Vers une Europe fédérale ? Les espoirs et les actions fédéralistes au sortir de la Seconde Guerre mondiale, Bertrand Vayssière, Europe, construction européenne, Fédéralisme, Union européenne des fédéralistes
L'ouvrage est le fruit d'une thèse soutenue à l'Université de Toulouse le Mirail. Il brosse les traits de la mouvance européiste d'après la Seconde Guerre mondiale : il constitue tout autant une histoire intellectuelle de l'Europe qu'une histoire novatrice des mouvements européistes. Bertrand Vayssière s'intéresse ainsi aux conséquences de la Seconde Guerre mondiale sur la construction européenne : la compromission de certains Etats avec des idéologies totalitaires a suscité l'émergence du Fédéralisme au sein de la résistance européenne. Mais ce fédéralisme est d'une extrême variété, entre fédéralisme constitutionnel (Altiero Spinelli) et fédéralisme intégral (Alexandre Marc). Il souligne ainsi que ce fédéralisme européen de l'après-guerre est un fédéralisme désireux d'édifier un ensemble politique intégré afin de penser la souveraineté à une autre échelle que nationale. Issue des divers courants de la Résistance, l'Union européenne des fédéralistes (UEF) est l'organisation majoritaire, qui a œuvré en faveur d'un nouvel idéal politique commun à la « grande Europe ». Les années 1940-1950 sont donc un « second âge de l'engagement européen » (R. Franck), dont B. Vayssière retrace toute l'histoire.
[...] L'idée d'une Constituante européenne est acquise dans l'UEF, notamment avec la mainmise de Spinelli et le triomphe du fédéralisme constitutionnel : elle se lance alors dans une campagne pour la constituante européenne dès 1951 et obtient du succès en France auprès des élites politiques, et encore plus en Italie. Les nouveaux axes de la stratégie fédéraliste. Au début de 1952, l'Europe paraissait vraiment à portée de la main souligne Jean-Pierre Gouzy. Et effectivement, l'UEF tient le devant de la scène, même si elle ne peut être créditée de l'article 38 du traité de CED ouvrant la voie à l'élaboration d'une constitution européenne fédérale (préparer la structure fédérale ou confédérale ultérieure QUATRIÈME PARTIE. [...]
[...] - Tableau récapitulatif des organisations membres de l'UEF par pays (1950). - Tableau récapitulatif des organisations membres de l'UEF par pays (1956). - Une Chronologie de l'histoire de l'Union européenne des fédéralistes. [...]
[...] Les espoirs et les actions fédéralistes au sortir de la Seconde Guerre mondiale, Paris, Bruxelles, Peter Lang p. MAGASINS L'auteur : Bertrand Vayssière est diplômé de l'IEP de Paris (filière Europe communautaire). Docteur en histoire, il est maître de conférences à l'Université de Pau et des Pays de l'Adour. Il travaille principalement sur le fédéralisme européen de l'entre-deux-guerres à nos jours ; il étudie également l'histoire des groupes de pression européistes, la coopération transfrontalière (à l'échelle franco-espagnole particulièrement). Il a également publié en 2002, Groupes de pression en Europe : Europe des citoyens ou des intérêts ? [...]
[...] L'idée d'une Europe Troisième Force est à la base du combat fédéraliste, c'est pourquoi les fédéralistes mettent du temps à réagir au contexte international. Or, en 1947, l'hostilité entre les deux Grands est manifeste. La question de l'Europe de l'Est touche à l'idée même d'unité européenne. L'avenir politique de l'Allemagne pose également problème : si l'UEF clame la nécessité de rétablir l'Allemagne dans sa souveraineté, quitte à mieux la contrôler, cette vision s'oppose à une grande partie de l'opinion et aux milieux gouvernementaux. [...]
[...] Les fédéralistes sont conscients de la gravité de l'échec de la CED. Le fédéralisme constitutionnel subit son premier grand revers. Altiero Spinelli veut alors radicaliser le mouvement pour espérer l'emporter, en s'appuyant sur l'opinion : il réveille de vieilles rancunes, venues du fédéralisme intégral, jusqu'ici tenu en minorité. C'est Henri Brugmans* qui tente d'infléchir la stratégie de l'UEF. Le Congrès de Paris (21-23 janvier 1955) est l'occasion d'une passe d'armes entre les deux courants. La tendance maximaliste, en faveur des projets constitutionnels les plus ambitieux, l'emporte sur les modérés, mais la rupture semble s'esquisser au sein de l'UEF. [...]
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