Président de la commission européenne entre 1985 et 1995, Jacques Delors crée à la fin de ses mandats en 1996, le groupe de réflexion "Notre Europe". Ce groupe, tout comme l'ouvrage "L'Europe tragique et magnifique" a la volonté de poursuivre les réflexions sur la construction de l'Union européenne. Ce projet propose de s'appuyer sur des valeurs fondamentales, mais, il est vrai, difficiles à mettre en place telles qu'une dimension sociale commune, la révision des institutions, une identité et une unité européenne.
Jacques Delors est un défenseur du système institutionnel fondé par Robert Schuman, Jean Monnet et Konrad Adenauer au sortir de la Seconde Guerre mondiale et qui est aujourd'hui dénommé l'Union européenne. Cette communauté est forte de trois grands
axes que sont le principe de souveraineté des peuples (fédération d'Etats nations) ; la liberté du temps d'intégration ; la non-corrélation entre l'intégration économique et l'intégration politique. Né dans un contexte de peur, celle d'un retour à la guerre, l'Europe était dès sa création une vision de l'avenir. Elle permit la réconciliation, mais surtout la collaboration franco-allemande. Elle représentait également le pardon (sans l'oubli, évidemment) et la
promesse, forts symboles d'une bonne conduite et d'une volonté de projets communs.
[...] Tout d'abord, on a admis la Grande-Bretagne, puis incorporé de nouvelles démocraties telles que la Grèce, l'Espagne et le Portugal avant récemment de s'ouvrir aux pays de l'Europe centrale et orientale. Le prochain défi, s'il en est un, est l'intégration de la Turquie à notre communauté. Mais finalement, ces nombreux élargissements n'ont-ils pas freiné le développement de l'Union Européenne. Nul ne sait ce qu'il serait advenu d'une Europe à six (comme à sa création en 1957). Les efforts consentis avaient pour but de s'assurer un avenir meilleur. Aujourd'hui l'Europe est encore en construction. Cependant, les objectifs ont changé. Il s'agit désormais de réaliser l'harmonie des humains. Les défis aussi évoluent. [...]
[...] Les frontières géographiques de l'Europe, critère d'adhésion à l'Union Européenne sont sources d'un grand débat lancé par Romano Prodi. Certains pensent que la Russie et l'Ukraine font partie intégrante du continent (donc potentiellement membres de l'UE). D'autres sont plus nuancés arguant que l'adhésion des pays de l'Est augmenterait les inégalités de richesses et nuirait au bon fonctionnement de la Communauté. L'héritage institutionnel et culturel de la période communiste est lourd à porter. Le contenu du modèle soviétique s'appuyait sur deux principes doctrinaux contraires aux principes européens. [...]
[...] En effet, l'Europe n'a pas de frontières nettes comme les nations en possèdent. Selon Jean-Louis Bourlanges, député européen, l'Europe doit se construire autour de quatre axes forts. La péninsule européenne lui confère un rôle géographique stratégique ; le retour à la paix après les deux guerres mondiales ; le rapport ambivalent entre l'Europe et les Etats ; le rapport à la politique. Les rapports entre l'Est et l'Ouest du continent sont périlleux et les dialogues sont difficiles. Le sociologue Henri Mendras note une rupture nette entre deux Europe à la frontière du Rideau de fer. [...]
[...] Pour revenir à cette notion d'identité européenne, le politologue Dominique Schnapper annonce que l'idée de la nation moderne est de naissance européenne mais que paradoxalement nos nations sont fortement ancrées dans un passé lointain. Les élargissements passés et à venir provoquent chez les européens des montées d'angoisses. Ils s'interrogent sur les frontières à définir ainsi que sur la question de la Turquie, à inclure ou non dans notre Union. L'histoire communautaire est marquée par trois grands évènements cités de façon chronologique. [...]
[...] La première raison englobe les pratiques et les traditions propres à chacun. La seconde, c'est que la nation demeure primordiale pour atteindre la prospérité économique et le progrès social. C'est lors d'un sommet sur le dialogue social en 2005 que l'Europe met en avant la dimension européenne pour attendre une meilleure croissance prendre des initiatives pour l'emploi. La force de l'Union Européenne doit lui permettre de s'adapter à la mondialisation, au progrès technique et à l'émergence de nouveaux compétiteurs. De plus l'Europe permet des modifications des différents systèmes sociaux comme la réduction du temps de travail, la flexibilité des horaires, la baisse de la fiscalité et des charges sociales. [...]
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