"Europe, la voie romaine" s'inscrit dans une réflexion de l'auteur sur la recherche de l'essence de l'Europe, sur ce qu'est vraiment l'Europe. L'ouvrage a été rédigé à l'heure de la signature du Traité de Maastricht, c'est-à-dire à un moment où l'Europe cherche à s'affirmer, à s'élargir et à ne plus se définir exclusivement comme une zone économique de libre-échange.
Dès lors, la question est de savoir ce qui fonde l'unité de l'Europe et ce qui justifierait, de ce fait, une unité politique de l'Europe, objectif précisément porté par le Traité de Maastricht.
Pour répondre à cette interrogation, l'auteur adopte une démarche historique et rappelle qu'il est d'usage, depuis les écrits des Lumières, de fonder l'héritage de l'Europe dans la célèbre opposition entre Athènes et Jérusalem. L'Europe emprunte donc à ses deux composantes : l'hellénisme antique et la tradition hébraïque. Or, l'auteur propose une troisième voie : la voie romaine.
[...] L'auteur ne fait en effet que définir ce que cette idée ne contient pas, c'est-à-dire faire de chaque Européen un chrétien, mais il explicite peu l'action que pourrait avoir le christianisme pour réveiller la conscience de la secondarité de la culture européenne. Enfin, il faut souligner que l'ouvrage ne renferme rien sur la volonté politique qui a innervé la construction contemporaine de l'Europe et qui semble aujourd'hui une donnée essentielle. Citations Etre romain ( . ) c'est savoir que ce que l'on transmet, on ne le tient pas de soi-même, et qu'on ne le possède qu'à peine de façon fragile et provisoire. [...]
[...] C'est le modèle déployé par l'Église romaine qui a structuré la place du christianisme par rapport à l'Ancienne Alliance. Cependant, du point de vue de l'auteur, toute culture se sait nécessairement seconde. Il n'y a pas de culture innée, de sorte que toute culture est une sorte de terre d'immigration c'est-à-dire qu'elle opère nécessairement par emprunt aux autres cultures qui l'ont précédée. Pour autant, est-ce à dire que le rapport dit romain entretenu par l'Europe à ses sources culturelles n'a rien de singulier ? [...]
[...] Or, l'auteur propose une troisième voie : la voie romaine. Ainsi, il propose d'adopter une démarche nouvelle qui consiste à ne plus rechercher ce qui caractérise l'Europe, ce qui lui est propre du point de vue du contenu qu'il soit culturel ou géographique (impossibilité de définir un espace européen) mais d'approcher davantage l'Europe comme un contenant. Ce qui fonde l'Europe ce n'est donc pas un ensemble de valeurs singulières, qui ne se retrouveraient pas au se d'autres continents, mais bien la manière dont l'Europe reçoit et véhicule en son sein ces valeurs antiques, un contenu culturel directement issu de l'histoire. [...]
[...] Si l'Europe doit reprendre conscience d'elle-même ( . elle devra être consciente à la fois de sa valeur et de son indignité. De sa valeur face à la barbarie interne et externe dont il lui faut se rendre maîtresse ; de son indignité par rapport à se dont elle n'est que la messagère et la servante. [...]
[...] En effet, du point de vue de l'expérience biblique, l'Eglise est romaine en ce qu'elle adopte une même position de transposition, de réception, à l'égard de l'Ancien Testament. L'alliance nouvelle portée par le Nouveau Testament, que reconnaît et qui fonde la chrétienté, ne consiste pas à remettre en cause l'Ancienne Alliance scellée par l'Ancien Testament. Elle ne constitue pas un progrès qui conduit à conclure à la désuétude de l'Ancien Testament. Bien au contraire, il s'agit de se placer à l'égard du Nouveau Testament de la même manière qu'à l'égard de l'héritage grec, et de faire ainsi perdurer, en les transmettant, les enseignements de l'Ancien Testament, qui fonde le Nouveau Testament et lui donne son sens. [...]
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