidentale. Mais depuis sa disparition, le problème qui surgit est celui de la différence et la distance entre les nouveaux entrants et leurs aînés.
Ce que les nouveaux membres d'Europe centrale et orientale (ECO) ont en commun, c'est cette expérience de la dictature communiste et d'une économie industrielle planifiée tournée vers l'industrie lourde, et devenue obsolète. Sociétés caractérisées par la privation, de biens et de libertés. Préoccupations communes : accession à un certain niveau de vie, et consolidation de leur liberté et de leur indépendance. (...)
[...] Or la pop européenne vieillit inexorablement. Il y a donc en la facilitation d'une immigration de travailleurs qualifiés pour suppléer les carences des marchés du travail européens. Les politiques essentiellement fondées sur la fermeture et la répression risquent de priver l'UE d'atouts et de capacité d'influence et de régulation de l'espace mondial. L'UE, la relation transatlantique et l'OTAN Depuis la 2nde Guerre mondiale, la solidarité entre les Etats-Unis et les pays d'Europe est une donnée stable, qui est le fruit d'un double choix à l'issue de la guerre. [...]
[...] Ils se heurtent à une solidarité ferme des Etats membres qui refusent cette démarche. La Pologne, objet d'un embargo unilatéral sur ses exportations de viande vers la Russie a mis son veto à la négociation du renouvellement de l'accord UE-Russie dans les domaines commerciaux et énergétiques et à l'entrée de la Russie à l'OMC. La Russie, le voisinage et l'énergie Le projet qui fonde la vision des relations internationales développée par l'UE heurte les intérêts et les façons de voir des autorités russes. [...]
[...] - C'était enfin mettre en commun les matières premières de la guerre, donc neutraliser les conditions de son déclenchement. A ce moment, il apparait que l'intérêt éco de chacun des pays serait mieux préservé dans une mutualisation que dans une compétition. C'est l'analyse des dirigeants français qui craignent que l'industrie allemande ne retrouve rapidement ses capacités et sa productivité. Les élites françaises qui estimèrent qu'il était juste que la France puisse bénéficier des capacités de production du bassin houiller de la Sarre furent battues en brèche. [...]
[...] Une construction diplomatique Les 1e pierres de la CE sont le fait d'un petit nombre d'acteurs, de diplomates, qui cherchèrent tout d'abord à répondre à la question suivante : que convient-il de faire pour promouvoir et défendre au mieux les intérêts du pays que je représente et pour lequel je travaille ? Accepter le plan Marshall fut une 1e réponse, créer l'Union occidentale et la noyer dans l'Alliance atlantique une 2nde, inventer la CECA une 3e. Mais pas accueillies partout de la même façon. Derrière un même mot d'ordre et une même priorité (unir les pays du continent pour éviter une nouvelle guerre, préserver la paix et la liberté) demeuraient autant de visions de l'intérêt national qu'il y avait de pays européens. [...]
[...] Mais ces différences de budget ne reflètent pas la faiblesse de l'une et la supériorité des autres. Elles sont plutôt la traduction que les objectifs stratégiques et les modes d'appréhension de la régulation de l'espace mondial ne sont pas les mêmes côté américain et côté européen. L'UE et la question russe km de frontières entre une communauté et un impérialisme La Russie se voit comme une puissance. Mais cette perception s'est heurtée à un obstacle depuis mai 2004 avec l'élargissement à l'est de l'UE. [...]
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