Pour s'interroger sur l'idée d' « Europe puissance », Bastien Nivet suppose comme point de départ la difficulté à définir les termes mêmes d'Europe et de puissance. Il tente surtout de définir l'Union européenne dès l'introduction et montre à quel point il est difficile de la considérer comme un acteur international comme un autre. À plusieurs reprises dans son oeuvre, il la nomme « acteur atypique ». Il développe donc toute son oeuvre sur les différents aspects de l'UE et sur la possibilité ou non dans certains cas de la considérer comme puissance.
[...] A plusieurs reprises dans son œuvre, il la nomme « acteur atypique ». Il développe donc toute son œuvre sur les différents aspects de l'UE et sur la possibilité ou non dans certains cas de la considérer comme puissance. Le principal argument qu'il développe est l'idée que l'UE a certes un poids économique important, mais que son poids politique et militaire est moindre. Son questionnement fondamental porte donc sur la question de si grâce à son intégration économique mondial, l'Europe peut-elle accéder au rang de puissance en développant ses capacités politiques et militaires. [...]
[...] Ainsi, le secteur de la défense n'est pas, comme Bastien Nivet semble le souligner, un secteur abandonné et impuissant. A l'inverse, Bastien Nivet semble souligner dans son œuvre qu'il est indéniable que l'Union Européenne soit une grande puissance économique et contrairement à de nombreux autres sujets, il ne remet pas celui-ci en question. Cependant, depuis quelques temps déjà, de nombreux chercheurs remettent en cause cette puissance et s'interrogent sur certains sujets tels qu'une croissance économique inégale entre les pays membres de l'Union, mais aussi une dette publique et un taux de chômage très élevé. [...]
[...] Par exemple, il affirme, sans remettre en cause, que l'Europe ne peut pas être considérée comme une puissance militaire à cause de ses faiblesses. Or, de nombreuses recherches prouvent le contraire, tel qu'un article de Jean-Paul Hébert, chercheur dans le domaine des industries de l'armement, qu'il publie en 2003 dans l'Économie politique qu'il nomme « l'Europe, vraie puissance militaire mondiale ». Dans cet article, Hébert démonte l'argument d'un fossé militaire entre les États-Unis et l'Europe, idée reçue depuis les années 1990, et montre que ce décalage ne signifie pas que l'Europe perd du terrain mais qu'à l'inverse celle-ci se renforce progressivement en tant qu'acteur militaire. [...]
[...] Il montre aussi que la puissance n'est pas seulement du domaine du hard power mais aussi du soft power et l'on retrouve donc ici encore une ambivalence. Un autre des points majeurs sur lequel l'auteur s'interroge, est la question de la relation entre l'Europe et les États-Unis et ce qu'elle représente pour la puissance européenne. En effet, il montre que l'Union Européenne est très paradoxale là-dessus car autant elle dépend beaucoup des États-Unis sur certains points, autant elle reste très indépendante sur d'autres. [...]
[...] Il conclut selon l'idée qu'associer puissance à Europe serait un mythe utile car il permettrait d'inspirer et de créer de l'action. Cependant, lui semble se positionner sceptique face à cette puissance car il montre que les actions de l'Europe sont insuffisantes et que les actes vont rarement au-delà des discours. Il termine son propos par une citation d'Hannah Arendt, qu'il a beaucoup cité le long de son ouvrage, qui écrit « on ne peut emmagasiner la violence et la conserver en cas d'urgence, elle n'existe qu'en acte ». [...]
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